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À La Une - Syrie

L'armée syrienne somme les rebelles de quitter Alep

Un haut responsable du Fateh el-Cham, Abou Afghan al-Masri, tué dans une frappe de drone américaine dans la province d'Idleb.

Des soldats syriens le 28 juillet 2016 à Alep. Photo d'archives AFP

L'armée syrienne a continué mardi à pilonner les quartiers rebelles d'Alep tout en appelant les insurgés à quitter leurs positions et à laisser fuir les civils dans le cadre de son offensive pour reprendre la totalité de la deuxième ville du pays. Plus de 140 civils ont péri en une semaine d'intenses bombardements à l'artillerie et depuis les airs, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

En dépit des condamnations à l'étranger, la communauté internationale semble plus que jamais impuissante à contrecarrer la détermination de Damas et de ses alliés russe et iranien à reconquérir l'ensemble d'Alep, principal front d'un conflit qui a fait plus de 300.000 morts en cinq ans et demi.

L'aviation du régime a largué mardi des tracts sur lesquels était représenté un bus comme celui utilisé par le passé pour transporter des civils et rebelles depuis les zones reprises par le gouvernement. "A ceux qui portent des armes, nous vous tendons notre main. Réservez votre place avant qu'il ne soit trop tard", affirme l'armée. "Permettez aux civils qui le souhaitent de partir, arrêtez de les utiliser comme otages et boucliers humains", ajoute-t-elle. Les forces de Damas, qui assiègent depuis plus de quatre mois les secteurs Est de la cité septentrionale, ont également appelé les rebelles à distribuer de la nourriture aux civils.

L'armée de l'air frappait dans le même temps les quartiers rebelles de Sakhour, Massaken Hanano ou Cheikh Najjar.

 

(Lire aussi : Ayrault : Miser sur Assad pour se débarrasser de Daech serait une erreur morale et stratégique)

 

'Rien à manger'
Au moins une femme et un enfant ont été tués par l'explosion de barils d'explosifs à Al-Mayssar, selon l'OSDH. Au total, 143 civils, dont 19 enfants, ont été tués dans Alep-Est depuis le 15 novembre, tandis que 16 autres civils, dont 10 enfants, étaient tués par les tirs des rebelles dans Alep-Ouest contrôlé par le régime.

L'ONG a par ailleurs fait état de plusieurs cas de suffocation d'habitants après la chute sur les quartiers de Qaterji et Daher Awad de quatre barils d'explosif. Des sources médicales pensent qu'il s'agit probablement de chlore.
L'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), qui examine "plus de 20" accusations sur l'utilisation d'armes chimiques en Syrie, a accepté mardi l'offre de la Russie de fournir des éléments "pouvant être utiles" dans leur enquête. L'armée russe affirme, elle, avoir les preuves de l'utilisation d'armes chimiques par les rebelles d'Alep, qui démentent.

L'un des quartiers d'Alep les plus disputés est celui de Massaken Hanano, où les derniers bombardements poussent au départ de ceux qui continuaient de résister. Les forces gouvernementales, soutenues notamment par les forces du Hezbollah, contrôlent désormais un tiers de ce quartier, a indiqué le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane. Il est stratégique, selon lui, car sa prise permettrait notamment, pour le régime, de "séparer le nord d'Alep-Est du reste" des secteurs assiégés.

Le progression des forces gouvernementales ajoute au désespoir grandissant des quelque 250.000 personnes d'Alep-Est, qui ne sont plus ravitaillées ou secourues depuis plus de quatre mois.

 

(Reportage : "Nos dépôts sont vides" : dernière distribution d'aide à Alep)

 

Un commandant jihadiste tué
L'offensive du régime suscite l'indignation à l'étranger, l'ambassadeur de France à l'Onu, François Delattre, dénonçant une "stratégie de guerre totale pour reprendre Alep à tout prix". Il a parlé d'une situation "catastrophique".

Le patron des opérations humanitaires de l'Onu Stephen O'Brien a lui aussi dénoncé le recours aux sièges à Alep et ailleurs en Syrie, faisant état de près d'un million de personnes assiégées à travers le pays. Les habitants "sont isolés, affamés, bombardés et privés d'aide médicale et d'assistance humanitaire afin de les forcer à se soumettre ou à fuir". "C'est une tactique délibérée (...) une forme cruelle de punition collective"", a-t-il souligné.

Damas avait repoussé ce week-end une proposition de trêve de l'Onu, jugeant qu'elle "récompenserait les terroristes", un terme utilisé par le régime pour désigner tous les groupes s'opposant à lui par les armes, que ce soient les rebelles modérés ou les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) ou d'el-Qaëda. Dans cette guerre complexe aux multiples acteurs, les groupes jihadistes sont également dans le collimateur des Etats-Unis, à la tête d'une coalition internationale qui les combat en Syrie et en Irak.

Le Pentagone a d'ailleurs annoncé mardi que les Etats-Unis avaient tué vendredi dans une frappe de drone un haut responsable de la branche syrienne d'el-Qaëda, Abou Afghan al-Masri, dans la province d'Idleb (nord-ouest).

 

 

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commentaires (3)

ET LES PLUS DE 70PCT DE LA SYRIE ?

LA LIBRE EXPRESSION

12 h 07, le 23 novembre 2016

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Commentaires (3)

  • ET LES PLUS DE 70PCT DE LA SYRIE ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 07, le 23 novembre 2016

  • Merci l'info avec d'un côté l'armée us tue une bactérie à idlib et de l'autre l'alliance des résistants russo syrienne tue des civils à Alep. La ficelle est tellement délicate qu'on pourrait pendre un éléphant avec. Lol..

    FRIK-A-FRAK

    08 h 45, le 23 novembre 2016

  • C'est plutôt : " L'armée syrienne sommes les derniers djihadistes de quitter Alep" , pour libérer finalement la population civile ..., car la guerre des communiqués en forme de contre-vérités commencent à fatiguer l'info et la désinfo.. (je ne porte là, aucun jugement de valeur sur l'armée syrienne et son régime).

    M.V.

    06 h 19, le 23 novembre 2016

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