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Liban - Vivre ensemble

La musique, un moyen pour dépasser les clivages communautaires

Depuis le 26 juillet et jusqu'à aujourd'hui, mercredi 3 août, l'association Lebam organise un camp d'été à la NDU à Zouk Mosbeh, réunissant des jeunes Libanais de différentes confessions ainsi que des Jordaniens.

L’attachée de presse de l’ambassade américaine suivant une des classes de saxophone.

« La musique adoucit les mœurs », dit-on. Adoucir les mœurs, étouffer les conflits dans la douceur de quelques notes bien choisies, tel semble être l'objectif de Lebam, organisation non lucrative rassemblant des jeunes de 10 à 18 ans, par-delà leurs différentes communautés, autour d'un air de jazz et de quelques instruments à vent.
Apprendre aux étudiants l'harmonie musicale afin de distiller en eux la cohésion sociale est l'ambitieux programme de Lebam qui a organisé pour cela un camp d'été, sur le campus de l'Université Notre-Dame, à Zouk Mosbeh. Le camp est principalement financé par l'ambassade des États-Unis, à hauteur de 50 000 dollars. Jennifer Palmer, attachée de presse de l'ambassade, explique que les États-Unis souhaitent « que la musique soit un pont entre les différentes communautés ». « La musique apprend aux étudiants de milieux sociaux différents à travailler ensemble », ajoute-t-elle ensuite.
Depuis sa création en 2008, l'association propose des cours de musique quasi gratuits à près de 350 jeunes Libanais disséminés dans tout le pays – de Baskinta à Tripoli, en passant par Beit-Méry et Baakline. Les instruments sont offerts, le transport est assuré, et ce grâce à l'aide d'influents sponsors.

« Nous nous ressemblons tous »
Dans les couloirs de l'université, des rires et des notes de musique retentissent des salles de classe réaménagées. Dans l'une des pièces, un professeur de jazz américain donne le tempo à une dizaine de jeunes, assis en cercle autour de lui. Il fait de grands gestes énergiques afin de se faire comprendre des élèves, dont plusieurs ne parlent que l'arabe.
D'une autre salle retentit l'écho des percussions. Celles-ci sont, entre autres, enseignées à trois élèves handicapés, qui touchent pour la première fois à un instrument de musique. Le professeur – libanais cette fois – guide les mouvements du jeune, qui tente de jouer en rythme, un grand sourire aux lèvres. « Le but est aussi de faire prendre conscience aux Libanais de la situation de la communauté handicapée », explique Jennifer Palmer. Ailleurs, un professeur suisse, visiblement peu habitué à l'agitation libanaise, tente de maintenir le calme dans un anglais balbutiant. La majeure partie des professeurs du camp sont des professionnels venus des États-Unis ou d'Europe, désireux de quitter le temps d'une semaine l'atmosphère fermée des conservatoires européens, et de se confronter à l'altérité d'élèves dont ils ne connaissent ni la langue ni la culture.
On a beau questionner les adolescents, tenter de fissurer quelque peu cette idyllique image de communion musicale, rien n'y fait. Le groupe est enchanté par cette expérience qui transcende leurs différences, quelles qu'elles soient. « La musique nous réunit. Nous apprenons beaucoup des gens, et ils apprennent de nous », affirme une jeune fille de 15 ans, venue de Baakline. « Pourtant, ici, c'est très différent de chez moi. Je suis une villageoise et eux ce sont des enfants des villes. Mais dans la musique, tout est pareil. Nous nous ressemblons tous », ajoute-t-elle. Même son de cloche chez un étudiant jordanien à qui nous demandons s'il a l'impression qu'une classe sociale est majoritaire : « En réalité, on s'en moque un peu, on ne parle pas de ça, donc je n'en sais rien. »
Le temps d'une dizaine de jours, Lebam a offert aux jeunes Libanais et Jordaniens l'occasion d'une escapade enchanteresse, qui, en plus de les introduire à un monde nouveau, leur a permis de se fondre dans un nouveau milieu. Un jeune affirme ainsi que ses parents auraient pu l'inscrire au conservatoire, mais qu'ils ont préféré le camp, en raison justement de cette expérience du vivre ensemble qu'il offre.

« La musique adoucit les mœurs », dit-on. Adoucir les mœurs, étouffer les conflits dans la douceur de quelques notes bien choisies, tel semble être l'objectif de Lebam, organisation non lucrative rassemblant des jeunes de 10 à 18 ans, par-delà leurs différentes communautés, autour d'un air de jazz et de quelques instruments à vent.Apprendre aux étudiants l'harmonie musicale afin de...
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