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Liban - Crise

Nasrallah appelle à une entente générale sur la présidentielle

Le secrétaire général du Hezbollah accuse les États-Unis d'être derrière la poursuite des combats en Syrie et critique violemment l'offensive saoudienne au Yémen.

L’apparition personnelle de Hassan Nasrallah sur le podium a été saluée par une foule en délire. Photo AFP

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, est apparu hier soir en personne dans le complexe Sayyed al-Chouhada' dans la banlieue sud de Beyrouth à la veille des commémorations de l'Achoura, abordant dans son discours la situation en Syrie, au Yémen et au Liban.
Sur le plan local, le leader chiite a appelé à une entente générale sur l'élection présidentielle, laissant ainsi entendre qu'un accord bilatéral entre le courant du Futur et les aounistes ne suffisait pas.
« Durant les dernières semaines, le pays a été témoin d'événements politiques positifs concernant l'élection présidentielle libanaise. Il était question d'un accord ou d'un soutien du chef du courant du Futur, Saad Hariri, à la candidature du général Michel Aoun. Tout développement politique positif qui aboutit au résultat souhaité obtient notre soutien et nos encouragements. Nous reconnaissons le courage de ceux qui sont responsables de ces développements », a-t-il déclaré, en allusion à M. Hariri.
Michel Aoun est jusqu'ici soutenu en principe par son allié le Hezbollah, ainsi que par les Forces libanaises de Samir Geagea. Le chef des Marada, Sleiman Frangié, est soutenu par le courant du Futur. Néanmoins, plusieurs rumeurs, démenties à ce stade par le courant du Futur, laissent penser que M. Hariri pourrait finalement appuyer la candidature de M. Aoun.
« Le choix du Hezbollah a toujours été clair. Nous avons annoncé, il y a deux ans jour pour jour, notre soutien à Michel Aoun, qui est un candidat naturel. Nous avons choisi de boycotter les séances électorales dans le cas où nous n'avons pas la garantie de l'élection de Michel Aoun à la présidence. Ceci est notre droit naturel et légal. Même si nous élisons un président, on dira encore que le Hezbollah ne voulait pas de président mais a été obligé de voter pour lui », a lancé le leader chiite.
« Nous avons fait l'objet de beaucoup de pressions régionales et internationales et il y a eu des contacts afin que nous retirions notre soutien à Michel Aoun », a-t-il déclaré, avant d'affirmer que sa formation est « accusée depuis deux ans de paralyser la présidentielle, le Parlement et le gouvernement. D'aucuns veulent la discorde entre le Hezbollah et ses alliés, le CPL, Amal et les Marada. Ils ne se soucient pas de l'élection d'un chef de l'État ».
Après avoir reconnu que le parti chiite « gardait depuis deux à trois semaines le silence », Hassan Nasrallah s'est prononcé sur le choix de sa formation. « Malgré le fait que Sleiman Frangié est notre allié et notre ami, nous maintenons notre choix initial (le soutien à Michel Aoun). Mais si M. Frangié se retire aujourd'hui de la course, cela résoudra-t-il le problème ? Ce ne sera le cas qu'avec le soutien de M. Hariri à Michel Aoun. »
Et d'ajouter : « Il y a entre le courant du Futur et le CPL une entente, mais pas un marché. Qu'est-ce qui empêche donc qu'il y ait des ententes avec Nabih Berry et Sleiman Frangié et les autres alliés ? Il faut des contacts, des rencontres, afin que la présidentielle aboutisse. Les Libanais doivent durant les semaines à venir déployer leurs efforts afin d'obtenir une entente et que nous puissions élire un président pour former ensuite un gouvernement d'union nationale et que nous organisions des législatives pour que la vie politique reprenne son cours. Nous n'attendons rien des développements dans la région. Cela a toujours été le cas pour nous. »
Hassan Nasrallah a ensuite lancé : « Certains journalistes ont affirmé que si le chef du Hezbollah hausse ce soir le ton concernant l'Arabie saoudite, il sabote les chances du général Michel Aoun d'arriver à la présidence de la République. Mais je ne vois pas le lien entre ces deux sujets. C'est du chantage. En tous les cas, je ne suis pas quelqu'un qui insulte. Dénoncer des faits est-il devenu inacceptable ? »

« Réactiver le travail du gouvernement »
Hassan Nasrallah a en outre appelé son allié aouniste à assister à nouveau aux réunions du gouvernement, alors que le CPL boycotte partiellement le Conseil des ministres, arguant d'une atteinte au pacte national et au principe de la participation de tous les pôles politiques à la prise de décision.
« Il est nécessaire de réactiver le travail du gouvernement, nous appelons nos alliés à revenir au cabinet, en échange de garanties sur le respect de la participation de tous. Il faut également réactiver le travail du Parlement. Certains réclament que la loi électorale soit à l'ordre du jour. Nous avons peut-être des divergences avec nos alliés (en allusion au CPL), mais nous devons avoir à l'esprit qu'il faut empêcher la paralysie du Parlement car de nombreux dossiers sont en suspens », a insisté Hassan Nasrallah.
Le chef du Hezbollah a enfin exprimé l'attachement de sa formation à la stabilité et la paix civile au Liban, affichant dans ce contexte son soutien à l'armée libanaise, « indépendamment de toute considération politique ».

