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À La Une - états-unis

Interférence de Moscou : Trump désavoue à nouveau ses futurs services de renseignement

Le président élu apporte du crédit au site Wikileaks selon lequel la Russie n'est pas à l'origine des piratages informatiques dans la campagne électorale.

Donald Trump a désavoué à nouveau mercredi les services américains de renseignement qui ont conclu à une interférence de la Russie dans la présidentielle. REUTERS/Jonathan Ernst/File Photo

Donald Trump a désavoué à nouveau mercredi les services américains de renseignement qui ont conclu à une interférence de la Russie dans la présidentielle, et apporté du crédit au site Wikileaks qui nie toute intervention de Moscou, suscitant les critiques d'élus et d'experts.

Le fondateur du site Wikileaks "Julian Assange a dit +qu'un ado de 14 ans pouvait avoir piraté (John) Podesta+ - alors pourquoi le parti démocrate a-t-il été si négligent? (Assange) a aussi dit que les Russes ne lui avaient pas transmis les informations", a écrit mercredi matin dans un tweet le futur président des Etats-Unis.

Les services américains de renseignement, mais aussi des entreprises privées de sécurité informatique à priori indépendantes, affirment - sans pour l'instant avoir donné publiquement des preuves tangibles - que Moscou est à l'origine de fuites de courriels du parti démocrate et de John Podesta, le directeur de campagne de Hillary Clinton.

L'administration est convaincue que la publication de ces courriels par Wikileaks était destinée à favoriser Donald Trump. La Maison Blanche prend ces allégations assez au sérieux pour avoir pris de sévères santions contre deux services russes de renseignement et expulsé 35 diplomates russes - des agents de renseignement selon elle.

La CIA est convaincue que ce sont les Russes qui ont donné les courriels à Wikileaks. Mais Julian Assange a toujours démenti, promettant par ailleurs une récompense pour toute information sur la Maison Blanche avant le départ du président Barack Obama le 20 janvier.

L'équipe de M. Trump avait aussi rejeté les conclusions de la CIA, jugeant que les analystes qui y sont parvenus "sont les mêmes que ceux qui disaient que (l'ancien président irakien) Saddam Hussein disposait d'armes de destruction massive".

 

(Lire aussi : Trump loue "l'intelligence" de Poutine face aux sanctions d'Obama)

 

"Mouchard" de Moscou
Mais nombre d'élus y compris républicains ne semblaient pas partager l'avis de Donald Trump sur Julian Assange, qui avait publié en 2010 des centaines de milliers de documents diplomatiques américains mettant dans l'embarras toutes les chancelleries.

Pour l'homme fort du Congrès et chef de la majorité républicaine à la Chambre des représentants, Paul Ryan, Julian Assange "est un mouchard au service de la Russie". "Il fait fuiter, il vole des données, et met en danger la sécurité nationale", a-t-il dit sur une radio.

L'ancien ambassadeur américain à Moscou Michael McFaul de 2012 à 2014 s'est demandé sur Twitter "comment Trump ou Assange savent que les Russes ne sont pas la source" quand Wikileaks évoquait "des sources anonymes". "Le Commandant en chef a la responsabilité de défendre le peuple américain contre les attaques (...) et non de défendre les attaquants", a estimé le diplomate.

Le jeune sénateur républicain de l'Arkansas Tom Cotton a dit sur MSNBC faire "beaucoup plus confiance" aux agents du renseignement qu'à Julian Assange et invité le président élu "à écouter" ses services.
La sénatrice démocrate du Missouri Claire McCaskill, membre comme M. Cotton de la commission Défense du Sénat, a jugé "stupéfiant le manque de respect montré par M. Trump" à l'égard d'agences "en première ligne dans la guerre contre le terrorisme".

L'ex ambassadeur américain à l'Otan sous George Bush de 2001 à 2005, Nicholas Burns, a jugé "déplorable" que Donald Trump fasse confiance à Julian Assange "un ami de Moscou". Selon George Little, porte-parole de la CIA de 2007 à 2011, Donald Trump est "pro-Poutine et croit davantage à Julian Assange qu'à la CIA" si bien que lorsqu'il entrera à la Maison Blanche le 20 janvier "nous serons moins en sécurité".

 


(Repère : Piratages par la Russie durant la campagne présidentielle américaine : ce que l'on sait)

 

Auditions aux Congrès
M. Obama a demandé un rapport aux services de renseignement détaillant le piratage présumé par la Russie et souhaite qu'il soit publié avant son départ le 20 janvier. Des auditions sont également prévues sur cette affaire au Congrès, qui commenceront jeudi au Sénat.

Début octobre, le département de la Sécurité intérieure (DHS) et la direction du renseignement (DNI) qui coordonne les agences comme le FBI et la CIA avaient conclu que la Russie avait piraté les comptes de personnalités et d'organisations politiques dans le but "d'interférer dans le processus électoral américain".

Le Washington Post avait ensuite révélé début décembre que, selon des conclusions de la CIA, des personnes liées à Moscou ont fourni à WikiLeaks des emails piratés sur les comptes de John Podesta et du parti démocrate. Selon la CIA, Moscou aurait eu recours à des "intermédiaires" pour éviter d'être directement mêlé à ces pratiques. Le New York Times avait affirmé pour sa part que Moscou avait aussi piraté le parti républicain mais n'avait publié que les informations concernant le parti démocrate.

Donald Trump a suggéré mercredi sur Twitter que le parti républicain était "protégé contre les piratages" contrairement au parti démocrate. Mardi soir, il a affirmé qu'un briefing prévu vendredi avec les services de renseignement avait été reporté, ce qui a été démenti par des responsables anonymes de l'administration cités par plusieurs médias.

 

 

 

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DE LUNATIQUE... A... DINGUE... IL N,Y A QU,UN PAS !

LA LIBRE EXPRESSION

21 h 46, le 04 janvier 2017

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  • DE LUNATIQUE... A... DINGUE... IL N,Y A QU,UN PAS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    21 h 46, le 04 janvier 2017

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