Après la fin de la vacance présidentielle qui a duré deux ans et demi, c'est une tradition annuelle qui a été rétablie hier avec les vœux du corps diplomatique au chef de l'État Michel Aoun à l'occasion de la nouvelle année. Les ambassadeurs des États et des organisations internationales se sont rendus hier au palais de Baabda, plusieurs d'entre eux ayant présenté leurs lettres de créance récemment au président de la République.
Face au corps diplomatique dans son intégralité, M. Aoun a prononcé son premier discours en pareille circonstance en tant que président de la République. Il y a exprimé plusieurs opinions bien tranchées concernant la situation sur la scène interne et sur les scènes régionale et internationale.
Le président a exprimé sa volonté de préserver le vivre-ensemble au Liban, insistant sur la relance des institutions et les perspectives de croissance économique. Cependant, « la priorité, pour nous, est l'organisation d'élections législatives suivant une nouvelle loi électorale qui garantirait une meilleure représentation de toutes les composantes de la société, ce qui devrait assurer la stabilité politique », a-t-il dit. Il n'a pas omis de lancer une pointe en direction de ceux qui craignent l'adoption d'une loi sur le mode de la proportionnelle. « Certains pourraient y perdre des sièges, mais nous aurons gagné la stabilité du pays », a-t-il assuré.
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La loi électorale en vigueur est celle dite de 1960, fondée sur la majoritaire plurinominale. Plusieurs projets et propositions de loi sont en gestation au Parlement, dont certains privilégiant la proportionnelle, d'autres un mode de scrutin mixte (proportionnel et majoritaire).
Le président a d'autre part évoqué le fardeau des réfugiés syriens accueillis au Liban, demandant aux États « de refuser toute forme d'intégration des réfugiés » et d'œuvrer en vue de leur retour dans leur pays. Il a également affirmé que le Liban « est en faveur de toute solution politique en Syrie ».
Sur un plan régional, M. Aoun a déploré que les organisations internationales n'aient pas encore trouvé d'issue au conflit israélo-palestinien, ni assuré les droits des Palestiniens. Tout comme il a qualifié le printemps arabe « d'enfer » et stigmatisé le « chaos constructif » qu'on veut imposer à la région. Sur le sujet du terrorisme, il a rappelé que le Liban « en souffre depuis longtemps ». « Si vous voulez la paix, vous devez trouver des solutions aux problèmes de la région », a-t-il martelé.
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Mgr Caccia
Comme de coutume, c'est le doyen des ambassadeurs, le nonce apostolique Mgr Gabriele Caccia, qui a pris la parole pour transmettre les vœux du corps diplomatique. Il a évoqué « l'appel à la paix » lancé par le pape François, qui « prend une signification particulière au Moyen-Orient », marqué par la souffrance. « Dans un contexte régional aussi troublé, nous ne pouvions que nous réjouir de la stabilité sécuritaire solide qui a régné au Liban, grâce à l'excellent travail de l'armée et des autres forces de l'ordre, a-t-il ajouté. Toutefois, il était évident que cela ne suffisait pas : il fallait garantir aussi la stabilité institutionnelle et démocratique qui est la garantie essentielle et naturelle pour le développement du pays à tous les niveaux. »
Au nom de tous les ambassadeurs, Mgr Caccia a dit partager « le soulagement du peuple libanais, qui assiste à la relance de ses institutions étatiques avec un nouveau président et un nouveau gouvernement » qui « œuvre pour la prochaine échéance législative prévue dans quelques mois ». Et d'ajouter : « Nous tous ici présents, ainsi que nos gouvernements respectifs, espérons que le large consensus qui a permis au Liban de parvenir à une entente entre ses composantes et forces politiques soit le début d'une voie qui, bientôt, pourra se généraliser sur l'ensemble de la région, afin d'instaurer au plus tôt la paix tant désirée. »
Mgr Caccia a également félicité M. Aoun pour ses premiers voyages (en Arabie saoudite et au Qatar) « guidés par cet esprit d'entente et cette volonté de dialogue comme moyens de régler les différences et les soucis, tenant compte des intérêts et des préoccupations des acteurs régionaux ». Il a remercié le Liban pour l'accueil aux réfugiés, estimant que cela engageait les pays à la collaboration « pour soulager des millions de personnes en souffrance ».
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La présidente du TSL
Sur un autre plan, le chef de l'État a reçu hier la présidente du Tribunal spécial pour le Liban (TSL), Ivana Hrdličková, accompagnée du vice-président du tribunal, Ralph Riachy. Mme Hrdličková a déclaré avoir informé le chef de l'État sur le travail du tribunal et sur la coordination continue avec le Liban, notamment aux niveaux administratif et financier. Pour sa part, M. Aoun a appelé « à accélérer le jugement dans cette affaire (l'assassinat de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri et ses compagnons), parce qu'une justice tardive n'en est pas une ». Il a revendiqué « davantage de transparence administrative et financière, surtout que le Liban contribue pour la moitié du budget de ce tribunal ».
M. Aoun a également rencontré Mona Chami, de la Banque mondiale, en présence du président de la commission parlementaire des Finances, Ibrahim Kanaan. Il a discuté avec elle de la coopération dans différents domaines.
Enfin, le président a assisté à la messe célébrée hier, à l'occasion de la fête de saint Antoine le Grand, par l'ordre antonin, en l'église Saint-Antoine à Hadeth.
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Logique de promouvoir une nouvelle loi électorale , nous ne sommes plus (hélas) dans le Liban de 1960...? mais bien en 2017 au 21ème siècle ...! certains politiciens fossilisés auraient 'ils peur du présent ou de l'avenir...? ou de leur passé..?
09 h 28, le 18 janvier 2017