« L'enquête poursuivra son cours et les responsables seront identifiés. » C'est ce qu'ont affirmé en chœur hier le président de la commission parlementaire des Télécoms, Hassan Fadlallah, et le ministre des Télécoms, Boutros Harb, au sujet de l'affaire du réseau de l'Internet illégal.
Les deux hommes s'exprimaient lors d'une conférence de presse tenue à l'issue de la réunion des membres de la commission, en présence du procureur général près la Cour de cassation, Samir Hammoud. Les participants devaient examiner les derniers développements de l'enquête en cours et les poursuites judiciaires engagées à ce jour.
Les réseaux Internet illégaux, présumés liés à Israël, distribuaient entre autres leurs services à des administrations publiques libanaises, notamment des services de sécurité. Ils s'étendaient de Denniyé (Liban-Nord) à Zaarour (Metn), en passant par Faqra et Ouyoun el-Simane (Kesrouan).
Devant les journalistes, M. Fadlallah a réaffirmé que les responsables sécuritaires de certaines régions où les réseaux Internet illégaux ont été découverts seront poursuivis en justice. « Une enquête visant les responsables sécuritaires des régions où des réseaux Internet illégaux ont été découverts est déjà prévue, et ces responsables seront poursuivis, afin de comprendre comment le matériel utilisé pour ces réseaux a été installé dans ces zones », a affirmé le député.
Il a rappelé à ce propos que le directeur des Forces de sécurité intérieure, le général Ibrahim Basbous, avait au départ objecté à l'idée de poursuivre en justice les forces de l'ordre. « Cependant, a dit le député, le procureur nous a informés qu'il a pris la décision d'engager des poursuites contre eux, contredisant ainsi l'avis de l'administration concernée. »
M. Fadallah a également souligné que le fait d'avoir démantelé certaines installations avant l'arrivée des forces de l'ordre a compliqué la tâche visant à identifier les composantes de ces installations, leur origine et leur mode opératoire. « Nous sommes en présence de la plus grosse affaire de maquillage de la scène du crime », a-t-il dit, en allusion notamment aux soupçons d'espionnage attribués à Israël dans cette affaire. À ce sujet, il a indiqué que l'enquête judiciaire devrait suivre son cours, soulignant qu'à ce jour, « vingt personnes, dont certaines ont été arrêtées, pourraient faire l'objet de poursuites ». « D'autres n'ont pas été arrêtées pour des raisons judiciaires, et non pas parce qu'on ne peut pas les retrouver ou parce qu'ils se trouvent hors du pays », a encore précisé le député.
(Pour mémoire : Réseaux Internet illégaux : des officiers seront poursuivis par la justice)
Confidentialité
De sources parlementaires concordantes, on apprenait que le scandale éclabousserait des officiels et des personnalités éminentes. C'est ce qui expliquerait l'embarras dans lequel se trouvent aujourd'hui les membres de la commission parlementaire, tiraillés entre l'obligation de poursuivre leur fonction de contrôle des deniers publics, notamment, et celle de garder sous le sceau de la confidentialité les noms des personnalités impliquées. Hassan Fadlallah a d'ailleurs reconnu publiquement que les membres de la commission tiennent « à garder confidentiels beaucoup d'autres détails » qui avaient été évoqués sur cette affaire lors de la réunion. « L'enquête suivra son cours », a-t-il assuré.
Le député Mouïne Merhebi (bloc du Futur) a déclaré à son tour : « Nous sommes devenus pire qu'une république bananière. » Il a invité les juges « à faire preuve d'audace dans cette affaire pour que le citoyen libanais puisse sentir qu'il y a une autorité qui défend ses droits ».
Pour sa part, le ministre des Télécoms a réitéré son refus de clore le dossier des réseaux illégaux avant que l'enquête ne soit terminée et que les responsables ne soient identifiés, « indépendamment de leurs affiliations politiques ». M. Harb a également déploré le manque à gagner pour l'État occasionné par ces réseaux, soit près de 60 millions de dollars. Une source proche du dossier a précisé à L'Orient-le Jour qu'il s'agirait de « près de 200 millions de dollars de perte à gagner par an ». Des chiffres qui devraient en principe être précisés en présence du ministre des Finances, au cours de la prochaine réunion de la commission le 17 août prochain.
M. Harb a souligné par ailleurs que le réseau illégal d'appels internationaux, un dossier qui a récemment été ouvert, a également fait perdre à l'État plusieurs autres millions de dollars qui seront comptabilisés plus en détail une fois le dossier examiné en commission, a-t-il précisé.
« Les deux sociétés de téléphonie mobile, Alfa et MTC Touch, achetaient des bretelles de réseaux téléphoniques à destination de l'international auprès de sociétés privées à des prix exorbitants, soit deux à trois fois plus cher que le prix fixé par le ministère », a dénoncé le ministre. Une anomalie à laquelle il affirme avoir mis fin dès sa désignation à la tête du ministère.
Il a, sur un autre plan, affirmé que son administration étudiait les moyens de réduire les tarifs des appels téléphoniques et des abonnements au réseau Internet.
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commentaires (8)
pas besoin on sait tous ce que cherche HARB !!! ET SURTOUT QUE LE HEZB LUI CHERCHE A TOUT PRIX UN BADIL LA AOUN mais le comble du comble c'est que des gens illégaux veulent condamner d'autre illégaux !! OU EST L'INTELLIGENCE DES LIBANAIS .. ON SE RAPELLE TOUS LORS DE LA CONSTRUCTION DU RESEAU ILLEGALE DU HEZB DANS LA BEKAA LES HABITANT DE ZAHLE ET BANLIEU N'ETAIT PAS D'ACCORDS QUE CE RESEAU PASSE TOUT PRETS DE CHEZ EUX CA AUSSI IL FAUT LES JUGER SINON ON LAISSE TOUT TRANKIL
Bery tus
15 h 07, le 20 juillet 2016