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À La Une - Turquie

Après le putsch raté, le parti d'Erdogan étend la purge jusque dans ses rangs

Gülen réagit vivement après le mandat d'arrêt émis à son encontre par Ankara.

Le parti de la Justice et du développement (AKP), le parti au pouvoir en Turquie, a étendu vendredi jusque dans ses propres rangs la purge des sympathisants du prédicateur exilé aux Etats-Unis Fethullah Gülen. AFP / TURKEY'S PRESIDENTIAL PRESS SERVICE / KAYHAN OZER

Le parti au pouvoir en Turquie a étendu vendredi jusque dans ses propres rangs la purge des sympathisants du prédicateur exilé aux Etats-Unis Fethullah Gülen, qui a réagi vivement après le mandat d'arrêt émis à son encontre par Ankara.

Le parti de la Justice et du développement (AKP) a ordonné que ses rangs soient "nettoyés" des sympathisants du prédicateur Fethullah Gülen accusé d'être derrière le coup d'Etat depuis son exil en Pennsylvanie, a annoncé l'agence progouvernementale Anatolie.
L'AKP va ainsi être également touché par la traque implacable menée depuis le coup d'Etat raté du 15 juillet et qui s'est soldé par au moins 60.000 limogeages, arrestations et gardes à vue - surtout dans l'armée, la justice, la presse et l'éducation. Signée par le numéro deux du parti, Hayati Yazici, une circulaire de l'AKP "ordonne l'urgent nettoyage de l'organisation du parti", afin d'en éliminer ceux qui sont liés à l'organisation terroriste Fethullah". Cette appellation a été forgée par Ankara pour désigner les "gülénistes", accusés d'avoir noyauté les institutions et la société turques en créant un "Etat parallèle".

M. Gülen était un proche allié de M. Erdogan avant leur rupture en 2013 après un scandale de corruption.
Il a vivement réagi vendredi à l'annonce que la Turquie venait de lancer contre lui un mandat d'arrêt dans la perspective d'une demande officielle d'extradition auprès des Etats-Unis. "Le système judiciaire turc n'est pas indépendant, donc ce mandat d'arrêt est encore un exemple de la tendance du président Erdogan à l'autoritarisme et aux écarts vis à vis de la démocratie", a-t-il dit dans un communiqué. M. Gülen a rappelé avoir "condamné à plusieurs reprises la tentative de coup d'Etat" et nié "toute implication".

La purge en cours, qui a provoqué de vives protestations à l'étranger, n'a encore touché que "le sommet de l'iceberg", a averti jeudi soir le président Erdogan.
Vendredi, 12 des 14 journalistes du quotidien Zaman qui étaient en garde à vue ont été placés en détention préventive.

 

(Lire aussi : Le rapprochement russo-turc, alliance de circonstance ou alternative stratégique ?)

 

"Racisme radical"
Les relations d'Ankara avec les capitales étrangères ne se sont pas améliorées tandis que de vifs échanges avaient lieu avec Vienne et que Washington ne confirmait pas la visite en Turquie de son secrétaire d'Etat John Kerry.

La Turquie et l'Autriche ont à nouveau eu vendredi des échanges fort peu diplomatiques, au lendemain d'une vive passe d'armes sur les négociations d'adhésion turques à l'Union européenne, devenues "une fiction" selon Vienne.
"Le racisme est l'ennemi des droits de l'Homme", a lancé le chef de la diplomatie Mevlut Cavusoglu à la télévision TGRT. "Le chancelier autrichien (Christian Kern) ferait mieux de regarder son propre pays. Aujourd'hui l'Autriche est la capitale du racisme radical". Son homologue autrichien Sebastian Kurz a immédiatement réagi sur Twitter: "J'appelle instamment le ministre des Affaires étrangères (turc) à faire preuve de retenue et rejette fermement ses critiques. La Turquie doit modérer (...) son langage et ses actes".

Le président Erdogan a reproché amèrement aux Occidentaux de ne pas l'avoir soutenu après le putsch raté et de ne pas être venus le voir.  C'est le secrétaire d'Etat américain John Kerry qui pourrait être le premier haut responsable occidental à venir en Turquie. Du moins à en croire Ankara. M. Kerry viendra le 24 août, a assuré M. Cavusoglu après que M Erdogan a évoqué la date du 21, tandis que Washington ne confirmait pas un tel déplacement.

Cette visite, si elle a lieu, interviendra à un moment où les relations turco-américaines sont ébranlées par l'exigence turque d'une extradition de Gülen. Ankara l'a déjà réclamée maintes fois à Washington. Parfois avec virulence, comme le président Erdogan qui a accusé les Etats-Unis de "cacher" Gülen. Le ministère de la Justice "essaie toujours de déterminer si les documents fournis (par Ankara) constituent une demande formelle d'extradition", a simplement expliqué Mark Toner, porte-parole du Département d'Etat.

Premier chef d'Etat étranger à faire le voyage d'Ankara trois semaines après le putsch, le président du Kazakhstan Noursoultan Nazerbaïev a promis lors d'une conférence de presse avec M. Erdogan d'expulser vers la Turquie toute personne du réseau des écoles pro-Gülen qui aurait "des liens avec le terrorisme". Mais il n'est pas allé jusqu'à s'engager à fermer cette trentaine d'écoles, dont Ankara lui a fourni une liste.

 

 

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La purge s’étend à l’étranger

Le parti au pouvoir en Turquie a étendu vendredi jusque dans ses propres rangs la purge des sympathisants du prédicateur exilé aux Etats-Unis Fethullah Gülen, qui a réagi vivement après le mandat d'arrêt émis à son encontre par Ankara.
Le parti de la Justice et du développement (AKP) a ordonné que ses rangs soient "nettoyés" des sympathisants du prédicateur Fethullah...

commentaires (1)

Ce putsch d l'armée arrange bien le sultan Erdogan. On dirait que cette tentative de prendre le pouvoir a été taillée sur mesure pour assoir encore plus la dictature de ce "Président". Il va trouver partout des ennemis !!!!! Ils les enferme, les torture, et s'en débarasse. Et ensuite, il va s'en prendre aux kurdes !!!! Il se réconcilie avec le tsar Poutine, s'en prend à l'Europe tout en faisant partie de l'OTAN, cherche un accord avec Israel, .... Dirigeant incontrôlable à qui il ne faut accorder aucune confiance.

FAKHOURI

20 h 40, le 05 août 2016

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Commentaires (1)

  • Ce putsch d l'armée arrange bien le sultan Erdogan. On dirait que cette tentative de prendre le pouvoir a été taillée sur mesure pour assoir encore plus la dictature de ce "Président". Il va trouver partout des ennemis !!!!! Ils les enferme, les torture, et s'en débarasse. Et ensuite, il va s'en prendre aux kurdes !!!! Il se réconcilie avec le tsar Poutine, s'en prend à l'Europe tout en faisant partie de l'OTAN, cherche un accord avec Israel, .... Dirigeant incontrôlable à qui il ne faut accorder aucune confiance.

    FAKHOURI

    20 h 40, le 05 août 2016

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