Rechercher
Rechercher

Liban - Nations unies

Sigrid Kaag à « L’OLJ » : Il est crucial de reconnaître l’action de l’armée dans ces circonstances difficiles

Sigrid Kaag. Photo Sylviane Zehil

La coordonnatrice spéciale de l'Onu au Liban, Sigrid Kaag, s'est réunie jeudi en consultations à huis clos avec les membres du Conseil de sécurité de l'Onu pour présenter le dernier rapport du secrétaire général de l'Onu sur la mise en œuvre de la résolution 1701 à la lumière de l'élection du président Michel Aoun et de la nomination du Premier ministre, Saad Hariri. Après New York, la diplomate néerlandaise, réputée pour ses dons de rassembleuse, se rendra le 16 novembre à La Haye pour recevoir le prestigieux Carnegie Wateler Peace Prize 2016. Le conseil d'administration de cette fondation rend ainsi hommage à son dévouement, son approche personnelle et ses talents de rassembleuse. Le président de la fondation, M. Bernard Cot, relève que « Mme Kaag ne pense pas aux problèmes mais encourage les parties à agir ». Sigrid Kaag devrait être sélectionnée pour prendre en charge un important mandat, en mars prochain, dans la nouvelle équipe du secrétaire général élu, Antonio Guterres.

Attentes internationales
Dans un entretien à L'Orient-Le Jour au Palais de Verre, avant les consultations au Conseil de sécurité, Sigrid Kaag révèle la teneur des discussions avec les membres du Conseil. « Nous voulons parler du contexte politique, nous voulons parler du changement qui a eu lieu, du fait qu'il y a eu une grande percée. C'est un signe positif que les institutions puissent recommencer à fonctionner. Il y a un espoir qu'un nouveau gouvernement sera formé, et rapidement », souligne-t-elle. La diplomate formule « un nombre de recommandations pratiques au Conseil, dans le but de déterminer comment la communauté internationale peut soutenir le Liban, mettant en exergue "les risques potentiels, notamment le manque de transparence" ». « Et, bien sûr, précise-t-elle, nous voulons être certains que les positions du gouvernement reflètent les attentes à l'échelle internationale en termes d'adhésion aux résolutions du Conseil de sécurité. »

Et d'ajouter : « Nous nous trouvons devant une opportunité. Le président Michel Aoun et le Premier ministre désigné ont confirmé aux ambassadeurs du Groupe de soutien international (GSI), lors des deux réunions que j'ai organisées avec eux, leur intention de tenir des élections à la date prévue. Cela est très important. Nous verrons aussi comment le secteur économique peut être revitalisé. Je sais que le Premier ministre a fait état devant les ambassadeurs du GSI d'un plan quinquennal. C'est une vision importante. Tous les éléments doivent être rassemblés en faveur de la stabilité et de la sécurité du Liban dans une région en ébullition. »

 

(Pour mémoire : Kaag en faveur de la mise en place d’une vision commune pour les réfugiés syriens)

 

Le rôle des Nations unies
Les Nations unies ont-elles joué un rôle en aidant à l'élection du président Michel Aoun ? « Je pense que la communauté internationale, y compris les Nations unies, a insisté sur le fait qu'il s'agit d'une solution libanaise identifiée et gérée par le Liban, note Mme Kaag. S'il y a un rôle à jouer, je pense que c'est en maintenant la continuité au Liban comme une priorité par le biais du Groupe de soutien international (GSI) et des réunions internationales au Conseil de sécurité, mais cela a toujours été une facilitation des efforts du Liban. Je pense que les dirigeants libanais se sentent, à juste titre, fiers du fait qu'il s'agit d'une solution libanaise. La communauté internationale a pris soin de ne pas faire des propositions ou d'intervenir. »

