Insécurité grandissante dans la Békaa : la population alarmée par l’enlèvement d’un médecin

Le directeur médical de l'hôpital Ibn Sina, Saleh Chal, a été enlevé mardi soir devant son domicile dans la Békaa.
Selon l'Agence nationale d'information, le médecin était en train d'arroser le jardin de sa propriété située à Tilal Aamchaki, qui donne sur la ville de Baalbeck, lorsque le concierge a aperçu un pick-up quitter les lieux en trombe. Inquiet, il a cherché le médecin, mais ne l'a pas trouvé. Les proches de Saleh Chal l'ont cherché toute la nuit, en vain.
Le lendemain, les habitants de Baalbeck ont répondu à l'appel des organismes de la société civile et se sont rassemblés devant le sérail pour dénoncer l'enlèvement du Dr Chal. Ont participé au sit-in le vice-président de la municipalité de Baalbeck, Moustafa Solh, des membres du conseil municipal, deux anciens présidents de la municipalité de Baalbeck, Ghaleb Yaghi et Dr Hamad Hassan, l'ancien mufti de Baalbeck-Hermel cheikh Bakr el-Rifai, le coordinateur du courant du Futur dans la région Hussein Solh, et des délégations de partis, des moukhtars et des notables.
« Mon père, qui est cardiologue et qui a servi la région de Baalbeck pendant cinquante ans, est enlevé depuis mardi soir. Nous avons informé les forces de sécurité et les parties concernées, mais nous n'avons reçu aucune nouvelle à ce propos », a déclaré hier la fille du médecin enlevé, Maya Chal, lors du sit-in.
Maya Chal a également appelé les forces de sécurité, le ministère de l'Intérieur ainsi que l'ordre des médecins à faire ce qu'il faut pour assurer le retour de son père. « Si mon père ne retourne pas sain et sauf à sa maison dans quelques heures, nous prendrons d'autres mesures sur le plan civil », a-t-elle averti avant de poursuivre : « Baalbeck en a assez de ce chaos sécuritaire, et ses habitants en ont assez de vivre dans la peur. »
Le propriétaire de l'hôpital Ibn Sina, Mohammad el-Lakkis, a réclamé « la libération de Saleh Chal dont l'enlèvement porte une atteinte grave à la ville de Baalbeck et l'aspect humanitaire de la profession médicale ». M. Lakkis a appelé « les forces de sécurité et le système judiciaire à mettre fin à ce drame, et l'ordre des médecins ainsi que les ministères de la Santé, de l'Intérieur et de l'Éducation à déployer leurs efforts en vue de libérer le médecin ».
« Nous récoltons aujourd'hui les fruits de l'échec du plan de sécurité mis en place à Baalbeck, avec tous ces enlèvements et ces atteintes à la sécurité et aux propriétés des citoyens qui ont lieu quotidiennement, a déclaré cheikh Bakr el-Rifai. M. Chal n'appartient à aucun parti politique ou communauté religieuse, son appartenance est à sa ville, Baalbeck. Toute atteinte à sa personne est une atteinte à chacun de nous », a-t-il souligné. Et d'ajouter : « Ce sit-in sera suivi d'autres mesures au cas où Saleh Chal ne retourne pas à sa famille. Nous conseillons aux forces de sécurité d'accomplir leur devoir et de rendre justice à ce médecin. »
Dans ce cadre, le mohafez de Baalbeck-Hermel, Bachir Khodr, a reçu hier dans son bureau, au sérail, les deux filles du médecin enlevé, Saleh Chal, Maya et Nathalie, accompagnées d'une délégation de médecins de Baalbeck. Le mohafez a affirmé qu'« il suit l'affaire avec les services de sécurité, et qu'il veille à l'application du plan de sécurité pour empêcher tout acte qui pourrait porter atteinte à la sécurité publique ». « Nous espérons que les coupables seront arrêtés le plus tôt possible et que le Dr Chal retournera à sa famille », a-t-il conclu.

Une explosion à Majdel Anjar...
Suite à l'explosion d'un engin, mardi à l'aube, dans la localité de Majdel Anjar dans la Békaa, qui a blessé légèrement trois fillettes syriennes qui se trouvaient à proximité du véhicule ciblé, des notables de la localité ont tenu une réunion urgente en présence du président de la municipalité de Majdel Anjar et des moukhtars.
Les personnes présentes ont publié un communiqué dans lequel elles dénoncent cette explosion « qui porte atteinte à la sécurité et la stabilité du village, et qui vise à semer la discorde entre les habitants ».
« Ce crime est le résultat des armes illégales qui se trouvent entre les mains de groupes organisés qui échappent à l'autorité de l'État », ont-ils déclaré. Les notables de Majdel Anjar ont dénoncé la « campagne malveillante menée par une personne favorable au régime syrien au Liban, ainsi que les menaces irresponsables qui émanent d'elle ».
Les personnes réunies ont renouvelé l'appel, au nom du village, aux responsables politiques et aux services de sécurité à « mettre fin aux armes illégales, arrêter les coupables (de l'explosion) et leur infliger les sanctions les plus sévères ».