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Économie - Internet des objets

Un accélérateur américain tente de recruter au Liban

Un représentant de l'accélérateur Techstars était à Beyrouth durant le week-end afin d'identifier des candidats à son programme dédié à l'Internet des objets. Le marché local reste pourtant embryonnaire.

Pour Christopher Badaoui, de l’accélérateur américain Techstars, Internet des objets pourrait notamment profiter au secteur libanais de la construction. Photo S. Ro.

Une centaine d'acteurs de l'économie numérique ont répondu vendredi à l'invitation de l'accélérateur américain Techstars pour écouter un panel de discussions sur les objets connectés dans les locaux du Beirut Digital District. « Au début, je ne voyais pas l'intérêt de participer à un énième panel... Mais dès que j'ai su que Techstars était présent, je n'ai pas hésité ! » s'exclame Charlie el-Khoury, cofondateur de Next Automated Robots, qui a développé un drone capable de détecter des fuites de pétrole ou des feux de forêts.

Classé parmi les meilleurs accélérateurs au monde en 2016 par le magazine américain Forbes, Techstars a lancé l'an dernier à New York un programme d'accélération dédié aux start-up œuvrant dans le segment d'Internet des objets. « C'est la première fois que nous venons au Liban pour sélectionner des start-up pour Techstars IoT », explique à L'Orient-Le Jour Christopher Badaoui, en charge notamment du recrutement dans cette région. Durant le week-end, ce jeune Libanais de 22 ans, qui détient également les nationalités française et britannique, a rencontré quelques start-up libanaises, triées sur le volet, pour leur présenter les contours du deuxième cycle d'accélération du programme. D'une durée de trois mois, ce cycle débutera en juillet.

Compte tenu de la sélectivité du programme – le taux d'admission est de 1 % – rien ne garantit la future admission de l'une d'entre elles. Mais, pour les éventuels gagnants, le jeu pourrait en valoir la chandelle : d'abord, ils bénéficieraient d'un investissement initial de 120 000 dollars, contre 6 % de son capital. Surtout, l'accélérateur américain, qui collabore avec de grandes entreprises internationales comme Bosch, General Electric, Verizon ou PWC, se présente comme un véritable tremplin en termes de débouchés : « Au bout de trois mois, 7 entreprises sur les 10 qui ont participé au premier programme de Techstars IoT ont signé des contrats avec pratiquement toutes ces entreprises », a déclaré Christopher Badaoui lors du panel.

Un marché prometteur

Car Internet des objets, autrement dit « l'interconnectivité entre des appareils physiques qui collectent des données à un "cloud" sans intervention humaine », selon Christopher Badaoui, représente pour bon nombre d'observateurs l'un des marchés les plus prometteurs de l'économie numérique. D'Alphabet (qui a racheté pour 3,2 milliards de dollars en 2014 la start-up Nest, cofondée par l'Américain d'origine libanaise Tony Fadell, parti depuis) à Apple (qui a développé son application "Maison" pour l'iPhone), tous les géants investissent le créneau. Dans une note publiée en juin dernier, le cabinet de conseil McKinsey a ainsi prévu que le marché mondial d'Internet des objets passerait de 900 millions de dollars en 2015 à 3,7 milliards en 2020.

Pour Christopher Badaoui, certains facteurs, comme la circulaire 331 émise par la Banque du Liban en 2013 qui garantit 75 % des investissements des banques dans l'économie de la connaissance, constituent de vrais atouts pour le développement de l'écosystème libanais. « À terme, le Liban pourrait devenir un pôle de développement de nouvelles technologies au Moyen-Orient grâce à des partenariats avec d'autres pays de la région, notamment le Golfe », espère-t-il.

Pour l'instant, le segment des objets connectés semble cependant peu concerné par cet essor. « Peu de start-up libanaises se sont lancées dans Internet des objets à ce jour. Elles développent surtout des applications mobiles... » constate Charlie el-Khoury.

Selon Christopher Badaoui, qui a quitté le Liban il y a trois ans pour les États-Unis, après avoir travaillé, entre autres, dans l'industrie chimique avec son père, le secteur de la construction pourrait particulièrement bénéficier de la révolution technologique apportée par Internet des objets. « Par exemple, l'une des entreprises qui a participé au premier cycle de Techstars IoT a inventé un appareil qui envoie des alertes concernant les changements de température et les incendies directement sur un smartphone à partir d'un site de construction », dit-il. « Un système qui a besoin d'une connexion stable et permanente à l'électricité et Internet, ce qui n'est pas toujours le cas au Liban », concède-t-il. Il pointe aussi du doigt un autre obstacle local au développement des objets connectés : la difficulté de collecter des données au Liban, en particulier en ce qui concerne les adresses et les emplacements de lieux.


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