L'Iran pose des conditions à son adhésion au Groupe d'action financière sur le blanchiment des capitaux (Gafi), notamment concernant « la définition des groupes terroristes » que Téhéran est accusé de financer, a déclaré hier son ministre de l'Économie.
Le Conseil suprême de la sécurité nationale qui décide des grandes questions liées à la sécurité du pays a posé « cinq conditions » à une adhésion de l'Iran au Gafi. Mais c'est le guide suprême, Ali Khamenei, qui aura le dernier mot.
« Nous ne permettrons pas aux institutions internationales d'avoir accès à nos informations et nous n'accepterons aucune définition des groupes terroristes venant de n'importe quelle instance » étrangère, a affirmé Ali Tayyebnia devant le Parlement iranien, selon l'agence Mehr. Il a ajouté que l'Iran n'appliquera pas « les sanctions internationales contre les personnes et les institutions révolutionnaires à l'intérieur de son propre territoire ».
Créé en 1989, le Gafi a pour objectif d'assainir le système financier international en incitant les pays membres ou ceux souhaitant le rejoindre à adopter des législations contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme. L'Iran, au même titre que la Corée du Nord, figure sur une « liste noire » du Gafi.
En juin cependant, après la volonté exprimée par Téhéran de le rejoindre, le groupe a suspendu pour un an les « contre-mesures » prises par ses membres pour protéger leur secteur financier des risques de blanchiment de capitaux ou de financement du terrorisme émanant de l'Iran.
M. Tayyebnia a affirmé que l'objectif de l'Iran était de sortir de la « liste noire ».
Les sanctions internationales contre l'Iran liées à son programme nucléaire ont été levées en janvier, six mois après la conclusion d'un accord entre Téhéran et les grandes puissances. Mais les États-Unis et, dans une moindre mesure, l'UE maintiennent des sanctions contre l'Iran en raison de son soutien présumé au Hezbollah et autres groupes au Proche-Orient, son programme balistique ou encore la situation des droits de l'homme dans le pays. Washington impose en particulier des sanctions à quelque 200 individus et institutions, notamment les gardiens de la révolution, l'armée d'élite du régime, les ministères des Renseignements, de la Défense, ou encore des banques et des compagnies aériennes.
(Source : AFP)