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Liban - Présidentielle américaine

Elizabeth Richards : Le perdant félicitera le gagnant...

L'ambassadrice US souligne l'attachement du peuple américain à « la Constitution qui le rassemble autour des institutions et non autour des personnes qui accèdent au pouvoir ».

Elizabeth Richards a donné hier une réception pour accompagner l'élection aux États-Unis. Photo Nasser Traboulsi

La résidence de l'ambassadrice des États-Unis à Beyrouth, Elizabeth Richards, a revêtu hier plus que de coutume les couleurs américaines pour une longue soirée électorale à laquelle étaient conviées des personnalités de différents bords: politique, diplomatique, sécuritaire, académique, judiciaire et médiatique.
Des cartes du collège électoral américain, de petits gâteaux aux couleurs du drapeau US, des silhouettes en carton grandeur nature à l'effigie du président sortant des USA, Barack Obama, et des deux candidats en lice, Hillary Clinton et Donald Trump, auprès desquels les convives prenaient des photos, des emblèmes promotionnels de la campagne électorale : tout était en place pour accompagner l'élection présidentielle, que les invités pouvaient d'ailleurs suivre sur des télévisions réglées sur de différentes chaînes américaines.
« Au cours des deux dernières années, nos deux pays étaient concentrés sur la présidentielle », déclare Mme Richards devant ses convives. Félicitant Michel Aoun pour son élection à la tête de l'État, et les Libanais pour « la transition pacifique du pouvoir », Mme Richards a mis l'accent sur « l'importance de cet événement, surtout avec ce qui se passe dans la région ».

Se penchant sur la présidentielle dans son pays, la diplomate a souligné « l'importance de ce processus, notamment en ce qui concerne le respect des institutions ». Elle a noté que quel que soit le résultat, « le peuple américain voue un grand respect pour l'équilibre des forces et des institutions, comme pour les valeurs ancrées par les fondateurs de cette nation ». « Le peuple américain est attaché à la Constitution de son pays qui le rassemble autour d'un système gouvernemental et autour des institutions, et non pas autour de personnes qui accèdent au pouvoir », insiste-t-elle. Et de conclure en citant M. Obama qui avait déclaré récemment que « quel que soit le résultat, le perdant va féliciter le gagnant, et c'est ce qui consolide notre démocratie et nos espoirs ».

Un système électoral unique au monde
Avant de s'adresser à ses convives, Mme Richards s'est entretenue quelques minutes durant avec chacun des journalistes invités. Interrogée par L'Orient-Le Jour sur les grandes orientations de la politique étrangère, notamment dans cette région, des partis démocrate et républicain, la diplomate a expliqué que « les deux candidats à la présidence avaient chacun exposé des points de vue différents sur des questions qui ont trait à la politique étrangère, comme l'émigration, le commerce et la lutte contre le terrorisme ».
« Une fois à la Maison-Blanche, j'ignore si une approche différente sera adoptée, poursuit-elle. Cela dépend des candidats. Mais, pendant des décennies, notre politique étrangère a été basée sur des valeurs et des intérêts fondamentaux qui sont restés constants au fil des ans. Nous préférons la paix à la guerre et la prospérité à la pauvreté. Nous privilégions les droits de l'homme, le respect des femmes... je pense que ces valeurs fondamentales resteront inchangées. Nous verrons comment l'un ou l'autre des candidats les aborderont. »

Quelles sont à son avis les failles du système électoral américain ? « Notre système électoral a été établi il y a 240 ans, explique-t-elle. Tout au long de cette période, il est resté plus ou moins intact. Quelques ajustements ont été faits au fil du temps, mais toutes les particularités du système ont été écrites par nos pères fondateurs. Donc, le système est fondamentalement bon. Depuis qu'il a été établi, il nous a permis des transitions pacifiques du pouvoir tous les quatre ans, ce qui est unique au monde. De nos jours, certains éléments sont différents de ce qui existait il y a 240 ans, comme le rôle des médias et celui des principaux donateurs. Les Américains ont discuté ces questions pour savoir si elles sont bonnes ou non pour la démocratie. »

À la question de savoir quel impact aurait la campagne présidentielle sur le statut de la femme qui était au cœur de la campagne au cours des derniers mois avec une candidate à la présidence et un candidat vivement critiqué pour ses remarques misogynes, Mme Richards note que l'avantage de cette campagne, c'est qu'elle a soulevé « le problème du rôle et du statut de la femme en 2016 ». « Le fait d'avoir eu cette conversation au cours des derniers mois est sain, fait-elle remarquer. Cela fait du bien de soulever ces questions et de rassembler les gens autour du fait qu'il faut réellement avoir une égalité entre les femmes et les hommes. » « Quel que soit le gagnant, ce problème est désormais à l'avant-scène », conclut-elle.

La résidence de l'ambassadrice des États-Unis à Beyrouth, Elizabeth Richards, a revêtu hier plus que de coutume les couleurs américaines pour une longue soirée électorale à laquelle étaient conviées des personnalités de différents bords: politique, diplomatique, sécuritaire, académique, judiciaire et médiatique.Des cartes du collège électoral américain, de petits gâteaux aux...
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