Opération coup de poing dans la Békaa, l’émir de l’EI à Ersal aux mains de l’armée

« L'émir du groupe État islamique » à Ersal, Ahmad Youssef Amoun, est aux mains de l'armée. Il a été grièvement blessé et arrêté hier, au cours d'une opération coup de poing dans le jurd d'Ersal, avec dix de ses hommes, a annoncé un communiqué de l'armée.
L'arrestation de ce danger public intervient moins de deux mois après celle de Imad Yassine, un autre des « émirs » du groupe État islamique, dans le camp de Aïn el-Héloué, toujours à la suite d'une opération-surprise. Les deux arrestations sont également considérées comme d'éclatants succès des renseignements militaires.
« Une force des services des renseignements, soutenue par des unités de l'armée libanaise se trouvant à Ersal, a mené à l'aube une opération préventive et audacieuse, peut-on lire dans le communiqué. La troupe a attaqué une position du groupe État islamique se trouvant à Wadi al-Araneb ("vallée des lièvres"), dans le jurd de Ersal. Des combats, au cours desquels différents types d'armes ont été utilisés, ont eu lieu. » À l'issue de l'assaut, la troupe a arrêté 11 membres de l'EI, dont « le dangereux terroriste, l'émir de l'EI à Ersal, Ahmad Youssef Amoun ». Ce dernier est gravement blessé. La troupe a également saisi des armes, des munitions et des ceintures explosives à l'issue de l'attaque. Du côté de l'armée, le communiqué précise qu'aucun militaire n'a été blessé.
L'émir de l'EI arrêté est accusé d'être derrière plusieurs attentats à la voiture piégée, notamment dans la banlieue sud de Beyrouth, sans compter les nombreuses attaques lancées contre l'armée, dans la région. C'est lui, croit-on, qui a lancé l'attaque au cours de laquelle le commandant Pierre Bechaalani et le sergent-chef Zahraman ont été tués, en février 2013. Il était enfin soupçonné de préparer de nouveaux attentats à la voiture piégée au Liban. Selon des informations éparses réunies à Ersal, l'opération coup de poing a été lancée à 6 heures du matin. Encerclés, les assiégés ont ouvert le feu et tenté de s'échapper. Toutefois, sous le feu nourri des militaires, qui ont grièvement blessé leur chef à la cuisse, ils ont fini par se rendre.
Les terroristes arrêtés sont : Mohammad Siddik, Abdel Rahman Ghaoui, Mohammad Ghaoui, Houssam Aatqi, Akram Ayouche, Mohammad Ayouche, Adnan Fadel, Abdel Latif Siddik, Mohammad Amoun, Ahmad Youssef Amoun et Ali Amoun. Un hélicoptère de l'armée a transporté Ahmad Youssef Amoun vers un hôpital militaire, où il a subi une intervention chirurgicale et reçu une transfusion sanguine. Son interrogatoire commencera aussitôt qu'il sera rétabli. En attendant, les renseignements militaires ont entamé l'interrogatoire de ses hommes.
L'arrestation de l'émir de l'EI à Ersal pourrait se révéler particulièrement fructueuse pour l'armée, en termes de renseignements. L'homme pourrait notamment savoir ce que sont devenus les soldats libanais toujours aux mains de l'EI.

Hommages
Le président de la République, Michel Aoun, a été le premier à saluer l'opération de l'armée. « Des opérations comme celles-ci limitent les plans terroristes et révèlent ceux qui les mènent », a déclaré M. Aoun. Il a également donné ses directives pour que l'enquête avec les détenus se poursuive afin que davantage d'informations au sujet des réseaux terroristes soient révélées. Le Hezbollah a également salué cette opération de l'armée.
Le Premier ministre sortant, Tammam Salam, a, lui, contacté le ministre sortant de la Défense, Samir Mokbel, et le commandant en chef de l'armée libanaise, Jean Kahwagi, et a salué le rôle de l'armée dans la lutte contre le terrorisme.
Des hommages ont par ailleurs été rendus de toutes parts à la troupe, et notamment par l'ancien chef d'État et commandant en chef de l'armée, Michel Sleiman, ainsi que par le chef du bloc du Futur, Fouad Siniora, les députés Nabil de Freige (Futur) et Yassine Jaber (bloc Berry).
Ersal, localité sunnite frontalière, a été le théâtre de violents affrontements en 2014 entre l'armée et les jihadistes, venus principalement de Syrie. Ces derniers avaient enlevé une trentaine de militaires. Quatre d'entre eux ont été assassinés en captivité, seize ont été libérés début décembre par l'ex-Front al-Nosra et neuf autres sont toujours otages du groupe État islamique.
L'arrestation des terroristes pourrait être l'une des clés de la libération des soldats toujours en captivité.