Le juge Alaa Khatib a publié l'acte d'accusation dans l'affaire du double attentat contre les mosquées al-Salam et al-Takwa, à Tripoli, mettant en cause deux officiers des services des renseignements syriens (SR), rapporte l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Ce double attentat, perpétré en août 2013 dans la capitale du Liban-Nord, avait fait 42 morts et 500 blessés.
Dans un document de 44 pages, les noms de deux officiers des services de renseignements sont dévoilés. Selon l'Ani, les deux hommes, Mohammad Ali Ali et Naser Jouban, ont planifié et supervisé le double attentat. Des mandats de recherche ont été émis pour que soit dévoilée l'identité des officiers responsables des deux suspects car, toujours selon l'Ani, l'enquête a démontré que l'ordre a été donné par un "service de sécurité de haut niveau".
L'enquête sur ce double attentat avait également mené à l'arrestation de plusieurs Libanais du quartier tripolitain de Jabal Mohsen (à dominante alaouite et pro-Assad).
Premier à réagir, le chef du Courant du Futur, Saad Hariri, a remercié la justice pour sa décision, estimant que "l'accusation est directement dirigée contre le régime syrien". "Je remercie la justice, les forces de sécurité et les services de renseignements, qui ont permis d'aboutir à cette décision, a écrit M. Hariri sur twitter. Le verdict nomme clairement les deux militaires des services de renseignements du régime syrien Mohammad Ali Ali et Nasser Joubin et par la suite l'accusation est directement dirigée contre le régime et ses services, a affirmé le leader sunnite. Comme nous l'avons promis aux habitants de Tripoli nous continuerons à déployer des efforts afin que les accusés soient arrêtés", a affirmé M. Hariri.
De son côté, le ministre démissionnaire de la Justice, Achraf Rifi, a salué l'acte d'accusation. Il a demandé dans ce cadre au gouvernement d'expulser l'ambassadeur syrien et de rompre les relations diplomatiques avec la Syrie.
"L'acte d'accusation émis par le juge d'instruction Alaa Khatib est le résultat de la lutte et de la fermeté, a déclaré M. Rifi. Sans cette fermeté, l'ère de la tutelle syrienne et des crimes se serait poursuivie. Nous sommes convaincus que la Cour de justice jugera les auteurs". "L'ère de la tutelle syrienne est terminée pour de bon, a affirmé M. Rifi. Les menaces du régime syrien ne nous effrayeront pas".
L'ancien ministre s'est ensuite adressé aux Tripolitains. "Vous êtes les courageux qui préservent l'unité nationale, a-t-il dit. Nous ne nous baisserons pas les bras avant que justice soit faite au sujet de tous les crimes et tous les dossiers".
Réagissant aux propos de M. Rifi, le chef du Parti arabe démocrate (PAD, alaouite), Rifaat Eid, a déclaré: "Nous attendons le verdict de la Cour de Justice pour que soit dévoilée la haine du ministre Achraf Rifi". Le ministre démissionnaire de la Justice avait affirmé que le PAD est suspecté d'être impliqué dans le double attentat et ce par le biais du garde du corps de l'ancien chef du PAD, Ali Eid.
Pour mémoire
Commémoration des attentats contre les mosquées al-Taqwa et as-Salam à Tripoli
Dans...
commentaires (2)
Règlement de compte entre les membres d'une même famille . Suite à l'offre du héros de la résistance libanaise de s'unir contre justement ces fauteurs de trouble ..
FRIK-A-FRAK
18 h 50, le 02 septembre 2016