Le président de la République, Michel Aoun, entouré de la délégation des chefs de municipalité du Kesrouan.
Convaincu que les partis sont plus aptes que les individus à accomplir des réalisations au niveau de la vie publique, le président de la République, Michel Aoun, a appelé hier les Libanais à voter lors des prochaines élections législatives pour les premiers plutôt que pour les autres.
M. Aoun s'exprimait devant une délégation de présidents de municipalité et de moukhtars du Kesrouan emmenée par le président de la Fédération des municipalités du Kesrouan, Juan Hobeiche, et accompagnée de l'ancien chef des commandos, Chamel Roukoz. « Nous avons fondé des partis qui ont généré des blocs parlementaires forts accomplissant des réalisations. Le député seul n'a pas la capacité de planifier ou d'imposer une planification déterminée, c'est pourquoi nous encourageons le vote pour les partis et non pour les individus, sachant qu'au sein du Parlement, ces derniers sont une force perdue et inefficace », a martelé le président Aoun. Toujours au sujet des élections, le président de la République a affirmé que celles-ci auront lieu à la date prévue, selon une loi sur laquelle les Libanais se seront entendus.
M. Aoun a par ailleurs fait part, lors de la réunion, d'« une action entamée en vue de procéder à des nominations et permutations dans les administrations et institutions publiques, contribuant ainsi à combattre la corruption ».
Pour le président de la République, la lutte contre la corruption se fera également à travers la suppression du gaspillage et le contrôle des dépenses inappropriées, mettant l'accent sur l'importance des projets de développement. Dans ce registre, M. Hobeiche lui a soumis les revendications au niveau de la région du Kesrouan, notamment « l'infrastructure des routes, de l'électricité, de l'eau, des transports publics et des réseaux d'égout, ainsi que le développement de l'hospitalisation et des télécommunications, la réhabilitation d'écoles publiques et la création de branches de l'Université libanaise ».
M. Aoun a par ailleurs reçu le ministre d'État contre la corruption, Nicolas Tuéni, accompagné de l'ancien ministre Fadi Abboud, avec lesquels il a débattu des moyens de lutter contre ce fléau. Il s'est également entretenu avec le chef de l'Église unifiée d'Australie, Stuart McMillan, en présence de l'ambassadeur de ce pays, Glenn Miles, et d'une délégation de la communauté protestante.
Parmi les hôtes de Baabda également, le recteur de l'Université Saint-Joseph, le père Sélim Daccache s.j, avec lequel le président Aoun s'est attardé sur le problème lié à une certaine réticence des jeunes à participer à la vie publique. « Leur rêve se cantonne désormais à vouloir émigrer », a déploré M. Aoun, mettant l'accent sur la nécessité de « raviver le sentiment national et accroître la culture politique des jeunes universitaires ».