Rechercher
Rechercher

Économie - Focus

Chine : le deuxième enfant génère un mini baby-boom lucratif

La politique de l’enfant unique était imposée depuis 1979 pour enrayer une démographie galopante. Greg Baker/AFP

L'entrée en vigueur, le 1er janvier 2016, de la loi autorisant tous les couples chinois à avoir deux enfants a créé un mini baby-boom, avec un million de naissances supplémentaires sur l'année écoulée – et des retombées lucratives pour certains. Quelque 17,5 millions de bébés ont vu le jour dans le pays le plus peuplé du monde, inversant la tendance après un repli des naissances en 2015.
À 38 ans, Zheng Xiaoyu a profité de la fin de la politique de l'enfant unique et a accouché en novembre d'un petit garçon, neuf ans après son premier enfant. Jusqu'en 2015, en tant qu'employés d'entreprises d'État, elle et son mari risquaient de perdre leur emploi s'ils enfreignaient la politique de l'enfant unique, imposée depuis la fin des années 1970 pour enrayer une démographie galopante.
Mais l'alarmant vieillissement de la population a obligé les autorités à changer de cap. Dès 2013, le gouvernement avait autorisé les couples dont l'un des membres est lui-même enfant unique à avoir un deuxième enfant. « Pourquoi fallait-il entraver le besoin d'enfants ? s'indigne Mme Zheng. Pour des raisons financières, la plupart des gens ne veulent pas en avoir beaucoup de toute façon. » Selon une enquête de la Fédération des femmes publiée en décembre, 53 % des familles ayant déjà un enfant ne veulent pas en avoir un second.
La médecine chinoise recommande aux jeunes mamans de rester au chaud pendant un mois après l'accouchement, d'éviter les bains et les courants d'air, et certains aliments, afin d'échapper à terme à l'arthrite. Les Chinoises s'adonnent à la pratique traditionnelle du « zuoyuezi » – « le mois où l'on reste assise » – dans des établissements spéciaux et luxueux.

Cliniques en plein essor
Le centre Xiyuege, où se repose Xiaoyu, comporte 75 chambres et offre des installations de remise en forme, comme des massages avec pièces de jade chauffantes et six repas par jour destinés à faire monter le lait tout en perdant du poids. Ce genre de clinique est en plein essor en Chine, qui en comptait pas moins de 760 en 2014, engrangeant des revenus de 4,2 milliards de yuans (606 millions de dollars), d'après le site China Industry Information. Ces revenus devraient doubler d'ici à 2019, prévoit-il.
Au centre Xiyuege, le nombre de clientes se remettant de leur deuxième accouchement a déjà doublé par rapport à l'année précédente, estime Zheng Hui, l'infirmière responsable des clients VIP, qui payent leur séjour environ 1 045 dollars par jour.
Les affaires marchent si bien que la clinique prévoit d'ouvrir un troisième centre à Pékin. « La demande est montée en flèche en 2016, c'est très clair. Les clientes réservent de plus en plus à l'avance », parfois dès leur premier mois de grossesse, rapporte la directrice marketing, Hou Yanran.
Du côté des démographes, la prudence demeure : une partie du baby-boom observé en 2016 pourrait s'expliquer en partie par l'année du Singe, signe supposé de bon augure, d'autant que la poussée des naissances est intervenue principalement au premier semestre. Pour Yuan Xin, expert du planning familial cité par la presse officielle, le pays connaît simplement les effets, à retardement, de l'assouplissement précédent adopté en 2013. Selon lui, il faudra attendre quelques années pour mesurer pleinement les conséquences de la fin de l'enfant unique.
Becky DAVIS/AFP

L'entrée en vigueur, le 1er janvier 2016, de la loi autorisant tous les couples chinois à avoir deux enfants a créé un mini baby-boom, avec un million de naissances supplémentaires sur l'année écoulée – et des retombées lucratives pour certains. Quelque 17,5 millions de bébés ont vu le jour dans le pays le plus peuplé du monde, inversant la tendance après un repli des naissances en...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut