Le président du Parlement libanais, Nabih Berry, a répondu lundi aux propos tenus la veille par le patriarche maronite Béchara Raï et dans lesquels il critiquait le projet de package-deal, proposé par le chef du Législatif, pour débloquer l'élection présidentielle, soulignant qu'un tel package deal empiète sur les prérogatives du futur chef de l'Etat. Le Liban est sans président depuis le 25 mai 2014. La dernière séance électorale ayant à nouveau tourné court faute de quorum, un nouveau scrutin est prévu le 31 octobre.
Réunion mercredi de l'assemblée des évêques maronites
"Comment un candidat à la présidence digne et conscient de ses responsabilités peut accepter de se voir dépouillé de ses prérogatives constitutionnelles en se faisant imposer un package de conditions non constitutionnelles ?", avait demandé Mgr Raï dans son homélie du dimanche, sans toutefois mentionner directement M. Berry.
"Entre le package de personnes que vous avez proposé et le package d'idées que j'ai présenté lors du dialogue national, l'histoire jugera lequel des deux est constitutionnel et bénéfique", a rétorqué M. Berry dans un communiqué publié lundi par son bureau de presse.
La radio la Voix du Liban de son côté a fait savoir, citant des sources proches de Bkerké, que le patriarcat n'entrera pas dans une polémique sur la question et que le Conseil des évêques maronites prendra position lors de sa réunion mensuelle mercredi prochain.
Le président de la Chambre avait lancé il y a plusieurs semaines une initiative préconisant un accord entre l'ensemble des parties politiques sur la présidentielle, la présidence du gouvernement et l'adoption d'une nouvelle loi électorale. Cet accord proposé rappelle celui conclu en 2008 à Doha, qui avait permis à l'ancien président de la République Michel Sleiman d'accéder à la magistrature suprême.
(Lire aussi : Bassil met en garde contre un "sabotage" de la présidentielle)
Harb à Bkerké
Dans la journée, le ministre des Télécoms, Boutros Harb, reçu à Bkerké, a estimé que le président de la République "ne doit pas renoncer à ses prérogatives". "Il ne peut pas être celui qui exécute des décisions que d'autres auraient prises, mais il doit par sa sagesse gérer les affaires du pays en tenant compte des équilibres politiques ". "On ne peut pas imposer des conditions préliminaires au chef de l’État et lui ôter ses prérogatives", a encore dit M. Harb, affirmant sa volonté de "convaincre la partie qui boycotte les institutions constitutionnelles d'arrêter de le faire".
Le fondateur du CPL, Michel Aoun, est candidat à la présidentielle. Il est soutenu par le Hezbollah et les Forces libanaises. Le chef des Marada, Sleiman Frangié, est lui aussi en lice, et bénéficie du soutien, entre autres, du chef du Courant du Futur, Saad Hariri. MM. Aoun et Frangié sont tous deux membres de la coalition du 8 Mars, qui gravite autour du Hezbollah.
Depuis son retour samedi dernier au Liban, Saad Hariri s'est entretenu avec les principaux dirigeants libanais au sujet de la présidentielle, dans une dynamique qui a ravivé cette question, au point mort depuis plusieurs mois. Il s'agit de savoir si M. Hariri est désormais prêt à soutenir M. Aoun à la présidentielle.
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commentaires (6)
Le président de la République ne doit pas renoncer à ses prérogatives et redevenir l'homme fort du pays et de nouveau .
Sabbagha Antoine
19 h 42, le 03 octobre 2016