Siniora : Le meurtre du prêtre de Saint-Étienne-du-Rouvray, un crime contre l’humanité

De nombreuses personnalités ont condamné hier l'assassinat du prêtre français Jacques Hamel, égorgé mardi par deux jihadistes en l'église de Saint-Étienne-du-Rouvray dans la banlieue ouvrière de Rouen, alors qu'il célébrait la messe.
Le chef du bloc parlementaire du Futur, Fouad Siniora, a fermement condamné hier « le meurtre barbare » du prêtre français. Dans un appel téléphonique à l'ambassadeur de France, Emmanuel Bonne, l'ancien Premier ministre a présenté ses condoléances et celles de son bloc pour « ce crime terroriste » qui a visé l'Église de France, en Normandie, blessant également des religieuses et un fidèle. « L'atteinte aux lieux de culte et au clergé est une chose abjecte et totalement réfutée par l'islam et les musulmans, comme elle est refusée par les chrétiens », a-t-il martelé. M. Siniora a montré du doigt « le criminel terroriste » qui « n'a été freiné ni par sa religion ni par sa morale » et qui, « en commettant cet assassinat terroriste, a dépassé toutes les limites ». « C'est une atteinte aux musulmans, au même titre que les chrétiens. C'est aussi un crime contre l'humanité », a-t-il ajouté, accusant l'assassin « de nuire à l'image de l'islam et des musulmans » et de vouloir « lier son crime à l'extrémisme et au terrorisme ». Fouad Siniora a enfin insisté sur la nécessité de redoubler d'efforts pour « faire face à ces actes criminels et à ces assassins qui tentent de ramener le monde à l'ère de l'obscurantisme. Chose que nous refusons formellement ».
Le patriarche maronite, Béchara Raï, a également contacté l'ambassadeur Bonne pour lui présenter ses condoléances, ainsi qu'au président Hollande, à la France et au peuple français, pour « le crime abject qui a visé l'Église de Rouen et le père Hamel et pour l'attentat de Nice ». Souhaitant un prompt rétablissement à tous les blessés, il a espéré que « la situation sécuritaire se stabilise à nouveau » et que « les guerres prennent fin, dans la région et dans le monde ». Mgr Raï a d'autre part reçu à Dimane, dans sa résidence d'été, le patriarche syriaque-orthodoxe, Ignace Éphrem II.
Également parmi les nombreuses condamnations de l'assassinat du père Hamel, celle de l'archevêque maronite d'Australie, Mgr Antoine Torbey, qui a fait part de sa solidarité avec le clergé de France et son Église et condamné « l'agression terroriste » contre l'église de Saint-Étienne-du-Rouvray. À son tour, le mouvement Amal a rejeté « le crime terroriste takfiriste qui a coûté la vie au père Jacques Hamel, alors qu'il célébrait la messe », et présenté ses condoléances au peuple français. Le mouvement a de plus invité la communauté internationale « à élaborer un plan d'action efficace pour lutter contre le terrorisme itinérant qui touche les pays, l'un après l'autre, et n'épargne aucune religion, aucune communauté, aucune personne ».