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Liban - Focus

Pour les partis chrétiens, une nouvelle loi électorale est une nécessité absolue

Le courant du Futur pourrait en revanche participer à une séance parlementaire afin de voter des « lois financières urgentes et importantes ».

La loi électorale figurera-t-elle à l’ordre du jour de la séance parlementaire ? Photo d’archives

Si le président de la Chambre, Nabih Berry, entend redynamiser le Parlement à travers « la législation de nécessité », il n'est pas tout à fait sûr que toutes les formations politiques participeront à la séance parlementaire. Certaines d'entre elles (notamment les partis chrétiens) lient en effet leur participation à la loi électorale qui devrait, selon elles, être en tête de l'ordre du jour. D'autant plus que les prochaines législatives sont prévues en juin 2017.

C'est dans ce cadre qu'il conviendrait de placer la position aouniste à ce sujet : « Nous voulons une loi électorale qui assurerait la bonne et juste représentation des chrétiens qui luttent actuellement pour le recouvrement de leurs droits les plus élémentaires au sein des administrations et instances de l'État », affirme à L'Orient-Le Jour l'ancien ministre Gaby Layoun, membre du bloc du Changement et de la Réforme. « Nous maintenons toujours la position que nous avons adoptée lors des séances législatives précédentes : la loi électorale est une nécessité absolue et devrait être en tête de l'ordre du jour », insiste-t-il, rappelant que « les législatives devraient se tenir en 2017, d'où l'importance de voter une nouvelle loi le plus tôt possible ». L'ancien ministre de la Culture ne manque pas de souligner que sa formation tient toujours à la proposition de loi dite orthodoxe, « qui assure la meilleure représentation des chrétiens ». Il souligne aussi que « le CPL et les FL sont d'accord sur la priorité de la loi électorale, tout comme ils s'accordent sur les grandes lignes de cette loi ». « Nous sommes très sérieux à ce sujet parce que nous plaidons pour nos droits, mais je crois que la solution commence par l'élection d'un nouveau chef de l'État », indique encore Gaby Layoun.

De son côté, le député Ghassan Moukheiber, membre du même bloc, se veut plus prudent : « Nous n'avons pas encore de position définitive au sujet de la législation de nécessité, mais nous voulons une nouvelle loi électorale. » « Cette dernière est une législation très importante, et il est tout à fait normal de la voir en tête de l'ordre du jour de (l'hypothétique) séance parlementaire. » Dans une déclaration à L'OLJ, M. Moukheiber va même plus loin : « Les discussions autour de cette loi devraient s'élargir pour toucher toutes les réformes du système électoral au Liban, dont notamment les budgets, les circonscriptions... »

 

(Lire aussi : Des divergences autour de la loi électorale risquent de compromettre la tenue d’une réunion parlementaire)

 

Le boycott des FL
Du côté des Forces libanaises (FL), la position est catégorique : le parti dirigé par Samir Geagea boycottera toute séance parlementaire dont l'ordre du jour n'inclut pas la loi électorale. Le député FL de Batroun, Antoine Zahra, a déclaré sans détour dans une allocution prononcée lors d'une messe commémorative des martyrs de la résistance chrétienne : « La loi électorale est une condition préalable à notre participation à toute séance parlementaire qui se tiendrait en période de vacance présidentielle. » « Nous voulons une loi juste et moderne, qui assurerait une bonne représentation », a poursuivi M. Zahra avant d'ajouter : « Le vote d'une nouvelle loi électorale est le thème de la phase actuelle, et c'est dans ce sens que nous œuvrons aujourd'hui. »
Dans un entretien accordé hier à Radio Liban libre, Antoine Zahra a réitéré le refus de sa formation de prendre part à une séance parlementaire qui ne discuterait pas de la loi électorale tant attendue. « Nous boycotterons une telle séance, même si Nabih Berry insiste à la tenir », a-t-il déclaré. Selon lui, « les FL n'ont accepté de participer à la dernière séance parlementaire tenue sous le signe de la législation de nécessité qu'après un engagement pris par Saad Hariri de ne pas prendre part à des séances parlementaires dont l'ordre du jour n'inclurait pas une loi électorale ».

 

(Lire aussi : Kassem : Des législatives en vertu de la loi de 1960 porteront préjudice à ceux qui veulent la maintenir)

 

« Lois financières nécessaires et urgentes »
Si les FL misent sur cet engagement du courant du Futur pour s'opposer à la séance parlementaire, la formation de Saad Hariri ne semble pas avoir tranché sur ce point. Le député Ahmad Fatfat, député de Denniyé, a fait état hier de « certaines législations financières nécessaires et urgentes » qui pourraient pousser le bloc haririen à participer. Cité par l'agence al-Markaziya, M. Fatfat a indiqué que « cela ne contredit aucunement l'engagement précité, auquel le courant du Futur tient toujours ». Selon lui, « les législations financières sont nécessaires, et la nécessité justifie tous les interdits ». Le député Ammar Houri, membre du même bloc, a même fait savoir, dans une déclaration à la Voix du Liban (93.3), que son courant « n'a pas encore pris de position définitive au sujet d'une séance parlementaire sans loi électorale ».

 

(Pour mémoire : La Ligue maronite propose le principe d’« un citoyen, une voix »)

 

Les Kataëb : Régénérer le pouvoir
Du côté de Saïfi, les Kataëb maintiennent leur position de principe refusant la tenue de séances parlementaires avant l'élection d'un président de la République. Joint par L'OLJ, le vice-président du parti, l'ancien ministre Sélim Sayegh, a fait savoir toutefois que « les Kataëb participeront à une séance parlementaire si la loi électorale est inscrite à l'ordre du jour. Il s'agirait dans ce cas d'une opportunité de régénérer le pouvoir ».
Commentant les débats actuels à ce sujet, M. Sayegh a estimé qu'ils ne sont pas sérieux « parce que les protagonistes (à l'exception des Kataëb) ne veulent pas que les projets de loi soient soumis au vote des députés, et ce pour garder les choses comme elles sont aujourd'hui ».
Concernant l'éventualité de la tenue d'une séance parlementaire en l'absence des Kataëb, des FL et du CPL, l'ancien ministre des Affaires sociales a indiqué que « dans ce cas, il reviendrait au président de la Chambre de décider de la conformité de la séance au pacte national, et nous agirons en conséquence ».

Si le président de la Chambre, Nabih Berry, entend redynamiser le Parlement à travers « la législation de nécessité », il n'est pas tout à fait sûr que toutes les formations politiques participeront à la séance parlementaire. Certaines d'entre elles (notamment les partis chrétiens) lient en effet leur participation à la loi électorale qui devrait, selon elles, être en...

commentaires (3)

LOI FERZLI... DITE ORTHODOXE... ET PUIS SUISSE !

LA LIBRE EXPRESSION

12 h 10, le 11 octobre 2016

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Commentaires (3)

  • LOI FERZLI... DITE ORTHODOXE... ET PUIS SUISSE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 10, le 11 octobre 2016

  • L'élection et non la nomination d'un président de la République est la priorité des priorités. Le bloc du Changement et de la Réforme, le CPL et les FL, ne représentent pas la majorité des chrétiens. Il faut tenir compte de cela impérativement. La majorité silencieuse chrétienne représente 70% des chrétiens.

    Un Libanais

    11 h 51, le 11 octobre 2016

  • Vive le communautarisme "orthodoxe"?????

    Beauchard Jacques

    11 h 36, le 11 octobre 2016

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