« Rôle crucial » de l'armée
La coordonnatrice spéciale de l'Onu a par ailleurs souligné l'importance du rôle de l'armée, une question sur laquelle elle a axé ses consultations avec les membres du Conseil de sécurité. « C'est dans le rapport du secrétaire général. Nous en avons discuté brièvement avec le président Aoun et le Premier ministre Hariri. Je pense qu'il y a un large consensus sur le rôle de l'armée. Il est crucial de reconnaître son action dans ces circonstances très difficiles et d'obtenir une aide plus importante », relève Mme Kaag. « Il est question d'une possible reprise de l'aide saoudienne à l'armée libanaise, mais je laisse ce sujet aux médias », dit-elle en souriant. « Mais mon message à tous les partenaires est de voir comment ce soutien supplémentaire pourrait lui être fourni. Il s'agit d'un investissement pour la sécurité et l'intégrité territoriale du Liban, qui est conforme à une partie de la résolution 1701 du Conseil de sécurité, et il est particulièrement intéressant pour l'Europe », souligne Mme Kaag.

 

(Pour mémoire : Kaag à Aïn el-Héloué : Nous œuvrons pour financer les aides aux réfugiés)

 

Le dossier des réfugiés
Concernant la situation des réfugiés au Liban, Sigrid Kaag met en exergue la « détérioration continue et triste de leurs conditions de vie ». « Nous n'avons pas encore été en mesure de réaliser des progrès dans la mise en œuvre de la déclaration d'intentions du Liban à la Conférence de Londres, mais nous continuons à mobiliser le soutien financier supplémentaire au Liban », relève Mme Kaag.
Et de poursuivre : « Je pense qu'avec le nouveau gouvernement, avec le Premier ministre Hariri, il sera très important d'avoir une vision globale dans son ensemble pour voir ce qu'il faut faire pour le Liban, pour les Libanais, pour les Libanais vulnérables et pour les réfugiés syriens et les réfugiés palestiniens. »

Carnegie Wateler Peace Prize 2016
Après New York, la diplomate néerlandaise se rendra à La Hague pour recevoir le prestigieux Carnegie Wateler Peace Prize 2016. Ce prix pour la paix est attribué depuis cent ans, depuis 1916, à des institutions en signe de reconnaissance pour l'effort dans la prévention des conflits et dans la consolidation de la paix. Lakhdar Brahimi en a été le dernier bénéficiaire. « Le comité a mis en évidence mon travail dans le programme d'élimination des armes chimiques en Syrie, dans le contexte d'un pays en guerre, et mon travail au Liban en particulier à un moment où je suis engagée au nom de la communauté internationale », relève-t-elle.

Et de conclure : « Je pense que c'est une reconnaissance pour le travail que nous faisons tous ensemble, pour le travail de tous mes collègues qui ne sont pas connus. Ce prix est donc pour eux. Je pense que mes enfants et mon mari sont très fiers. Si mes parents étaient encore en vie, ils seraient tout aussi fiers. »
La coordonnatrice spéciale pour le Liban jette enfin un regard personnel sur les changements actuels. « Je pense que nous vivons un moment de changement intéressant. J'ai rencontré le nouveau secrétaire général désigné (Antonio Guterres)... Il est très bien informé et très attaché aux questions de paix et de sécurité. C'est donc un honneur pour moi de travailler sous l'égide du secrétaire général Ban Ki-moon, et ce sera un honneur pour moi de travailler sous l'égide du nouveau secrétaire général », conclut-elle.

 

 

Pour mémoire

Sigrid Kaag appelle les antagonistes à être « plus actifs » pour l'application effective de la 1701

La coordonnatrice spéciale de l'Onu au Liban, Sigrid Kaag, s'est réunie jeudi en consultations à huis clos avec les membres du Conseil de sécurité de l'Onu pour présenter le dernier rapport du secrétaire général de l'Onu sur la mise en œuvre de la résolution 1701 à la lumière de l'élection du président Michel Aoun et de la nomination du Premier ministre, Saad Hariri. Après New...

commentaires (2)

désolé, lire des actes au lieu de "cates"

FAKHOURI

11 h 08, le 12 novembre 2016

Tous les commentaires

Commentaires (2)

  • désolé, lire des actes au lieu de "cates"

    FAKHOURI

    11 h 08, le 12 novembre 2016

  • Des cates , s'il vous plait, pas courir d'une réunion à une autre, pour s'auto satisfaire

    FAKHOURI

    10 h 35, le 12 novembre 2016

Retour en haut