LA petite Syrienne, Bana Al-Abed, devenue un phénomène sur les réseaux sociaux en "tweetant" sa vie à Alep-Est bombardé. Photo tirée du compte Twitter de Bana.
Une petite Syrienne, Bana Al-Abed, devenue un phénomène sur les réseaux sociaux en "tweetant" sa vie à Alep-Est bombardée, a quitté sa maison à l'approche de l'armée du régime.
"Notre maison a été endommagée par un bombardement" ces derniers jours, a indiqué au téléphone Ghassan al-Abed, le père Bana, alors que l'armée du régime s'est emparée de deux-tiers du secteur rebelle de la deuxième ville de Syrie. "En plus, l'armée s'est beaucoup approchée de notre quartier. Nous avons fui vers un autre (quartier) à Alep-Est et la famille va bien", a-t-il ajouté précisant que "le réseau internet était très faible".
Avec l'aide de sa mère Fatemah, Bana, 7 ans, avait commencé le 23 septembre à tweeter en anglais lors d'une violente campagne de bombardements menée par le régime de Bachar el-Assad pour reprendre la partie Est d'Alep qui lui échappe depuis 2012.
A travers le compte @AlabedBana, suivi par 211.000 utilisateurs et vérifié par Twitter, sa mère avait suscité l'inquiétude des internautes en tweetant dimanche soir : "Nous sommes sûrs que l'armée va nous arrêter maintenant. Nous nous reverrons un jour, cher monde. Au revoir.-Fatemah".
We are sure the army is capturing us now. We will see each other another day dear world. Bye.- Fatemah #Aleppo
— Bana Alabed (@AlabedBana) December 4, 2016
Le compte est resté silencieux pendant 24 heures, suscitant l'inquiétude de la Twittosphère avec le lancement notamment du hashtag #WhereisBana (Où est Bana).
Mais la mère s'est manifestée de nouveau lundi soir en tweetant "On est attaqué. Il n'y a nulle part où aller, chaque minute la mort nous guette. Priez pour nous. Au revoir".
Under attack. Nowhere to go, every minute feels like death. Pray for us. Goodbye - Fatemah #Aleppo
— Bana Alabed (@AlabedBana) December 5, 2016
Mère et fille avaient écrit une série de tweets, parfois dans un anglais approximatif, décrivant le calvaire que vivent les 250.000 personnes assiégées depuis juillet et soumis à d'intenses bombardements aériens et d'artillerie. Les tweets comprenaient des photos et des vidéos de bombardements ou de Bana en train de lire.
Le sort de Bana a ému des milliers d'internautes qui y ont vu un symbole du drame des civils à Alep-Est. La fillette avait notamment attiré l'attention de l'auteur britannique J.K. Rowling qui lui a offert Harry Potter sous forme électronique. Mais les détracteurs de l'opposition et des rebelles, y compris le président Assad en personne, y ont vu un un outil de propagande. "C'est un jeu, un jeu de propagande, un jeu des médias", avait affirmé M. Assad en octobre à la chaîne danoise TV2.
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