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Culture - Beirut Chants / Rencontre

Carmen Giannatasio chante pour (et avec) Beyrouth

Ce soir, à l'église Saint-Maron (Gemmayzé), la diva glamour clôture en grande pompe le dernier grain du chapelet des concerts du festival.

Carmen Giannatasio. Photo Alessandro Sarno

Un bel canto du meilleur aloi résonnera ce soir dans l'animation festive du centre-ville. La voix aux pépites d'or de la soprane Carmen Giannatasio, prix Opéralia en 2002 et superbe Dame du lac de Rossini, est au rendez-vous avec les mélomanes. Pour un menu faste où un bouquet des plus belles arias de l'art lyrique retentira sous les voûtes et les nefs de l'église Saint-Maron.

Fraîchement arrivée d'Italie où elle a abandonné ses oripeaux d'Alice de Falstaff de Verdi donné au Staat Opera de Vienne, la jeune cantatrice (quarante et un ans) est plus séduisante que jamais pour ceux qui l'ont applaudie il y a quelques années en Norma au festival al-Bustan.

Les cheveux couleur blond vénitien coupés courts, avec frange sur des yeux aigue-marine, le geste rond et joliment onctueux, le verbe français délicieusement teinté d'italien, la taille fine et souple dans une robe courte à larges rayures noires et vert bouteille, le regard brillant et vif sous un maquillage discret, les ongles laqués noir pour un teint laiteux, cavalière émérite pour ses incessants voyages professionnels qui la sollicitent aux quatre coins du monde, Carmen Giannatasio est parfaitement heureuse d'être à Beyrouth. Son terrain familier et de prédilection. Car la diva glamour courtisée par toutes les scènes internationales a laissé son cœur au pays du Cèdre.

Beyrouth, pour la troisième fois, est bien son étape favorite, mais la plage et le soleil de Byblos sont son refuge de vacancière et ses moments de farniente. « J'adore être ici, dit-elle en toute spontanéité. Je ne me lasse pas de regarder autour de moi dans ce café. Je me sens chez moi, à la maison. Le temps est doux et ce petit froid est si tonique... »

Qu'elle soit Norma, Violetta, Leonora, Hermione ou Nedda, en toute simplicité et gentillesse au quotidien, sans morgue ou caprice aucun (si, quand même, dès qu'il s'agit de garde-robe...), touchée par une certaine grâce divine (elle vient de chanter au Vatican, devant le pape François, l'Ave Maria de Caccini), la belle Napolitaine à la voix d'ange, mine de rien, avec ses artifices de scène et son grand talent de cantatrice, a le pouvoir, à la fois ingénu et péremptoire, de mettre l'auditoire sous sa coupe.

 

Des surprises pour les bis
Pour ce soir, elle donnera à entendre des pages de Vincenzo Bellini, Gaetano Donizetti, Guiseppe Verdi, Giacomo Puccini et Ruggero Leoncavallo. Un panel de mélodies étourdissantes offrant une riche palette de couleurs, d'harmonies, d'ampleur et de nuances vocales sur fond de vocalises de haute voltige.
« C'est un programme en deux parties, commente-t-elle. La première est un bouquet de chansons à caractère opératique sans être tirées d'un opéra. Il y a même un Brindisi sans être celui de la Traviata. Toutefois, toujours dans l'esprit d'un toast revivifiant. Si l'amour fait souffrir, le vin réjouit... Dans la deuxième partie, il y a des extraits de La Bohème, La Tosca et Pagliacci. Pour les bis et encore, des surprises attendent les auditeurs : je n'en dirai pas plus ! »

Elle sera accompagnée au clavier par Jonathan Papp avec qui elle se produit sur scène depuis bientôt cinq ans. Et d'ajouter, volubile : « Pour ce concert qui clôture le festival, je porterai deux robes signées Antonio Riva, l'architecte inspiré par le Japon et devenu figure de proue en "fashion design". La première toilette, légère, est en soie et voiles noirs, et la seconde est de couleur "purple". Comment dites-vous cela ? violet ? Alors c'est du violet et gris, style oriental odalisque ! Et puis peut-être, je n'en suis plus sûre, j'opterai pour une seule robe. On verra bien... »

À peine terminé le concert à Beyrouth, Carmen Giannatasio vole de l'Europe aux États-Unis pour ses futurs projets, et ils sont nombreux. D'abord, elle sera Mimi dans La Bohème de Puccini à Berlin, ensuite, elle noue avec Falstaff de Verdi à la Scala de Milan et, pour un dernier adieu à Violetta dans La Traviata de Verdi, elle sera au Metropolitan de New-York avec à ses côtés Placido Domingo.
Une dernière vocalise, un dernier trille, une ultime rossignolade : quel message pour ce concert beyrouthin ?
« Tout d'abord, je suis très contente d'être ici. C'est mon cadeau de Noël aux Libanais. Il faut avoir foi en ce qui est beau. Le beau sauvera le monde. Je voudrais offrir des moments où l'on ne pense pas aux choses laides qui arrivent. L'horreur à Berlin par exemple... Je ne voudrais pas, comme la Carmen de Bizet, chanter pour moi seule. La musique en partage est mon credo. Je chante pour les autres et pour (et avec) Beyrouth... »

* Le concert d'arias opératiques de Carmen Giannatasio, accompagnée au piano par Jonathan Papp, clôture ce soir le restival Beirut Chants à l'église Saint-Maron (Gemmazé) à 20 heures précises. Entrée libre.

 

Pour mémoire

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