Le compromis politique nécessaire au Liban serait actuellement concocté à feu doux par certaines capitales occidentales, notamment Paris et le Vatican. Les contacts se seraient intensifiés pour tenter de trouver une issue, après l'échec des quatre pôles maronites, qui figuraient sur la liste présidentielle de Bkerké, à trouver la voie de Baabda.
Après plus de deux ans et demi de vide présidentiel, face aux craintes occidentales d'un effondrement de la stabilité politique et sécuritaire au Liban, et dans la perspective de l'escalade dans la rue annoncée par le Courant patriotique libre (CPL) en raison de l'incapacité de son mentor, Michel Aoun, à assurer un consensus autour de sa personne pour être élu président, il est désormais question, au plan international, d'un compromis politique sur un candidat agréé de tous. Une fois ce dernier désigné, les chefs politiques seraient invités à le coopter, après l'échec retentissant du processus de libanisation de l'élection.
Selon des hôtes du patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, qui a reçu ces derniers jours plusieurs pôles politiques avec l'échéance présidentielle en toile de fond, ce dernier serait particulièrement courroucé par l'état de vide et ses conséquences potentielles, particulièrement dangereuses, pour le pays. Il serait ainsi sur le point d'effectuer une démarche pour mettre un terme au blocage et faciliter l'élection d'un président. Paris et le Saint-Siège également seraient pressés de trouver rapidement une solution au problème pour empêcher l'effondrement total. Le directeur de la Sûreté générale, le général Abbas Ibrahim, se serait rendu au Vatican dans ce cadre. Moscou aussi multiplie les contacts afin de trouver une issue à la question présidentielle dans l'esprit de « protéger les chrétiens d'Orient ».
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Il serait donc question, après le 28 septembre, d'une nouvelle dynamique pour un déblocage. Des capitales occidentales auraient ainsi commencé à dresser des profils de personnalités maronites indépendantes susceptibles de prendre en charge la présidence de la République, et qui remporteraient l'adhésion de tous et ne provoqueraient pas de défi ou de tension dans le pays. Une liste de candidats serait ainsi en cours d'élaboration à l'étranger, puis mise en circulation au plan local pour que le choix se porte sur l'une des personnalités proposées. Le président de la Chambre, Nabih Berry, n'a-t-il pas lui-même admis qu'une solution de l'extérieur était nécessaire pour défaire l'inextricable nœud présidentiel, après la suspension de la table de dialogue ? « Nous avons échoué dans la libanisation de l'échéance et devons attendre la délivrance de l'étranger », avait indiqué M. Berry. Cet aveu recoupe des informations qui font état d'une initiative à la fin du mois pour régler la question présidentielle. Pourtant, des sources du 8 Mars continuent d'écarter la possibilité d'un accord sur cette question avant le règlement de la crise syrienne. Des sources proches du 14 Mars n'excluent pas, quant à elles, la possibilité d'un développement au niveau de l'échéance présidentielle, à travers la mise en circulation d'une liste de candidats indépendants dont il faudrait choisir le nom du futur locataire de Baabda.
Reste à savoir quel serait le mécanisme à adopter pour persuader les parties qui bloquent de mettre fin à leur politique de sabotage. Or le Hezbollah pourrait précisément se retrouver, à la lumière des développements régionaux, dans une position inconfortable qui le conduirait à adhérer au compromis dans le but de se sauver lui-même. Le compromis lui permettrait de continuer à exister en préservant ses acquis. En fait, la communauté internationale chercherait à régler la crise libanaise en la séparant du problème régional, et plus précisément syrien, coupant court à certaines tentatives régionales d'exploiter la scène libanaise pour adresser des messages aux puissances étrangères et conserver le pays du Cèdre comme une carte à jouer dans le cadre de négociations à venir. Un forcing est donc nécessaire, avant la présidentielle américaine, pour empêcher plus de pourrissement, voire une véritable implosion. L'escalade aouniste prévue après le 28 septembre ne ferait, dans ce cadre, qu'accélérer la solution en faveur d'un compromis et de l'arrivée à la présidence de la République d'un président indépendant.
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commentaires (6)
Ziad Baroud, jeune, intelligent, cultive, vif, honnete et direct ...
Remy Martin
22 h 55, le 22 septembre 2016