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Économie - Transports

Fin du blocage des centres d’inspection mécanique

Le président de la République, Michel Aoun, et les syndicats des transports terrestres sont parvenus hier à un accord mettant fin à la mobilisation des transporteurs.

La délégation syndicale a notamment obtenu, lors de sa rencontre avec Michel Aoun, que le Conseil des ministres réexamine le dossier de l’inspection mécanique. Photo Ani

Après plus de deux mois de blocage, les centres d'inspection mécanique des véhicules pourront de nouveau accueillir les automobilistes. « Nous ouvrons dès (aujourd'hui) et nous travaillerons tous les jours de la semaine, y compris les week-ends et les jours fériés », a indiqué à L'Orient-Le Jour Walid Sleiman, le directeur général de Fal, l'opérateur qui gère depuis 2002 les quatre centres d'inspection mécanique des véhicules du pays (à Hadeth, Saïda, Zahlé et Zghorta). Plus tôt dans la journée, les syndicats des transports terrestres, qui bloquaient l'accès à ces centres depuis le 17 octobre, ont annoncé « la fin de la totalité de leurs actions de mobilisation en cours et à venir », suite à un accord conclu le jour même avec le président de la République, Michel Aoun, à Baabda, suite à une médiation assurée par le général Abbas Ibrahim, directeur général de la Sûreté générale.

« Les revendications des syndicats des transports terrestres seront étudiées en Conseil des ministres, dès que le gouvernement aura obtenu le vote de confiance du Parlement », a promis M. Aoun lors de cette rencontre, indique l'Agence nationale d'information. Les transporteurs qui exigeaient l'annulation des résultats de l'appel d'offres international pour la gestion et la modernisation des centres d'inspection mécanique – remporté en juillet par la joint-venture libano-suisse Autospect/SGS – et la nationalisation de ces derniers, ont annoncé qu'ils ne révéleraient les détails de cet accord que lors d'une réunion au siège de la CGTL, sans en préciser la date.

 

(Pour mémoire : Inspection mécanique : les transporteurs terrestres mobilisés)

 

Transfert au Conseil des ministres
« Sur la nationalisation des centres, nous avons convenu que l'ensemble du dossier de l'inspection mécanique soit transféré au Conseil des ministres afin qu'il statue sur cette question », a simplement déclaré le président de la Fédération des syndicats du transport, Bassam Tleiss, à l'issue de la rencontre, avant de remercier « le général Abbas Ibrahim, directeur général de la Sûreté générale, qui a joué le rôle de médiateur dans ce dossier ». « L'attribution du marché des permis de conduire et des plaques d'immatriculation (remporté en novembre 2014 par la société Inkript) sera également suspendue, afin que le dossier relatif à leur appel d'offres soit étudié par le Conseil des ministres », a ajouté M. Tleiss. « Une réforme du code la route et l'adoption en Conseil des ministres de la stratégie d'organisation du secteur des transports publics (élaborée suite à des discussions entre le gouvernement de Nagib Mikati et les syndicats) », ont également été réclamées par les syndicats, selon un communiqué du représentant des chauffeurs du Nord-Liban, Chadi al-Sayed.

Mais le dossier de l'inspection mécanique semble avoir été l'enjeu principal de l'accord. Les membres du gouvernement de Saad Hariri « devront s'exprimer soit en faveur d'une nationalisation des centres, soit en faveur du maintien des tarifs d'inspection mécanique actuels, quel que soit l'acteur privé chargé de la gestion des centres », a affirmé de son côté à L'Orient-Le Jour le président du syndicat des chauffeurs de camions, Chafic al-Qassis, qui a également participé à l'entretien avec M. Aoun. Car le futur prestataire Autospect/SGS prévoit de facturer l'inspection d'une voiture à 33 dollars – contre 22 dollars actuellement – et celle d'un camion à 79 dollars au lieu de 58 dollars. « Nous avons remporté l'appel d'offres sur la base de ces prix », a rappelé à L'Orient-Le Jour l'avocat d'Autospect/SGS Nabil Maad. Ces augmentations incluent « une part versée à l'État, la TVA, et les frais de modernisation des quatre centres existants et de construction de huit nouveaux régionaux et cinq frontaliers », a-t-il précisé.

 

 (Pour mémoire : Les transporteurs bloquent la circulation, mais restent bredouilles)

 

Course contre la montre
Pour le moment, la fin du déblocage des centres amorce une course contre la montre pour les automobilistes qui n'ayant toujours pas effectué l'inspection mécanique de leurs véhicules pour 2016 devront se presser aux quatre centres du pays. La directrice générale de l'Organisme de gestion de la circulation routière (OGCR), affilié au ministère de l'Intérieur, Hoda Salloum, avait confié en novembre à L'Orient-Le Jour qu'un projet de loi était en cours de préparation pour exempter du paiement de pénalités de retard les automobilistes n'ayant pas pu accéder aux centres. Mais Mme Salloum indique que ce projet de loi n'est plus d'actualité, « puisque les citoyens sont désormais en mesure d'effectuer l'inspection mécanique de leurs véhicules ». Pour rappel, tout véhicule en circulation depuis plus de trois ans doit annuellement être soumis à une inspection mécanique et, pour chaque mois de retard, son propriétaire devra s'acquitter d'une pénalité équivalente à 10 % du tarif de l'inspection.

« Nous avons toujours un très haut niveau de fréquentation lors des deux derniers mois de l'année, mais cette fois-ci nous nous attendons à une ruée d'automobilistes retardataires, qui sera sans doute encore plus impressionnante que celles des années précédentes à cette même période », a confié Mahmoud Seifeddine, le président du syndicat des employés de Fal. La société continue de gérer de facto les centres en raison de la décision fin août du Conseil d'État de mettre en sursis l'exécution du contrat liant le ministère de l'Intérieur à Autospect/SGS, en attendant l'examen des recours présentés par trois candidats malheureux – dont Fal – de l'appel d'offres. « Nous avons l'habitude de travailler pendant les jours fériés et week-ends à ce moment de l'année, mais même avec ce rythme je crains que ça ne suffise pas pour effectuer l'inspection mécanique de l'ensemble des véhicules », a prévenu M. Seifeddine.

 

 

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