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À La Une - témoignage

"Ce n'est pas de ma faute si je suis né en Syrie"

En décembre dernier, Mahmoud Hassan, un jeune Syrien de 17 ans, apprenait qu'il était admis au MIT. Mais après le décret anti-immigration de Trump, son rêve risque de s'évaporer. Il se confie à L'Orient-Le Jour.

Mahmoud Hassan aux Olympiades internationales d'informatique. Photo fournie par Mahmoud Hassan.

A 17 ans, Mahmoud Hassan risque de voir son rêve le plus cher brisé. Ce jeune étudiant de l'école publique de Damas est une des nombreuses victimes du décret signé vendredi dernier par le président américain Donald Trump. Ce texte interdit pendant 90 jours l'entrée en territoire américain de ressortissants de sept pays majoritairement musulmans, à savoir l'Iran, l'Irak, la Libye, la Somalie, le Soudan, la Syrie et le Yémen. Le décret interdit également l'entrée à tous les réfugiés, quelle que soit leur origine, pendant 120 jours (et de façon indéfinie pour les réfugiés syriens).

Admis en décembre 2016 à une des universités les plus prestigieuses au monde, le Massachusetts Institute of Technology (MIT), aux États-Unis, Mahmoud Hassan voit ses projets chamboulés un mois plus tard. Depuis la signature du décret Trump, il vit dans l'incertitude. 

"Je voulais aller à MIT pour obtenir un double diplôme en musique et en informatique, confie Mahmoud Hassan à L’Orient-Le Jour. Mais aujourd’hui, je ne sais toujours pas si je vais pouvoir le faire".

"Quand j’ai entendu parler du décret de Trump je me suis vraiment inquiété, poursuit-il. MIT a toujours été un objectif pour moi et quand j’ai enfin été accepté, j'étais très heureux de me rapprocher de mon rêve ! Ce serait vraiment injuste de ne pas me laisser y aller. Ce n'est pas de ma faute si je suis né en Syrie".

Féru d’informatique, Mahmoud Hassan a participé aux Olympiades internationales d’informatique et a obtenu la médaille de bronze. "C’est cette passion pour l’informatique qui m’a poussé à candidater pour MIT", souligne-t-il. Fils de deux professeurs à l’université de Damas, Mahmoud Hassan a obtenu une bourse. C’est l’université qui est supposée financer entièrement ses études.

"Je n’ai pas encore changé mes plans, assure néanmoins le jeune Syrien. Mes cours doivent débuter le 1er septembre. Aujourd'hui, tout ce que je peux faire c’est attendre de voir si cette affaire va se résoudre, ajoute-t-il. Certes, je suis inquiet. Mais je garde espoir".

Pour justifier son décret, le président américain a affirmé que les pays musulmans concernés étaient des viviers de "terroristes radicaux". "Un filtrage pointu des Syriens demandeurs de visas est essentiel pour que les États-Unis restent en sécurité, reconnaît Mahmoud Hassan. Mais ce filtrage était déjà en place". "Une interdiction complète est simplement très cruelle, lance-t-il. Cela fait plus de mal que de bien". "Quand Trump évoquait cette interdiction durant sa campagne je n’ai jamais pensé qu’il interdirait les visas étudiants, ajoute le jeune Syrien. Quel mal peuvent faire des étudiants étrangers ayant obtenu un accès légal ?"

 

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