Un sexagénaire originaire de Aqoura « probablement » enlevé dimanche

Majid Hachem est un chauffeur de taxi originaire de Aqoura et qui réside à Blat (caza de Jbeil) en hiver. Il est porté disparu depuis dimanche, soit 24 heures seulement après la libération de Saad Richa, enlevé la semaine dernière à Qab Élias, dans la Békaa.
Selon certains médias, Majid est sorti de chez lui dimanche à 5h du matin, après avoir reçu un appel, deux heures plus tôt, de la part des Syriens Kh. R. et B. R., lui demandant de les transporter à Chtaura. Majid, qui travaillait initialement dans les carrières de pierre, est devenu chauffeur de taxi peu après avoir pris sa retraite.

Contacté par L'Orient-Le Jour, le frère de Majid, Assaad Hachem, indique que son frère, âgé de 67 ans, marié et père de trois enfants, a été contacté par une personne qui voulait se rendre à Beyrouth. La chaîne MTV rapporte quant à elle que Majid Hachem devait se rendre initialement à Dora.
La voiture de Majid a été retrouvée hier par les FSI dans la localité de Fetri (caza de Jbeil). Les FSI ont ratissé la région avec l'aide de chiens policiers. Une source proche de l'enquête a confié à L'OLJ que les services de renseignements ont relevé les empreintes trouvées sur la voiture et réquisitionné toutes les caméras extérieures des commerces se situant entre Nahr Ibrahim et Yahchouch. Selon l'agence al-Markaziya, deux hommes et deux femmes de nationalité syrienne ont en outre été arrêtés hier pour leur possible implication dans cette affaire.

La ligne de Majid utilisée à Chtaura
« Majid devait rentrer chez lui dimanche entre 8h et 10h maximum afin de déjeuner avec sa famille. Sa femme m'a informé que son téléphone était fermé et qu'elle ne savait pas où il était. Nous avons essayé de l'appeler, en vain. C'est alors que nous avons signalé sa disparition aux forces de sécurité. Les FSI, qui attendent généralement qu'une personne ait disparu depuis 24 heures pour lancer leurs recherches, ont accepté de commencer leur enquête 19h après la disparition de Majid », explique M. Hachem à L'OLJ. « La ligne de Majid a été ouverte dimanche à 17h50. Nous avons appelé plusieurs fois mais personne n'a décroché », ajoute-t-il.

Assaad Hachem confie que les services de renseignements des Forces de sécurité intérieure ont pu localiser le téléphone portable de son frère ainsi que les moments durant lesquels il a été utilisé. La ligne de Majid Hachem aurait été utilisée dimanche à 7h15 à Dora, puis à 8h51 à Chtaura, dans la Békaa. Suite à la découverte de ces données, les renseignements ont confié à la famille Hachem que Majid a été « probablement » enlevé, rapporte al-Markaziya.
« À 21h57, dimanche, le numéro de mon frère s'est connecté à l'application WhatsApp à laquelle il n'avait pas accès sur son propre appareil téléphonique, de modèle assez ancien. Ce qui prouve que sa puce a été mise dans un nouvel appareil », souligne Assaad Hachem.
« Les kidnappings devraient cesser maintenant que Michel Aoun est président de la République. Nous demandons qu'il y ait la paix et la sécurité dans le pays », indique M. Hachem, qui a également tenu à remercier les forces de sécurité pour leur travail. « Nous pouvons, si nous le voulons, tuer ou fermer des routes, mais nous voulons juste savoir qui a kidnappé mon frère et pourquoi », déclare Assaad Hachem avant d'ajouter : « Œil pour œil, dent pour dent, et celui qui a commencé est celui qui est le plus injuste. » M. Hachem a en outre menacé d'escalade si le sort de son frère n'est pas dévoilé.

Par ailleurs, une délégation des habitants de Aqoura a effectué un sit-in hier devant le Sérail de Jbeil, et demandé à connaître la vérité sur le sort de Majid Hachem. « Le climat à Aqoura est tendu. Nous appelons le président Aoun et les organismes de l'État à continuer leurs efforts et nous espérons que Majid rentrera chez lui le plus tôt possible. Je lance un appel à Majid pour lui dire que sa famille et son village natal attendent son retour », indique le président de la municipalité de Aqoura, Mansour Wehbé.

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