Plusieurs vidéos diffusées samedi sur les réseaux sociaux montraient des chasseurs tirant sur les mouettes sur le site du dépotoir de Costa Brava, près de l'Aéroport international de Beyrouth (AIB), responsable selon certains de la prolifération inquiétante d'oiseaux gênant le trafic aérien dans le secteur. Des écologistes se sont élevés contre ces agissements, couverts selon eux par le gouvernement.
"Crime", "génocide"
"Nous dénonçons le génocide orchestré par certains chasseurs contre les mouettes à Costa Brava, sous les yeux des forces de sécurité, comme l'ont montré des vidéos circulant sur les réseaux sociaux", indique un communiqué publié dans la journée par le Mouvement écologique libanais (LEM). Le groupe rappelle que les mouettes sont protégées par des traités internationaux, notamment l'accord sur la conservation des oiseaux d'eau migrateurs d'Afrique-Eurasie (AEWA), signé par le Liban en 1999, et la convention de Barcelone pour la protection de la mer Méditerranée contre la pollution.
En début de soirée, l’association Green Area a également condamné ces agissements. "Nous constatons avec étonnement avec quel bassesse et indignité l’État libanais traite la question du dépotoir de Costa Brava, en légitimant la chasse aux mouettes sur le site qui constitue un crime", indique un communiqué publié par l'association.
"Ces tirs ne visent pas seulement les mouettes mais également l'autorité de l’État, incapable de résoudre la crise des déchets selon des critères scientifiques", ajoute le communiqué de Green Area, déclarant que "la bonne solution serait d'éradiquer les causes de cette prolifération d'oiseaux et de fermer le dépotoir de Costa Brava".
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Mesures contestées
Face à cette crise, les autorités libanaises ont pris une série de mesures, notamment en augmentant le nombre de machines émettant des sons destinés à effrayer les oiseaux. Plusieurs responsables, ainsi que le Conseil du développement et de la reconstruction (CDR) estiment néanmoins que la pollution du fleuve Ghadir, due au déversement des eaux usées et à l'amoncellement de déchets, constitue la principale cause de la prolifération des volatiles.
Ce dossier a relancé le débat autour du site de Costa Brava et, plus largement, sur le plan de gestion des déchets adopté par le précédent gouvernement. Mercredi, la justice avait ordonné la fermeture du site. Pour rappel, l'aire de stockage temporaire de déchets sur le site de Costa Brava doit également abriter l'une des deux décharges établies par le gouvernement, selon le plan de gestion des ordures ménagères adopté en mars dernier pour mettre fin à une crise des déchets qui a frappé Beyrouth et sa banlieue à l'été 2015.
Le plan du gouvernement prévoyait que ces sites comprennent une installation de traitement de déchets, mais celle-ci n'a pas encore vu le jour. De ce fait, les déchets se sont accumulés jusqu'à atteindre une hauteur de neuf mètres et dégagent des odeurs nauséabondes qui parviennent aux voyageurs dès leur arrivée à l'aéroport.
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commentaires (7)
Tout ce gâchis uniquement pour complaire à tous ceux qui tirent profit de cette incroyable crise des déchets toujours pas résolue depuis bientôt 2 ans ? Messieurs les "ministres" de l'environnement, anciens et le nouveau...et tous les magouilleurs qui travaillent avec vous...avez-vous une conscience, de l'honneur, un cerveau pour réfléchir ??? Ou alors vous n'avez que le "bouton $ et profits" qui fonctionne ? Nous commencons d'avoir honte d'être citoyens de ce pays-poubelle ! Irène Saïd
Irene Said
08 h 41, le 15 janvier 2017