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À La Une - Purges

Plus de 12.000 policiers mis à pied dans l'enquête sur le putsch avorté en Turquie

Les autorités réduisent au silence l'une des principales chaînes de télévision pro-kurdes lors d'une descente policière à son siège à Istanbul.

Plus de 12.000 policiers ont été mis à pied en Turquie dans le cadre de purges visant les partisans présumés de l'ex-prédicateur Fethullah Gülen accusé d'avoir ourdi le putsch avorté de la mi-juillet. Photo d'archives Bulent Kilic/AFP

Plus de 12.000 policiers ont été mis à pied en Turquie dans le cadre de purges visant les partisans présumés de l'ex-prédicateur Fethullah Gülen accusé d'avoir ourdi le putsch avorté de la mi-juillet.

En même temps, les autorités turques ont réduit au silence l'une des principales chaînes de télévision pro-kurdes lors d'une descente policière à son siège à Istanbul.

Annonçant les mises à pied dans un communiqué diffusé mardi matin, la police a précisé que la mesure concernait 12.801 policiers "dont 2.523 gradés". Ils sont tous accusé d'avoir des liens avec la confrérie güleniste, qui représente une "menace pour la sécurité nationale", a annoncé mardi la police dans un communiqué.
Selon l'agence de presse progouvernementale Anadolu, 116 policiers étaient affectés à Kayseri (centre du pays), 203 à Konya (Anatolie centrale) et 1.350 policiers à Ankara.

Le ministère de l'Intérieur, qui chapeaute la police, a lui aussi été visé par cette opération et 37 de ses fonctionnaires ont été relevés, a rapporté le site internet de la chaîne de télévision turque CNN-Türk.
"La suspension n'est qu'une mesure de précaution pour empêcher des suspects d'interférer dans l'enquête en détruisant des preuves", a précisé un responsable turc sous couvert de l'anonymat, ajoutant que les fonctionnaires relevés "continuent d'être payés à hauteur de deux tiers de leur salaire le temps que l'enquête soit bouclée".

Depuis le putsch avorté, imputé à M. Gülen, en exil volontaire aux Etats-Unis depuis 1999, les autorités turques tentent de chasser ses partisans présumés de tous les secteurs: armée, magistrature, administration, éducation, sport, milieux économiques ou médias.
Même les services de renseignement turc (MIT) ont été ciblés dans cette vaste opération avec le limogeage de 87 de leurs membres.

Selon un dernier bilan annoncé la semaine dernière, 32.000 personnes au total ont été arrêtées, et 70.000 font l'objet d'enquêtes.

 

(Lire aussi : Arrestation du frère de Fethullah Gülen, accusé d'avoir fomenté le putsch anti-Erdogan)

 

Une purge entamée en 2013
C'est la première fois que la police, qui s'appuie sur quelque 270.000 hommes et femmes en Turquie, annonce un chiffre pour les mises à pied dans ses rangs depuis le début des purges.

La confrérie de Gülen serait omniprésente au sein de la police et de la justice. Ainsi, dès décembre 2013 lorsqu'un scandale politico-financier impliquant l'entourage du président turc Recep Tayyip Erdogan a éclaté, les autorités ont lancé une purge massive dans la police pour chasser les sympathisants de M. Gülen.

Selon des informations de l'agence Anadolu publiées en juillet, quelque 750 officiers de police ont ainsi été emprisonnés ces deux dernières années, accusés d'appartenance à la confrérie.
Outre les partisans présumés de Gülen, les mesures prises après le putsch manqué ont également visé les milieux soupçonnés de liens avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), considéré comme une organisation terroristes par Ankara et ses alliés Occidentaux.

La police turque a ainsi fait une descente mardi à Istanbul au siège d'une des principales chaînes de télévision pro-kurdes et fait cesser sa diffusion, selon des images retransmises en direct par la chaîne.
Plusieurs dizaines de journalistes de la chaîne IMCTV étaient réunis en salle de rédaction, en régie et sur le plateau, lorsque les forces de l'ordre sont intervenues pour interrompre la diffusion.
"On ne fera jamais taire la presse libre", ont-ils scandé quelques minutes avant l'arrêt de la diffusion.

A la mi-journée, l'écran de télévision était noir, la chaîne ne diffusait plus en direct mais ses journalistes continuaient à s'exprimer en ligne utilisant l'application Periscope sur leur smartphone. Au même moment, des centaines de messages de soutien inondaient les réseaux.

L'annonce de la mise à pied des policiers et la fermeture de la chaîne pro-kurde survient au lendemain de la décision du gouvernement de prolonger de 90 jours l'état d'urgence en vigueur depuis la tentative de coup d'Etat.
La reconduction de l'état d'urgence doit être entérinée lors d'un vote au Parlement, mais il s'agit d'une formalité puisque l'AKP, le parti islamo-conservateur de M. Erdogan y détient une confortable majorité.
Cette reconduction a été critiquée par l'opposition qui accuse le pouvoir de mettre à profit cette mesure d'exception pour faire taire ses détracteurs.

 

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