Les participants à la réunion ont notamment exigé qu’EDL ne recrute plus de nouveaux journaliers. Photo P.H.B.
Le ministre de l'Agriculture, Akram Chehayeb, a rencontré hier soir au ministère le directeur général d'Électricité du Liban (EDL) Kamal Hayek, le conseiller du président du Parlement, Nabih Berry (Amal), Ali Hamdan, et le conseiller du ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil (CPL), César Abi Khalil, afin de trouver une solution « politique » à la crise sociale qui oppose les travailleurs journaliers d'EDL à la direction de l'établissement public depuis plusieurs jours.
Les décisions rendues à l'issue de cette réunion, pourtant très attendue par les journaliers, n'ont cependant pas réussi à calmer ces travailleurs, mobilisés depuis le 20 juillet. « Ces mesures n'apportent aucune solution concrète », déclare à L'Orient-Le Jour une source proche des journaliers, qui devraient, selon cette dernière, « poursuivre leur mouvement de grève demain. »
« Les participants à la réunion ont notamment exigé qu'EDL ne recrute plus de nouveaux journaliers à travers la société Tricom, sous-traitant d'EDL, a affirmé la source précitée. Ils ont également demandé à la direction du fournisseur d'électricité de trouver une solution de replacement pour près de 150 journaliers admis au concours administratif mis en place (loi n° 287 du 30 avril 2014) pour leur permettre d'intégrer la fonction publique mais pour lesquels EDL ne dispose pas de postes vacants », a-t-elle ajouté, précisant « qu'aucun délai n'avait été imposé au fournisseur d'électricité. »
Les journaliers d'EDL ont lancé il y a 10 jours un sit-in au siège de l'établissement afin de faire valoir leurs revendications, entravant partiellement le fonctionnement de l'établissement public. Limitée à la capitale, la mobilisation s'est progressivement étendue à plusieurs antennes du fournisseur d'électricité dans le sud du pays ainsi que dans la Békaa. L'un des journaliers a tenté de s'immoler par le feu le 25 juillet tandis qu'un autre a été hospitalisé samedi après avoir entamé une grève de la faim pendant 5 jours.
En 2014, le différend qui oppose EDL aux journaliers avait donné lieu à une crise similaire – mais de plus grande ampleur – qui avait pris fin suite à un accord politique impliquant le CPL, le mouvement Amal et le Parti socialiste progressiste.