Le Hezbollah invite le prochain cabinet à « élaborer une loi électorale basée sur la proportionnelle »

Le Hezbollah a plaidé hier pour la formation d'un cabinet d'union nationale élargi (qui compterait 30 plutôt que 24 ministres), sur base de deux critères : « N'exclure personne » (selon l'expression du député Nawwar Sahili), tout en « respectant la représentation réelle de chaque partie » (selon les termes du député Nawwar Sahili). Sur le fond, le Hezbollah a centré la mission de ce cabinet sur l'élaboration d'une nouvelle loi électorale « garante du partenariat et de la juste représentativité, c'est-à-dire la proportionnelle », selon les termes du ministre Mohammad Fneich, qui a également défendu un cabinet « porté sur les questions socio-économiques, et neutre par rapport aux questions politiques litigieuses ». Un cabinet qui aurait, du reste, « des chances d'être formé rapidement », selon le chef du bloc du Hezbollah, le député Mohammad Raad.
La formation du cabinet a été au cœur de la visite de l'ancien ministre Wi'am Wahhab chez le secrétaire général adjoint du Hezbollah, Naïm Kassem, en présence de Mahmoud Comaty, responsable du dossier des partis au sein du Hezbollah.
À l'issue de l'entretien, M. Wahhab s'est prononcé sur « la représentation des différentes forces politiques nationales au sein du cabinet ». « La représentation nationale ne se limite pas à la communauté chiite, mais doit s'élargir à toutes les confessions, précisément aux deux communautés sunnite et druze. Il est des forces nationales qui doivent être représentées, et nous n'accepterons pas qu'il en soit autrement », a déclaré M. Wahhab, plaidant ainsi pour l'inclusion au sein du cabinet de parties sunnites et druzes ne gravitant pas dans l'orbite des leaderships respectifs de ces deux communautés. « Le cabinet doit être formé en dehors du fromagisme et de la corruption, surtout qu'il sera chargé d'élaborer une nouvelle loi électorale fondée sur la proportionnelle, qui est le choix constant et clair du Hezbollah et d'autres forces nationales », a-t-il noté.
Le numéro deux du Hezbollah a également reçu hier une délégation des partis dits nationaux (pro-Assad) emmenée par l'ancien ministre Abdel Rahim Mrad, lequel a tenu à féliciter le Hezbollah de l'élection du général Michel Aoun à la présidence.
Force est de relever d'ailleurs, en filigrane des discours de cadres du Hezbollah, des références récurrentes à la solidité des rapports entre le parti chiite et le président de la République, pour qui « le Hezbollah a patienté deux ans et demi, et essuyé des accusations de bloquer le scrutin », selon les termes évocateurs de M. Wahhab, rebondissant sur le récent discours du secrétaire général du Hezbollah. En outre, ce parti n'a pas manqué de saluer hier la teneur du discours d'investiture, précisément le volet relatif à « la lutte préventive contre le terrorisme », qui serait, aux yeux de M. Moussawi par exemple, « l'expression d'un éveil stratégique à la hauteur de la clairvoyance du général Michel Aoun, laquelle l'avait conduit à soutenir la résistance en 2006 ».