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Liban - Militaires otages

Nouveau médiateur « sérieux » auprès de Daech

Les familles des soldats kidnappés par l'État islamique vivent les fêtes de fin d'année « dans la douleur », mais espèrent que le mandat de Michel Aoun permettra de clore ce dossier.

En compagnie des familles des militaires devant la tente qu’ils ont montée au centre-ville de Beyrouth. Photo Ani

Selon Hussein Youssef, porte-parole des familles des militaires otages, un nouveau médiateur « sérieux » a repris les négociations avec l'organisation État islamique (EI) depuis près d'un mois pour essayer d'en savoir plus sur le sort des 9 soldats enlevés par Daech depuis 2014.

« La communication avec Daech est difficile depuis le départ. Mais il y a un nouveau médiateur sérieux qui a repris l'affaire en main il y a presque un mois. J'espère qu'il réussira à trouver quelque chose », déclare Hussein Youssef à L'Orient-Le Jour. Mais il préfère ne pas donner de détails, « de peur de compromettre le travail du médiateur ». « Nous sommes obligés d'être discrets car beaucoup ont occupé ce poste sans succès. Comme l'a très bien dit le directeur de la Sûreté générale, le général Abbas Ibrahim (lors d'un passage sur la chaîne NBN il y a quelques semaines), un médiateur n'a pas de nationalité. Il est engagé aux côtés de la SG », indique M. Youssef.

Abdel Rahim Diab, Hussein Mahmoud Ammar, Ibrahim Samir Mghayt, Khaled Mokbel Hassan, Mohammad Hussein Youssef, Seif Zebiane, Ali al-Hajj Hassan, Ali Zayd al-Masri et Moustapha Wehbé avaient été pris en otage par l'EI en août 2014 lors d'affrontements entre l'armée libanaise et les jihadistes de l'EI et de Fateh el-Cham (ex-Front al-Nosra). Seize policiers et militaires avaient été pris en otage par al-Nosra avant d'être libérés en décembre 2015, suite à un échange avec l'État libanais. L'EI, lui, avait capturé 11 soldats à la base, avant d'en exécuter deux par décapitation: Ali Sayed, le 29 août 2014, et Abbas Medlej, le 6 septembre 2014.

 

(Lire aussi : Militaires otages : les prélèvements ADN sur des corps en Syrie sont négatifs)

 

« Nous étions morts et sommes revenus à la vie »
Hussein Youssef, dont le fils Mohammad fait partie des militaires otages, a inauguré hier sa tournée auprès des politiques par une visite auprès du ministre de la Santé et vice-Premier ministre, Ghassan Hasbani. « Le but de cette visite est que le gouvernement assume ses responsabilités dans ce dossier. Nous avons beaucoup d'espoir dans le nouveau gouvernement mais il est de notre devoir de garder ce dossier sur les rails », explique M. Youssef. Les familles des militaires otages comptent se rendre auprès d'autres responsables politiques, ainsi que du Premier ministre Saad Hariri et du président de la République Michel Aoun.
« Comme Saad Hariri l'a promis, le gouvernement n'épargnera aucun effort pour arriver à un dénouement heureux pour ce dossier douloureux », assure M. Hasbani. « Les promesses de M. Hariri étaient réconfortantes et l'intérêt que Michel Aoun porte pour l'armée nous rassure. Nous espérons que ce dossier sera résolu durant le mandat de M. Aoun », souligne Hussein Youssef.

Rappelons que des prélèvements d'ADN avaient été effectués auprès des familles à la mi-décembre afin de déterminer si des corps découverts en Syrie et remis à l'État libanais appartenaient ou non aux soldats kidnappés. Le verdict est tombé hier, les corps recueillis n'étant pas ceux des soldats en question. « Nous avons vécu 17 à 18 jours d'enfer en attendant les résultats des tests ADN. Nous avions peur qu'ils ne soient conformes à ceux des cadavres. Finalement, nous avons été contactés (avant-hier) et informés de façon officielle. Nous étions morts et nous sommes revenus à la vie en apprenant que ce n'était pas les corps des militaires. Nous avons repris un peu espoir maintenant », explique M. Youssef.

« Nous entendons toutes sortes de rumeurs et nous nous accrochons aux plus positives. Mais le sort des soldats reste inconnu pour l'instant. Nous vivons les fêtes de fin d'année dans la douleur. Nous sommes d'ailleurs dans la douleur depuis 2 ans et 5 mois. Nous aurions voulu que les soldats soient parmi nous pour les fêtes. J'espère que la joie des fêtes se répercutera positivement sur cette affaire », conclut-il.

 

 

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Selon Hussein Youssef, porte-parole des familles des militaires otages, un nouveau médiateur « sérieux » a repris les négociations avec l'organisation État islamique (EI) depuis près d'un mois pour essayer d'en savoir plus sur le sort des 9 soldats enlevés par Daech depuis 2014.
« La communication avec Daech est difficile depuis le départ. Mais il y a un nouveau médiateur sérieux...

commentaires (1)

Un réel calvaire pour ces familles !

Halim Abou Chacra

10 h 46, le 30 décembre 2016

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Commentaires (1)

  • Un réel calvaire pour ces familles !

    Halim Abou Chacra

    10 h 46, le 30 décembre 2016

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