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À La Une - Présidentielle US

Trump a déjoué les pronostics grâce à la coalition des oubliés

Sa victoire marque la réussite d'une stratégie fondée sur sa personnalité décomplexée, son emprise sur les médias sociaux et son message de changement et d'opposition frontale à l'establishment de Washington.

La victoire de Donald Trump marque la réussite d'une stratégie qui avait déjà fonctionné à merveille pendant les primaires, fondée sur sa personnalité décomplexée, son emprise sur les médias sociaux et son message de changement et d'opposition frontale à l'establishment de Washington. REUTERS/Andrew Kelly

Donald Trump avait raison et ceux qui avaient tort sont légion : les commentateurs et les sondeurs qui le jugeaient incapable de remporter la présidentielle, les républicains qui le toisaient, les dirigeants d'entreprise qui dénonçaient ses prises de position et les démocrates qui le dénigraient ont tous été incapables de comprendre l'ampleur et la solidité de ses soutiens dans l'électorat.

Sa victoire marque la réussite d'une stratégie qui avait déjà fonctionné à merveille pendant les primaires, fondée sur sa personnalité décomplexée, son emprise sur les médias sociaux et son message de changement et d'opposition frontale à l'establishment de Washington.

 

Capitaliser sur la "colère américaine"
"Nous n'avons pas mené une campagne mais un mouvement incroyable et formidable", a-t-il dit dans son premier discours de président élu mercredi. Un mouvement dont le mécontentement a été le moteur, comme le montre le sondage Reuters-Ipsos réalisé à la sortie des urnes: parmi les électeurs qui se sont rendus dans les bureaux de vote, six sur dix ont dit être mécontents de l'évolution des Etats-Unis et 75% ont jugé que "l'Amérique a besoin d'un dirigeant fort pour reprendre le pays" aux plus riches.

Un fait que relevait aussi Le Figaro, pour qui c'est la "colère américaine" qui a porté Donald Trump au pouvoir.

Le Washington Post écrivait, pour sa part que cette victoire était celle "des électeurs ruraux et des zones industrielles sinistrées qui estiment que l'élite politique les a abandonnés".

 

(Lire aussi : Victoire de Trump : des électeurs US d'origine libanaise, entre bonheur et effroi)

 

Exploiter le fossé
Donald Trump a aussi exploité le fossé de plus en plus large existant aux Etats-Unis entre les Blancs et les minorités, les urbains et les ruraux, les diplômés et les non-diplômés. Il affiche 31 points d'avance sur Hillary Clinton chez les hommes blancs sans diplôme, et 27 points parmi les femmes non-diplômées selon l'enquête Reuters-Ipsos.

"Si l'on veut croire les sondages de sortie des runes, Hillary Clinton a perdu en raison d'une fatale erreur de calcul : penser que l'électorat américain devenait tellement plus varié, et si rapidement, qu'il ne pouvait être plus difficile de s'en sortir face à des électeurs blanc de la classe ouvrière qu'en tant que premier président noir en 2012", écrit le magazine américain Time.

Or, poursuit le magazine, il s'est avéré que "ces Blancs de la classe-ouvrière - qui depuis des décennies s'éloignent lentement mai sûrement du parti démocratique qu'ils considèrent comme économiquement et culturellement coupé de la réalité de leurs besoins- a été directement interpellé par la rhétorique populiste et protectionniste" de Trump.

Donald Trump  a réuni sur son nom 56% des voix des électeurs blancs, contre 39% pour Hillary Clinton. Sa domination est encore plus nette dans les régions rurales, avec 27 points d'avance.

 

(Lire aussi : Donald Trump, président fort d'une majorité républicaine au Congrès)

 

Surmonter les obstacles
Par ailleurs, Donald Trump a su éviter une série d'obstacles qui en auraient fait chuter plus d'un, de l'enregistrement de ses propos sur les femmes à son refus de publier ses déclarations de revenus en passant par la violence de ses meetings, ses critiques sur les origines d'un juge fédéral ou celles sur la famille musulmane d'un soldat américain tué en mission.

Ceci est flagrant sur les femmes. Sur l'ensemble de l'électorat féminin, Hillary Clinton n'a qu'environ sept points d'avance, pas plus que Barack Obama il y a quatre ans.

 

"C'était un candidat imparfait avec un message presque parfait", résume Ford O'connell, un stratège républicain, soutien de longue date du magnat de l'immobilier. "Je ne crois qu'il y ait beaucoup de monde qui ait compris cela."

Pour Matt Borges, président du Parti républicain dans l'Ohio, Trump, à la différence de Romney, a su donner aux électeurs l'impression qu'ils étaient importants. Avant Trump, ajoute-t-il, "nous n'écoutions pas ce qui préoccupait réellement les électeurs".


(Lire aussi : Election de Donald Trump : les principales déclarations de dirigeants étrangers)

 

S'appuyer sur les réseaux informels
La campagne républicaine a aussi su s'appuyer sur des réseaux informels de supporters fervents pour diffuser son message, et ramener ainsi dans le camp républicain les électeurs blancs négligés, y compris des électeurs démocrates de longue date, comme en Pennsylvanie, un Etat dans lequel le "Grand Old Party" n'avait pas gagné la présidentielle depuis 1988.

 

Et en face, les erreurs et handicaps de Clinton
En face, l'ex-secrétaire d'Etat a été handicapée du début à la fin de la campagne par les questions sur l'utilisation d'un serveur privé de messagerie électronique lorsqu'elle dirigeait la diplomatie américaine et celles concernant la fondation Clinton, ainsi que par les doutes et les critiques sur sa proximité avec les milieux d'affaires.

Ce contexte lui a coûté des points parmi les femmes, les jeunes et au sein des minorités, trois groupes décisifs pour le camp démocrate. Elle l'a emporté sur Donald Trump dans ces trois catégories mais avec moins d'avance que Barack Obama sur Mitt Romney en 2012.

"Elle a échoué à enthousiasmer des électeurs avides de changement. Elle a eu des difficultés à établir une relation de confiance avec des Américains déconcertés par sa décision d'utiliser un serveur privé en tant que Secrétaire d'Etat. Et elle s'est éreintée à se présenter comme un défenseur d'une économie en berne après avoir donné des discours rémunérés de pure forme qui lui ont rapporté des millions de dollars".

 

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