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Liban - Pnud

Une nouvelle étude sur la pauvreté au Liban sera rendue publique en décembre

Les Nations unies célèbrent aujourd'hui la Journée mondiale de la lutte contre la pauvreté. Au Liban, ce sont les personnes qui travaillent dans l'agriculture et le bâtiment qui sont les plus pauvres.

Les journaliers qui travaillent dans les secteurs de l’agriculture et le bâtiment sont les plus pauvres.

Le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) prépare actuellement une étude sur la situation de la pauvreté au Liban, pour quantifier l'impact de la crise des réfugiés syriens sur le pays, notamment sur les communautés hôtes. C'est ce qu'a annoncé, dans une interview à L'Orient-Le Jour, Rola Rizk Azour, conseillère économique senior au Pnud.

Le Liban ne dispose jusqu'à présent d'aucune étude sur la pauvreté relative à la période qui a suivi la guerre en Syrie. « Nous avons de nombreuses informations sur les vulnérabilités concernant les déplacés syriens et sur la pauvreté des réfugiés palestiniens, à l'intérieur et hors des camps. En revanche, nous ne disposons pas d'informations relatives à la pauvreté des Libanais pour la période qui a suivi 2011 », souligne Mme Rizk Azour. « Il existe au Liban deux études relatives à la pauvreté. La plus importante avait été effectuée par le Pnud et le ministère des Affaires sociales en 2008. Elle dressait un état des lieux de la situation à travers des chiffres relatifs à 2004. Elle était basée sur l'enquête auprès des ménages menée par de l'Administration centrale des statistiques. Cette étude avait montré qu'un million de personnes étaient pauvres au Liban. Elles vivaient au-dessous du seuil de quatre dollars par jour; 300 000 d'entre elles étaient dans l'extrême indigence avec moins de 2,4 dollars par jour. L'étude avait pris en considération 7 000 ménages », poursuit-elle.

« Cette étude nous a appris qu'il existe une importante différence entre les régions libanaises, surtout entre Beyrouth d'un côté, et le Liban-Nord et le Akkar de l'autre. Il n'existe presque pas de pauvreté dans la capitale et une énorme indigence dans le nord du pays. La pauvreté est surtout enregistrée auprès des personnes qui travaillent dans l'agriculture et le bâtiment. Elle est liée à la nature de leur contrat de travail. Les personnes payées à la journée ou à la semaine étaient les plus pauvres », indique-t-elle.

Agriculture et bâtiment

Rappelons que le Liban-Nord et le Akkar reçoivent aujourd'hui le plus grand nombre de réfugiés syriens. Ces derniers travaillent surtout dans l'agriculture et le bâtiment. Jusqu'à présent, l'impact de ces réfugiés sur les populations hôtes n'a pas été quantifié dans une étude sur la pauvreté au Liban.

Rola Rizk Azour cite également une deuxième étude publiée en 2015. Elle avait été effectuée conjointement par l'Administration centrale des statistiques et la Banque mondiale et se basait sur des chiffres datant de 2011, donc avant la crise syrienne. Cette étude révélait que 27 % des habitants du Liban étaient pauvres. L'étude ne comprenait pas uniquement les Libanais mais aussi toutes les personnes qui vivaient au Liban. 7 % de la population couverte n'était pas libanaise et elle avait été effectuée sur un échantillon de 2 800 ménages. Un nouveau seuil pour mesurer la pauvreté avait été adopté. Il était de 9 dollars par personne et par jour.

Le nombre de dollars dépensés par jour pour quantifier l'indigence varie selon les pays. Aux Nations unies, le taux de l'extrême pauvreté est généralement de 1,5 dollars par jour. « Nous ne pourrons pas comparer les chiffres de cette nouvelle étude, qui sera rendue publique à la fin de décembre prochain, avec les études précédentes. Mais il y a certes des tendances générales qui s'en dégagent. Nous avons déjà noté des problèmes similaires. Ainsi, la différence entre les régions est la même : c'est toujours le Liban-Nord et le Akkar qui sont les moins nantis. Et ce sont toujours les ouvriers des secteurs de l'agriculture et du bâtiment qui sont les plus pauvres », souligne Rola Rizk Azour.

Cette nouvelle étude est effectuée sous le patronage du ministère des Affaires sociales, les partenaires du Pnud sont l'Unicef, le Programme alimentaire mondial (Pam) et l'Université américaine de Beyrouth (AUB).
« Nous avons mené nos sondages en juillet et août derniers, plus exactement du 19 juillet au 6 août. Nous avons interrogé 5 110 ménages libanais et nous analysons actuellement les données recueillies. Le questionnaire se rapporte notamment à l'éducation, à la sécurité alimentaire, à la santé, à l'emploi et à la participation des femmes à la vie active. L'étude va quantifier le seuil de pauvreté et de l'extrême pauvreté. Elle va aussi montrer les relations qui existent entre le taux de pauvreté et l'éducation, l'emploi, la sécurité alimentaire, la santé et la situation des femmes », note-t-elle.
« Nos chiffres pourront guider la mise en place de politiques et de plans de lutte antipauvreté », conclut-elle.


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RT QUI EN SONT LES RESPONSABLES ? QUELLE QUESTION... ILS SONT TOUS DESIGNES ET CONNUS...

LA LIBRE EXPRESSION

19 h 39, le 17 octobre 2016

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Commentaires (2)

  • RT QUI EN SONT LES RESPONSABLES ? QUELLE QUESTION... ILS SONT TOUS DESIGNES ET CONNUS...

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 39, le 17 octobre 2016

  • Liban Une nouvelle étude sur la pauvreté au Liban sera rendue publique en décembre PLUTOT QUE DE GASPILLER DE L'ARGENT DANS DES ETUDES SUR LA PAUVRETEE ET DE PREPARER DES PLANS ANTIPAUVRETEE QUE LE PNUD ET ET L'ETAT LIBANAIS INVESTISSENT CET ARGENT AUPRES DU MINISTERE DES AFFAIRES SOCIALES QUI ELLE CONNAIT BIEN OU SE TROUVENT LES PAUVRES ET CE DONT ILS ONT BESOIN

    Henrik Yowakim

    02 h 25, le 17 octobre 2016

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