Le gouvernement va dédommager les producteurs de cerises de Ersal

Après avoir approuvé l'octroi de compensations aux cultivateurs de pommes et de blé la semaine dernière, le gouvernement libanais, réuni jeudi en Conseil des ministres, a pris une série de décisions, notamment la compensation des propriétaires de cerisaies de Ersal et de son jurd, dans la Békaa.

Ces agriculteurs avaient haussé le ton ces derniers jours et se sont rassemblés jeudi au bas du Grand Sérail, afin de réclamer des compensations pour les trois saisons écoulées. Ils avaient manifesté au même endroit lundi. En raison des combats qui opposent l'armée libanaise aux jihadistes retranchés dans le jurd de Ersal, de nombreux propriétaires de cerisaies ne parviennent plus à accéder à leurs terrains depuis trois ans. Selon le président de la municipalité de cette bourgade sunnite, Bassel Hojeiri, ces agriculteurs "font vivre près de 7.000 familles".

"Dix milliards de livres libanaises seront débloqués au profit du Haut comité de secours afin de dédommager les producteurs de cerises à Ersal, de manière à couvrir les pertes des trois dernières saisons", a annoncé le ministre du Travail, Sejaan Azzi, dans un communiqué lu à l'issue du Conseil des ministres.

"Deux milliards et six-cent millions de livres libanaises seront également débloqués au profit du HCS afin de dédommager les éleveurs de poules", lésés par la grippe aviaire qui a frappé leur élevage, a également annoncé M. Azzi.

(Pour mémoire : L'État va subventionner les cultivateurs de pommes)

Fonds secrets
Sur le plan sécuritaire, le gouvernement a débloqué les fonds secrets alloués à l'armée libanaise et aux Forces de sécurité intérieure (FSI).  "Il y a eu des divergences au sujet du déblocage de ces fonds, car ceux prévus pour le Département de la Sécurité de l'Etat n'ont pas été débloqués. Mais il a été convenu de ne pas conditionner le déblocage de fonds pour l'armée et les FSI à celui de la Sécurité de l'Etat, en raison de l'urgence de la situation", a expliqué Sejaan Azzi. Le ministre des Télécommunications, Boutros Harb, a affirmé que le Premier ministre, Tammam Salam, "se chargera personnellement" du dossier de la Sécurité de l'Etat.

Par ailleurs, le Conseil des ministres a approuvé un décret prévoyant l'affectation à différents ministères de crédits puisés dans les réserves du budget, dans l'attente d'un vote sur un budget" pour l'exercice 2017. M. Azzi n'a pas précisé de quels ministères il s'agit.

Dans ce contexte, Tammam Salam a souhaité que le budget pour l'exercice 2017 "soit discuté, à la lumière de la situation actuelle alarmante". Le Liban n'a plus voté de nouveau budget depuis 2005. Le 26 août dernier, le ministre des Finances, Ali Hassan Khalil, avait présenté un avant-projet de budget pour l'exercice 2017. Le gouvernement ne s'est toujours pas prononcé là-dessus.

Le Conseil des ministres s'est tenu en l'absence du chef de la diplomatie et chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil. "Gebran Bassil n'assistera pas (à la séance) car les données lors du dernier Conseil des ministres sont toujours les mêmes aujourd'hui", avait expliqué le ministre de l'Education, Elias Bou Saab, proche de la mouvance aouniste, avant le début de la réunion. Le CPL avait totalement boycotté deux séances du gouvernement, arguant d'une atteinte au partenariat prévu par le Pacte national. Les ministres aounistes étaient revenus sur leur position jeudi dernier, à l'exception de M. Bassil.

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