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Culture - Musique

Marwan Klam : C’est à la jeunesse beyrouthine de crever l’écran

La vision de Marwan Hayek, alias Marwan Klam, s'articule autour d'un mélange surprenant de candeur et de gouaille. Après avoir lancé Tellavision, il s'est produit sur la scène d'Ashkal Alwan le 26 décembre dernier, lors d'un concert intitulé « Art and Youth, tell a vision ». « Aujourd'hui, la jeunesse s'est désinvestie de l'art. À Beyrouth, elle a l'impression de ne pas avoir de voix », explique-t-il d'entrée de jeu. « Facebook est devenu le dépôt pulsionnel ultime. On indique qu'on participe à un événement et on n'a plus besoin d'y aller. Aujourd'hui, on se contente de la satisfaction virtuelle de faire partie du mouvement. » Réveiller l'écho et en cristalliser les voix ; telle est l'ambition du jeune musicien, télécommande en tête et guitare en main.

 

Sans filet
Dans une autre de ses vies, Marwan Klam est étudiant en psychanalyse à Paris. « Je suis comme tous les Libanais ; j'ai une relation assez instable, schizophrène, avec Beyrouth », s'amuse-t-il. La mémoire ambiguë, délitée et délétère, se retrouve dans chacun de ses morceaux, en particulier dans Concrete Jungle. « Notre génération a hérité des émotions et pas des faits. Ça me rend triste que, de nos jours, des jeunes suivent des partis politiques qui existent depuis avant internet. » Il refuse toute nostalgie pour occuper pleinement l'interstice des oscillations funambules entre déni et résignation. « Je ne pense pas être nostalgique du tout. Pour être nostalgique, il faut avoir perdu quelque chose. Ce sont nos grands-parents qui sont nostalgiques ; notre génération n'a rien perdu, puisqu'elle n'a rien connu. » Tellavision invite son public à aller au-delà de l'amertume originelle de son seul péché : celui de n'avoir goûté que du bout des lèvres au calice pixellisé de la ville.

 

Sans filtre
Les mélodies vaporeuses de Marwan Klam servent d'écrin à des paroles intimistes, entre illusion (Pretend And Play) et échappatoire (Easy Come Easy Go). Son évasion n'est pas une fuite ; elle lui permet, depuis la fenêtre de sa chambre, de créer un nouveau monde décentré où tout reste à inventer. « Je suis fatigué de parler du passé sans envisager de devenir. Je crois que sans naïveté et sans culot, on ne fait rien », conclut-il simplement. Un nouveau projet de duo en tête et des cailloux électroluminescents plein les poches, Marwan Klam invite à éteindre les télévisions et brûler les pixels parasites.
Sur l'écran noir et fumant, il peut désormais imprimer des possibles multicolores.

 

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commentaires (1)

C'est très beau la jeunesse , il faut la croquer à pleines dents , cependant il est un fait à rappeler à nos jeunes d'aujourd'hui , que s'il n'y a pas un passé , il n'y a pas un avenir . Il faut connaitre son passé pour pouvoir bâtir son avenir sur des bases solides . Autrement tout revêt du superficiel et n'a aucune valeur.

antaki loutfi

16 h 57, le 09 janvier 2017

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Commentaires (1)

  • C'est très beau la jeunesse , il faut la croquer à pleines dents , cependant il est un fait à rappeler à nos jeunes d'aujourd'hui , que s'il n'y a pas un passé , il n'y a pas un avenir . Il faut connaitre son passé pour pouvoir bâtir son avenir sur des bases solides . Autrement tout revêt du superficiel et n'a aucune valeur.

    antaki loutfi

    16 h 57, le 09 janvier 2017

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