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Culture - Disparition

Sleiman el-Bacha, l’artiste militant a déposé les armes

Les téléspectateurs de TéléLiban se souviendront de lui sous les traits du sympathique cafetier de la série Abou Melhem. Mais le comédien Sleiman el-Bacha, qui s'est éteint vendredi 6 janvier à l'âge de 91 ans, était bien plus que cela.

Sleiman Bacha, figure débonnaire du petit écran libanais.

Celui qui a toujours interprété des personnages débonnaires, incarnant souvent le vertueux chef de famille ou le bon paysan, s'en est allé comme il a toujours vécu, discrètement (quoique activement) et dans l'affection de tous.
Natif du Chouf, Sleiman el-Bacha a dévoilé son talent précoce dès l'âge de 6 ans sur les planches de l'école publique de Ras Beyrouth. Il devra, cependant, mettre en veilleuse son talent et ses études pour aider son père à tenir un petit commerce et subvenir aux (modestes) besoins de la famille. Mais son attrait pour le théâtre est puissant. Il le rattrapera au sortir de l'adolescence à l'occasion d'une pièce de Abdel Hafiz Mahmassani jouée à Bhamdoun à laquelle il assiste. Totalement subjugué, le jeune homme décide alors de reprendre ses études en cours du soir après le travail et, bravant l'interdiction paternelle, se met à suivre activement les répétitions de la troupe de Mahmassani qui se tenaient place des Canons. Il débutera ainsi sa carrière de comédien avec cette compagnie dans une adaptation en arabe de Paul et Virginie, jouée le 22 novembre 1943 à l'occasion des célébrations de l'Indépendance.

Progressiste...
Militant dans l'âme et disciple de la pensée de Kamal Joumblatt, il s'enrôle au tout début des années cinquante au Parti socialiste progressiste où il s'investira jusqu'à son dernier souffle dans l'action syndicale. Il sera, d'ailleurs, l'un des fondateurs du syndicat des artistes du Liban. Il participera, en pionnier de l'audiovisuel, à « Tahta al-sindiyana » (Sous le chêne) la toute première émission télévisée libanaise retransmise en direct, avec, entre autres acolytes, Ihsan Sadek et Élie Snaïfer. Il jouera également et toujours en direct dans « Sandouk el-ferjeh » ainsi que dans plusieurs autres séries télévisées dont la plus populaire reste celle d'Abou Melhem, diffusée sans interruption de 1967 à 1976.
Malgré le succès que lui apporte le petit écran, Sleiman el-Bacha reste un amoureux des planches qui aime l'interaction avec le public. Dans les années soixante-dix, il y revient sous la direction, notamment, de Jalal Khoury. Ce dernier lui réserve des rôles dans 3 de ses plus fameuses pièces : Geha fi el-qoura al-amamia (Geha dans les villages frontaliers) en 1972, al-Abaday en 1973 et al-Rafiq Sejaan en 1974. La même année, il joue également dans Abou Ali al-Asmarani, une pièce de Berj Farzlian. Au fil des pièces, il partagera aussi la scène avec Nidal al-Achkar, Antoine Kerbage et Leila Karam...
Peu féru de cinéma, le comédien n'a tourné que dans deux films : Le Franc-Tireur de l'Irakien Fayçal al-Assir et Chabah al-madi de Georges Fayad, en 1985. Après un dernier rôle dans le feuilleton télévisé d'Élie Maalouf Chi min el-quouwa (Un brin de force), il prend sa retraite en 2007. Il reste cependant actif et continue de militer en tant que responsable syndical pour les droits des artistes et des travailleurs.
Saluant sa mémoire, au cours de la cérémonie d'inhumation, Doreid Yaghi, le vice-président du Parti socialiste progressiste , représentant le député Walid Joumblatt, dira de lui : « Sleiman el-Bacha était un homme de convictions et de tolérance, qui croyait dans l'universalité des religions et la solidarité humaine. Un homme qui diffusait la joie et l'esprit positif autour de lui...Jusqu'à la fin, il aura défendu les idées progressistes. En toute intégrité. »

Celui qui a toujours interprété des personnages débonnaires, incarnant souvent le vertueux chef de famille ou le bon paysan, s'en est allé comme il a toujours vécu, discrètement (quoique activement) et dans l'affection de tous.Natif du Chouf, Sleiman el-Bacha a dévoilé son talent précoce dès l'âge de 6 ans sur les planches de l'école publique de Ras Beyrouth. Il devra, cependant,...

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