« Notre objectif est de renforcer le partenariat entre le Liban et les États-Unis, et de continuer à apporter un soutien aux institutions libanaises », a affirmé Thomas Shannon.
Le Liban figure toujours sur la liste des priorités des États-Unis, a affirmé hier le sous-secrétaire d'État américain aux Affaires politiques, Thomas Shannon, en visite de deux jours à Beyrouth.
Accompagné de l'ambassadrice américaine, Elizabeth Richard, M. Shannon a rencontré Chadi Karam, conseiller du Premier ministre Tammam Salam, absent du pays, ainsi que Gebran Bassil, le ministre des Affaires étrangères. Une rencontre avec le président de la Chambre, Nabih Berry, est également prévue.
Le message que M. Shannon est venu transmettre au Liban est triple, a affirmé une source politique citée par l'agence al-Markaziya, qui a eu l'occasion de s'entretenir avec le responsable américain. M. Shannon est venu dire, tout d'abord, que le Liban reste sur la liste des priorités des États-Unis, bien que ces derniers soient déjà engagés dans la campagne présidentielle, qui, normalement, détourne leur attention des problèmes externes.
« La meilleure preuve de ce que j'avance, a dit M. Shannon, c'est ma présence ici aujourd'hui. » Il faut y ajouter le fait que les États-Unis construisent à Aoukar une nouvelle méga-ambassade pour laquelle un crédit d'un milliard de dollars a été affecté !
« Nous ne pouvons pas choisir pour vous »
M. Shannon est également venu demander au Liban de pallier la vacance présidentielle le plus vite possible et de ne plus attendre davantage, ajoute la source citée.
Enfin, le responsable américain est venu dire aux responsables que l'appui de son pays à l'armée et aux forces de sécurité, « colonne vertébrale de la stabilité interne », ne diminuera pas, qu'il s'agit là d'un engagement absolu, et, pour ainsi dire, stratégique. Les États-Unis considèrent que le Liban est aux premières lignes sur le front de la lutte contre le terrorisme jihadiste, contre lequel il a offert un rempart inexpugnable sur ses frontières nord et est.
Le bien-être économique du Liban n'est pas non plus indifférent aux États-Unis, qui aident divers projets à travers l'agence USAid, a souligné aussi M. Shannon.
Le sous-secrétaire d'État américain a précisé que, pas plus tard que la semaine dernière, son pays a décidé de faire un don de près de 20 millions de dollars pour le secteur de l'éducation.
« Notre objectif est de renforcer le partenariat entre le Liban et les États-Unis, et de continuer à apporter un soutien aux institutions libanaises », a affirmé M. Shannon, à l'issue de sa rencontre avec le chef de la diplomatie Gebran Bassil. « Les États-Unis continueront à soutenir le Liban, mais nous ne sommes pas en mesure de trouver des solutions aux problèmes internes, tels que la présidentielle », a-t-il noté.
L'ambassadeur de Russie
Par ailleurs, M. Bassil a reçu l'ambassadeur de Russie, Alexandre Zassypkine, avec lequel il a été question, surtout, « de la lutte multiforme contre le terrorisme dans ses dimensions militaire, politique et culturelle. Le Liban et la Russie jouent un rôle important au Moyen-Orient, sous cet angle », a déclaré l'ambassadeur.
« J'ai également informé M. Bassil, a dit le diplomate, des efforts déployés par la Russie pour faire avancer le dossier syrien, que ce soit sur le plan de l'arrêt des opérations guerrières, sur celui de l'aide humanitaire ou sur la reprise des pourparlers entre le régime et l'opposition. Nous coopérons dans tous ces domaines avec les parties internationales et régionales concernées. »
Interrogé au sujet des rapports entre la Russie et la Turquie, M. Zassypkine a précisé : « Nous sommes décidés à faire évoluer ces rapports progressivement. Sommes-nous d'accord sur ce que fait la Turquie aujourd'hui en Syrie ? On en parlera en temps voulu, mais nous pensons que leurs intentions à l'égard des Kurdes ne sont pas saines. Notre position de principe est qu'il existe un seul ennemi terroriste pour tous, Daech, al-Nosra et les groupes qui leur font allégeance. Dans le cas des Kurdes, ils jouent un rôle dans la lutte contre le terrorisme. Mais, en même temps, nous insistons pour qu'ils participent effectivement au dialogue national syrien. »
« Avec les Américains, nous coopérons au niveau des experts, après nous être entendus sur certains principes. Mais il faut maintenant nous entendre sur leur application, et c'est particulièrement important, car des pas concrets doivent désormais être pris pour écraser les terroristes », a-t-il conclu.