Le leader des Kataëb, Samy Gemayel, s'est élevé contre le fait que ni le Parlement ni le gouvernement n'accordent la priorité à l'élaboration d'une nouvelle loi électorale, mettant en garde contre le maintien de la loi de 1960.
M. Gemayel a tenu hier au siège de son parti, à Saïfi, une conférence de presse qu'il a consacrée au dossier électoral, rappelant d'emblée la levée de boucliers de l'ensemble des parties politiques contre le texte actuellement en vigueur et les menaces de recourir à la rue si jamais elle est maintenue. « Non seulement la loi de 1960 consacre les bulldozers électoraux, mais elle porte un coup à la représentation chrétienne et la capacité des réformateurs et des forces qui prônent le changement à se faire représenter au Parlement », a-t-il averti.
Il s'est étonné de ce que l'examen d'une nouvelle loi électorale ne figure pas à l'ordre du jour de la réunion parlementaire qui doit se tenir durant deux jours à partir de mercredi, avant de rappeler l'engagement pris par le gouvernement dans sa déclaration ministérielle à accorder la priorité à ce point. « Depuis que le gouvernement a été formé, ce point n'a figuré à l'ordre du jour d'aucune réunion. Idem pour le Parlement. Aucune sous-commission parlementaire n'examine ce dossier. Mais qu'est-ce qui se passe ? » s'est-il exclamé, jugeant « inacceptable » cette façon de « se dérober à ses responsabilités vis-à-vis des promesses faites aux Libanais ».
Samy Gemayel en a appelé au chef de l'État, en se fondant sur son serment d'investiture. Selon lui, le nouveau régime « ne peut pas démarrer par un coup porté aux engagements qu'il a pris, notamment la promesse d'assurer un partenariat authentique au niveau du pouvoir ». « Nous serons à ses côtés et nous soutiendrons chaque mesure qu'il prendra pour assurer la promulgation d'une nouvelle loi électorale », a-t-il insisté, en rappelant qu' « historiquement, les lois électorales étaient proposées par le président de la République ».
« Que personne n'essaie de nous faire croire qu'une représentation authentique des chrétiens peut être assurée grâce à des alliances déterminées. Celles-ci restent ponctuelles et provisoires. Ce ne sont pas les personnes qui présentent des garanties, mais les institutions et les lois », a encore dit le chef des Kataëb, qui a exhorté le président Michel Aoun à barrer la voie aux atermoiements au niveau de ce dossier.
« Nous voulons un Parlement au sein duquel toutes les composantes de la société seraient représentées, notamment les réformateurs », a martelé Samy Gemayel, avant d'ajouter : « Nous comptons pour cela sur le chef de l'État et nous espérons qu'il assurera pleinement son rôle à ce niveau. Nous savons qu'il souhaite l'adoption d'une nouvelle loi. »
Après avoir indiqué que son parti s'apprête à s'engager dans la bataille électorale, il a assuré que les Kataëb continueront de lutter pour obtenir la promulgation d'un nouveau texte : « Nous continuerons de proposer des formules électorales et de débattre avec toutes les parties. »
Selon lui, chacune d'elles « doit assumer la responsabilité de ses choix ». « Nous ne ferons pas de procès d'intention, mais nous jugerons les actes. Nous sommes ouverts à toutes les propositions et prêts à discuter aussi bien de la proportionnelle que de la circonscription uninominale pour que le pouvoir de décision des Libanais cesse d'être hypothéqué et pour qu'ils soient correctement représentés à l'Assemblée nationale », a-t-il soutenu, en rappelant que les Kataëb et le CPL avaient dans le passé mené ensemble les batailles pour l'élaboration de nouvelles lois électorales.
Liban - Loi électorale
Samy Gemayel en appelle à Aoun
Le chef des Kataëb accuse les responsables de se dérober à leurs responsabilités.
OLJ / le 17 janvier 2017 à 00h00
commentaires (2)
IL A LA VOLONTE MAIS NON LA MATURITE !
LA LIBRE EXPRESSION
17 h 45, le 17 janvier 2017