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À La Une - syrie

L'échec d'Assad a conduit à la mort de 300.000 personnes, dénonce Ban Ki-moon

Le secrétaire général de l'Onu a de nouveau réclamé au Conseil de sécurité d'exiger formellement une enquête de la CPI pour crimes de guerre en Syrie.

Le secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon (photo) a accusé le président syrien Bachar el-Assad d'avoir causé la mort de 300.000 personnes en Syrie en échouant dans son rôle de leader, dans une interview à la radio allemande Deutsche Welle. Photo prise le 6 octobre 2016. AFP / ALBERTO PIZZOLI

Le secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon a accusé le président syrien Bachar el-Assad d'avoir causé la mort de 300.000 personnes en Syrie en échouant dans son rôle de leader, dans une interview à la radio allemande Deutsche Welle.

"Il est vrai qu'à cause de l'échec de son leadership énormément de personnes sont mortes, plus de 300.000 personnes sont mortes", a déclaré le secrétaire général de l'Onu selon des extraits de cette interview diffusés lundi. "Nous aurions dû empêcher Srebrenica, nous aurions dû empêcher le génocide rwandais. A Alep, nous faisons tout notre possible", a assuré Ban Ki-moon dans cette interview qui doit être diffusée dans sa totalité mercredi.

"J'ai exhorté le secrétaire d'État (américain John) Kerry et le côté russe à restaurer le cessez-le-feu afin que nous puissions fournir une assistance humanitaire vitale (...) aux cinq millions de personnes qui sont dans des zones assiégées et des zones difficiles à atteindre", a ajouté le Sud-coréen. 

Les relations entre Moscou et Washington se sont encore détériorées depuis l'échec de la trêve en Syrie qu'ils avaient initiée en septembre et qui n'a duré qu'une semaine. L'armée du président syrien Bachar el-Assad, appuyée par les frappes de l'aviation russe, a, depuis, lancé une offensive d'envergure contre Alep et progresse rue après rue pour reprendre les quartiers est de la deuxième ville de Syrie, contrôlés par les rebelles depuis 2012. Alep est un des principaux enjeux du conflit syrien, qui a fait plus de 300.000 morts depuis 2011 et provoqué la pire tragédie humanitaire depuis la Seconde guerre mondiale.

 

(Lire aussi : Le port de Tartous va héberger une "base navale russe permanente")

 

"Nous n'avons pas le temps de débattre"
Dans ce contexte, Ban Ki-moon a de nouveau réclamé au Conseil de sécurité de l'Onu d'exiger formellement une enquête de la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre en Syrie. "J'exhorte le Conseil de sécurité à porter ce problème devant la CPI, je les exhorte à nouveau", a insisté M. Ban devant des reporters. Il a affirmé que la situation à Alep était "bouleversante" et s'est dit déçu que le Conseil ait échoué à agir durant une réunion samedi où deux projets de résolution ont été rejetés.

La Russie a utilisé son droit de veto contre un projet de résolution présenté par la France pour réclamer la fin des bombardements et l'arrêt des survols militaires à Alep. Un second texte, présenté par Moscou et réclamant un cessez-le-feu, a aussi été rejeté.
"Nous n'avons pas le temps de débattre et d'être en désaccord", a déclaré Ban Ki-moon, ajoutant que le Conseil devait "œuvrer à protéger des vies humaines".

Les 15 membres du Conseil de sécurité ont la capacité de référer la situation d'un pays à la CPI pour enquêter sur des crimes de guerre, comme cela a déjà été le cas pour la Libye ou la région soudanaise du Darfour.
En mai 2014, la France avait présenté un projet de résolution réclamant de telles enquêtes sur la Syrie, mais Moscou et Pékin avaient fait usage de leur droit de veto pour bloquer le texte.

L'ambassadeur français François Delattre n'a pas exclu de formuler à nouveau la demande, tout en expliquant que les diplomates devaient faire preuve de "créativité" dans leur manière d'impliquer la CPI dans une enquête pour crimes de guerre en Syrie. "Lorsque vous bombardez des hôpitaux, lorsque vous bombardez des écoles, que vous tuez des enfants, si cela ne constitue pas des crimes de guerres, alors franchement je ne sais pas ce que sont des crimes de guerre", a déclaré M. Delattre.

(Lire aussi : Que peuvent faire les Occidentaux face aux Russes en Syrie ?)

 

Armes anti-aériennes
Plus tôt dans la journée, l'opposition syrienne avait regretté à Riyad de "ne pas avoir reçu d'armes anti-aériennes" pour lutter contre les raids du régime et de la Russie, dénonçant la "politique de la terre brûlée" menée par le régime et ses alliés.

Damas et Moscou ont utilisé le processus politique, aujourd'hui dans l'impasse, "comme une simple couverture au massacre collectif des syriens", a déclaré le Haut comité des négociations (HCN), qui rassemble les principaux représentants de l'opposition et de la rébellion syriennes, à l'issue de deux jours de réunion.

S'adressant à la presse, un porte-parole du HCN, Salem al-Moslet, a affirmé, en réponse à une question, que "l'opposition n'avait pas reçu d'armes anti-aériennes". Il a précisé qu'elle n'en n'attendait pas de l'administration américaine de Barack Obama en fin de mandat. En revanche, "nous comptons beaucoup sur les pays frères et amis (...) pour une levée de l'embargo sur l'armement sophistiqué imposé à l'opposition", a-t-il ajouté.

Un débat se poursuit aux Etats-Unis sur la fourniture éventuelle d'armes plus sophistiquées aux rebelles. Selon des médias américains, certains responsables ne verraient pas d'un mauvais œil que l'Arabie saoudite et le Qatar fournissent de tels armements, y compris des missiles anti-aériens portables. Mais ils redoutent que ces armes ne tombent entre les mains de groupes extrémistes.



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