Du haut de ses 22 ans, Benjamin Hornberger n'a pas peur de la grandiloquence. Cette élection présidentielle est la plus importante de sa vie : "C'est vraiment une question de survie".
"Ce n'est plus comme à l'époque de mon père. Franchement, on va en enfer. On a besoin de quelqu'un qui mette un terme à tout ça", dit Ben, infatigable volontaire au service de Donald Trump, le candidat républicain à l'élection présidentielle de novembre.
Ce jeune homme aux joues rondes est l'un des millions de petits soldats de l'armée qui a porté Donald Trump jusqu'au seuil de la Maison Blanche : blanc, homme, sans diplôme, et moins attaché aux idées économiques du candidat qu'à sa promesse d'une véritable renaissance américaine.
Ces électeurs, dont beaucoup voteront comme lui pour la première fois, veulent conjurer grâce au milliardaire new-yorkais le déclin perçu des Etats-Unis, qui fait écho à leur propre marginalisation dans une société en plein changement démographique.
Le militant vient d'un milieu populaire autrefois fidèle au parti démocrate. Son père est ouvrier d'un équipementier automobile spécialisé dans les vitres, sa mère vend des articles sur eBay. Un grand-père, 100% italien, était cheminot, l'autre maçon et pompier volontaire.
Ben lui-même a donné de son temps, en sortant du collège, pour Barack Obama. Puis il est rentré chez les US Marines, pendant trois ans passés sur des bases à Hawaï et en Californie. Sorti en février, il a illico été séduit par le républicain, alors en pleine bataille des primaires.
"Je croyais en Obama", dit-il en marchant dans une rue tranquille de pavillons en bois, armé d'un paquet de pamphlets républicains et de son iPhone, sur lequel l'application du parti lui indique à quelle porte frapper. "Mais tout a changé dans l'armée".
Selon lui, Obama n'a pas montré "le courage et la foi dans le pays digne d'un commandant en chef".
Au moins, Donald Trump "va directement à la jugulaire", dit-il, comme dans l'armée. "On y va, on accomplit la mission, et on repart".
(Lire aussi : Trump se range à la raison et admet qu'Obama est né en Amérique)
Nostalgie américaine
Se déplaçant dans son énorme pick-up rouge orné d'un drapeau Trump et d'un drapeau américain, le "patriote" bénévole a frappé à au moins 6.000 portes depuis le mois d'avril à Altoona, ville de 45.000 habitants du centre de la Pennsylvanie, où les habitants sont majoritairement conservateurs... et abstentionnistes.
Lundi, mardi et mercredi, il travaille dans un centre d'appel, un emploi idéal pour ce jeune homme bien élevé et souriant. Jeudi, vendredi et le week-end, il passe au local du parti républicain et prend ses ordres de marche, au nom de son idole, au moins 15 heures par semaine.
Il a la même flexibilité idéologique que Donald Trump : contre le droit à l'avortement, mais pour le mariage gay. Il est favorable au libre-échange mais, comme le candidat populiste, affirme que les États-Unis sont les dindons de la farce des traités commerciaux.
Hillary Clinton la démocrate n'a droit qu'à son mépris, comme représentante des élites et du statu quo.
Toujours, malgré son manque d'expérience, il en revient au statut de l'Amérique dans le monde. "Nous avons tellement reculé", affirme-t-il, se nourrissant du discours alarmiste de Donald Trump sur la nullité des dirigeants américains actuels. "La seule catégorie où on continue de dominer c'est le domaine militaire".
Sur sa poitrine, il a tatoué: "Dieu seul me jugera". Mais il croit à un sauveur profane.
"L'Amérique est bourrée de talents purs, mais il faut que quelqu'un libère ces talents", dit-il. Il regrette l'époque des guerres justes et simples, et le temps où "l'Amérique était crainte par tout le monde".
"Toute la Terre, que cela vous plaise ou non, parle de Donald Trump", conclut Ben. "Que cela vous plaise ou non, il est là".
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Ben Hornberger ????? un sous marin de qui Trump devrait se méfier en priorité ..
13 h 55, le 18 septembre 2016