Le président de la commission parlementaire des Télécoms, Hassan Fadlallah, et le ministre des Télécoms, Boutros Harb, ont tenu mardi une conférence de presse conjointe à l'issue d'une réunion de la commission qui portait sur le dossier de l'Internet illégal.
"Nous avons informé le ministre des Télécoms que le dossier de l'Internet va être remis à l'autorité compétente", a déclaré M. Fadlallah. "Les forces de sécurité cherchent toutes les infractions qui peuvent être commises en ce qui concerne l'installation des équipements (pour l'utilisation de l'Internet illégal) et la justice va engager des poursuites à l'encontre des officiers responsables des régions où des équipements illégaux ont été installés", a-t-il assuré.
Le député a également affirmé que "la justice a obtenu des documents aujourd'hui et essaie de savoir comment du matériel illégal a pu entrer au Liban". Il a également dit avoir "demandé à la justice d'avoir recours à des experts indépendants". La prochaine séance de la commission parlementaire des Télécoms aura lieu le 14 juin et "les études se poursuivent entre temps", a assuré M. Fadlallah.
Ces réseaux illégaux, dont certains présumés liés à Israël selon Boutros Harb, qui distribuaient entre autres leurs services à des administrations publiques libanaises, notamment des services de sécurité, ont été découverts il y a plusieurs semaines. Quatre relais Internet illégaux ont été repérés dans les secteurs du jurd de Denniyé, au Liban-Nord, de Ouyoun el-Simane et de Faqra, dans le Kesrouan, ainsi que dans le secteur de Zaarour, dans le Metn.
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"Jusqu'au bout"
M. Harb a pour sa part assuré qu'il n'accepterait pas que "le dossier de l'Internet illégal soit clos". "Nous suivrons ce dossier jusqu'au bout", a-t-il affirmé lors de la conférence de presse ajoutant : "Il semble que le procureur général attende une autorisation pour poursuivre les personnes impliquées dans ce dossier."
Selon lui, "des recours ont retardé l'enquête et des personnes ont été libérées". "Mais l'enquête se poursuivra et la justice suivra son cours", a-t-il assuré en laissant entendre que des arrestations auront lieu la semaine prochaine.
Le ministre de la Santé, Waël Bou Faour, a quant à lui estimé à l'issue de la réunion qu'"une mafia a bénéficié d'une grande couverture de la part de responsables". "Cette mafia a pillé l’État libanais pour plus de 500 millions de dollars", a-t-il lancé. "Certains tentent de clore l'affaire et s'ils réussissent, cela signifiera que l'État a échoué", a-t-il ajouté.
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C'est peut-être pour cela que le Général Achraf Rîfî n'était plus à la Justice !
ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
20 h 42, le 31 mai 2016