Syrie et Yémen
Sur le plan régional, le chef du Hezbollah a abordé la question du conflit en Syrie et au Yémen. Il est revenu sur l'échec des négociations en Syrie, notamment entre Moscou et Washington, accusant les États-Unis d'être responsables de la poursuite des combats. Un cessez-le-feu, qui aurait pu mener Moscou et Washington à coordonner leurs frappes aériennes en Syrie, a volé en éclats le 19 septembre après avoir tenu seulement 10 jours. Depuis, l'aviation russe mène une campagne de frappes meurtrières sur Alep, en soutien à une offensive du régime pour reconquérir la partie rebelle de cette ville divisée depuis 2012 en secteur gouvernemental dans l'ouest et quartiers rebelles dans l'est.
« Alep-Nord n'intéresse plus les États-Unis, qui l'a délaissée au profit de son allié turc. Les Américains veulent balayer l'EI de l'Irak vers la Syrie. Il y a des objectifs américains et israéliens en Syrie, et le Front al-Nosra (actuellement le Front Fateh el-Cham, après avoir annoncé la rupture de ses liens avec le réseau jihadiste el-Qaëda) est instrumentalisé afin de servir ces objectifs-là », a affirmé Hassan Nasrallah. « Il semble qu'il n'y ait pas dans l'avenir proche de solutions politiques (en Syrie). Il faut résister, rester sur le champ de bataille. Les États-Unis, l'Arabie saoudite et certains pays de la région sont responsables du sabotage d'une éventuelle solution politique », a ajouté le leader chiite.
Pour ce qui est du Yémen, Hassan Nasrallah est revenu sur les frappes aériennes de samedi contre une cérémonie funèbre qui ont fait plus de 140 morts parmi les civils, selon un bilan de l'Onu. Ces frappes ont vraisemblablement été menées par la coalition dirigée par l'Arabie saoudite.
« Le massacre de Sanaa doit être un moyen pour mettre un terme à la guerre au Yémen, de sorte à convaincre l'Arabie qu'il n'y a pas d'issue à ce conflit. Si l'Arabie saoudite s'obstine à poursuivre les combats, elle ne perdra pas seulement le Yémen, mais elle s'autodétruira également », a mis en garde le chef du Hezbollah.
Les civils représentent environ la moitié des 6 700 morts de ce conflit qui oppose, dans ce pays le plus pauvre de la péninsule Arabique, une rébellion chiite à une coalition arabe montée par Riyad pour soutenir le gouvernement yéménite reconnu internationalement.

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, est apparu hier soir en personne dans le complexe Sayyed al-Chouhada' dans la banlieue sud de Beyrouth à la veille des commémorations de l'Achoura, abordant dans son discours la situation en Syrie, au Yémen et au Liban.Sur le plan local, le leader chiite a appelé à une entente générale sur l'élection présidentielle, laissant ainsi...
commentaires (3)

ENTENTE GENERALE CONSENSUELLE MA3 HAFLET AKEL TINE ULTIMATUM-IQUEMENT ET PERSIQUEMENT DEMOCRATIQUE... SYSTEME A EXPORTER AVEC PRIME !

LA LIBRE EXPRESSION

13 h 13, le 12 octobre 2016

Tous les commentaires

Commentaires (3)

  • ENTENTE GENERALE CONSENSUELLE MA3 HAFLET AKEL TINE ULTIMATUM-IQUEMENT ET PERSIQUEMENT DEMOCRATIQUE... SYSTEME A EXPORTER AVEC PRIME !

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 13, le 12 octobre 2016

  • "Nous avons choisi de boycotter les séances électorales dans le cas où nous n'avons pas la garantie de l'élection de Michel Aoun à la présidence. Ceci est notre droit naturel et légal": il s'arroge bcp de droits...si toute formation politique a le droit d'imposer son candidat, on fait comment??

    George Khoury

    09 h 37, le 12 octobre 2016

  • C'est comme ça que vous remerciez le patriarche ?!?

    Bery tus

    07 h 01, le 12 octobre 2016

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