Rechercher
Rechercher

À La Une - Grande-Bretagne

Des députés britanniques veulent avoir leur mot à dire sur le Brexit

Le flou persistant sur la stratégie du gouvernement et la perspective d'un Brexit dur inquiètent les milieux économiques.

Des députés britanniques exigent de la Première ministre Theresa May (ici, en visite au Danemark, le 10 octobre 2016) qu'elle les consulte sur les négociations sur le Brexit. AFP / Scanpix Denmark / Liselotte Sabroe

Une alliance se dessine entre députés britanniques de différents bords pour exiger de la Première ministre conservatrice qu'elle les consulte sur les négociations concernant le Brexit tandis que le monde des affaires s'inquiète du ton intransigeant affiché par le gouvernement.

Theresa May répète à l'envi qu'elle ne fera pas de "commentaires au jour le jour" sur le processus de sortie de l'UE et s'est jusqu'ici contentée de dire que l'enclenchement officiel de la procédure de divorce avec l'Union européenne interviendrait d'ici à la fin mars.

Mais l'approche de la Première ministre a le don d'agacer certains parlementaires, frustrés d'être ainsi tenus à l'écart d'un processus ô combien déterminant pour l'avenir du Royaume-Uni. D'autant que les récentes déclarations de Mme May suggèrent qu'elle veut s'engager sur la voie d'un Brexit "dur" (avec un contrôle strict de l'immigration, synonyme d'accès restreint au marché unique).

"Le pays a le droit de connaître la stratégie du gouvernement sur le Brexit et le Parlement doit voter sur le sujet", a réclamé dimanche l'ancien chef de l'opposition travailliste Ed Miliband sur Twitter, estimant que Mme May n'avait "aucun mandat" pour imposer un "Brexit dur". L'offensive a pris la forme de consultations entre M. Miliband, l'ex-vice-Premier ministre Nick Clegg (parti libéral-démocrate), mais aussi des responsables des Verts, du parti indépendantiste écossais SNP et même des membres du parti conservateur partisans d'un maintien dans l'UE, selon The Observer. S'exprimant dans ce journal, Nick Clegg a jugé "inacceptable" l'idée que la définition des "termes du Brexit soit laissée au seul gouvernement".

En réponse, le ministre chargé du dossier de la sortie de l'Union européenne, David Davis, a affirmé lundi devant les députés que le gouvernement "consultait déjà largement les entreprises et le Parlement" et allait "apporter de la clarté là où nous le pouvons dans le cadre de cette approche consultative". Mais il a exclu toute consultation du Parlement avant de mettre en oeuvre l'article 50 du Traité de Lisbonne, qui enclenchera le processus en vue du Brexit.

 

(Lire aussi : Krach éclair de la livre sterling, sur fond de craintes d’un « Brexit dur »)

 

Une porte est 'en train de se fermer'
"Le mandat est clair et nous allons rejeter toute tentative d'annuler le résultat du référendum, de retarder indûment le processus ou de maintenir le Royaume-Uni dans l'UE par une porte dérobée", a-t-il assuré.
Plus tôt, un porte-parole de Theresa May, en déplacement au Danemark et aux Pas-Bas lundi, notamment pour parler du Brexit, avait affirmé qu'il serait "inacceptable" d'organiser un scrutin qui reviendrait à remettre en cause le résultat du vote du 23 juin des Britanniques.

M. Davis a par ailleurs confirmé que le gouvernement présenterait "au cours de la prochaine session parlementaire", soit à partir de mai 2017, "une loi de grande abrogation" qui annulera l'European Communities Act de 1972, la loi qui avait permis d'incorporer les traités communautaires dans le droit national britannique.
Seules les lois européennes considérées comme pertinentes seront alors transposées dans le droit britannique.

La question du rôle du Parlement britannique devrait être à nouveau posée jeudi devant un tribunal londonien avec l'examen d'une requête dans laquelle il est affirmé que le gouvernement ne saurait déclencher l'article 50 sans l'accord des élus.

Le flou persistant sur la stratégie du gouvernement conservateur et la perspective d'un Brexit dur inquiètent les milieux économiques et la livre sterling restait sous pression lundi dans les échanges, après un plongeon vendredi. "Ce que nous avons entendu ces derniers jours, si vous additionnez toutes les déclarations, constitue des signes selon lesquels la porte est en train de se fermer sur l'économie ouverte", a regretté dans le Times Carolyn Fairbairn, directrice générale de la puissante organisation patronale CBI.
Selon une enquête réalisée auprès de 7.000 entreprises, l'économie britannique a progressé ces derniers mois à un rythme inférieur à celui enregistré sur la période ayant précédé le référendum.

 

 

Lire aussi

L’Europe hausse le ton et dénonce des « manœuvres » britanniques

Entre « hard Brexit » et chute brutale de la livre sterling

Une alliance se dessine entre députés britanniques de différents bords pour exiger de la Première ministre conservatrice qu'elle les consulte sur les négociations concernant le Brexit tandis que le monde des affaires s'inquiète du ton intransigeant affiché par le gouvernement.Theresa May répète à l'envi qu'elle ne fera pas de "commentaires au jour le jour" sur le processus de sortie de...
commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut