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Accord sur le climat: des objectifs ambitieux, un calendrier à accélérer

Objectifs, révisions des engagements nationaux, transparence, ...l'accord de Paris, ratifié samedi par la Chine et les États-Unis, a fixé un cadre général à la lutte contre le réchauffement, qui va devoir s'accélérer.

 

Le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki Moon et le président chinois Xi Jinping lors de la présentation des documents de ratification de l'accord mondial sur le climat conclu en décembre à Paris à l'issue de la COP21. REUTERS/How Hwee Young/Pool

Rester "bien en deçà de 2°C", réviser à la hausse les engagements nationaux, aider les pays les plus pauvres: l'accord de Paris, ratifié samedi par la Chine et les États-Unis, a fixé un cadre général à la lutte contre le réchauffement, qui va devoir s'accélérer.

 

- OBJECTIFS -

La communauté internationale s'est engagée à limiter la hausse de la température "bien en deçà de 2°C" et à "poursuivre les efforts pour limiter la hausse de la température à 1,5°C".

La mention du 1,5°C dans l'accord a été un combat des pays les plus exposés au changement climatique, comme les États insulaires et les pays les plus pauvres, mais beaucoup doutent de sa faisabilité.
2°C ou 1,5°C: ces objectifs sont ambitieux compte tenu du niveau actuel des émissions de gaz à effet de serre. Le Giec estime qu'il faudra réduire les émissions de 40 à 70% entre 2010 et 2050 pour rester en dessous de 2°C.

Il n'y a pas d'objectif contraignant décliné par pays, comme dans le Protocole de Kyoto. L'accord indique seulement que les pays recherchent "un plafonnement des émissions dans les meilleurs délais", puis "des réductions rapides par la suite". La recherche d'un équilibre dans la deuxième partie du siècle entre émissions et absorptions des gaz à effet de serre est interprétée par les uns comme la fin des énergies fossiles, quand d'autres misent sur le captage et le stockage de CO2 pour pouvoir les exploiter encore.

 

- RÉVISION DES ENGAGEMENTS NATIONAUX -

Sur 195 pays, 189 ont annoncé des mesures pour limiter ou réduire leurs émissions d'ici 2025 ou 2030. Ces engagements éviteraient les catastrophiques +4/5°C envisagés en l'absence de politiques climatiques, mais mettraient la planète sur une trajectoire toujours dangereuse de +3°C. D'où la nécessité de revoir les engagements à la hausse.

Sur la base du volontariat, un bilan collectif des actions engagées est prévu en 2018: les ONG font pression pour que ce soit un vrai rendez-vous politique et pour que les pays révisent à la hausse leur engagement dès 2020.

Dans l'accord, la première révision est prévue en 2025, une date bien trop tardive pour respecter le 2°C. Avant 2025, un premier bilan mondial des actions engagées sera réalisé en 2023. Les pays devront aussi communiquer d'ici 2020 leur stratégie de développement bas carbone pour 2050.

 

(Lire aussi : Températures, gaz à effet de serre et montée des eaux à des niveaux records en 2015)

 

 

- TRANSPARENCE -

L'accord de Paris prévoit que les pays soient tenus de rendre compte de leurs émissions et de leurs actions, même si pour certains, en particulier les plus pauvres, ayant "des capacités différentes", une flexibilité est prévue.
La transparence concerne aussi l'aide financière aux pays du Sud, les pays développés devant communiquer "tous les deux ans des informations sur l'appui fourni aux pays en développement".

 

- AIDE FINANCIÈRE -

En 2009, les pays riches avaient promis que leur aide augmenterait pour atteindre 100 milliards de dollars par an en 2020 pour financer la transition vers des énergies propres et s'adapter aux impacts négatifs du réchauffement. Le débat sur les aides à prendre en compte (prêts, dons...) reste ouvert et sera à l'ordre du jour de la COP22 à Marrakech en novembre. Le texte acte que cette somme de 100 milliards de dollars n'est qu'un "plancher" annuel, un nouvel objectif chiffré devant être fixé "d'ici 2025".

Un équilibre entre l'adaptation (aux impacts du réchauffement) et l'atténuation (réduction des émissions) est désormais visé: c'était une demande forte des pays les plus pauvres et des États insulaires à Paris. Selon l'OCDE, seulement 16% des aides financières vont aujourd'hui à l'adaptation. En plus des pays développés, d'autres pays, notamment certains émergents (Chine, Corée du sud, Singapour) sont encouragés à apporter un soutien financier.

 

 

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