Le ministre libanais de la Santé, Waël Bou Faour, a lancé mardi le projet de la prise en charge hospitalière gratuite pour tous les Libanais âgés de plus de 64 ans. L'annonce a été faite à partir du Grand Sérail, en présence notamment du Premier ministre, Tammam Salam, et du ministre des Finances, Ali Hassan Khalil, lors d'une conférence de presse solennelle.
"Pas de miracles"
"Nous tentons avec vous, M. Salam, ainsi qu'avec d'autres ministres, à raviver l'espoir" des Libanais, a déclaré M. Bou Faour, au début de son allocution. "Nous cherchons à assurer les droits des individus en tant que tels, indépendamment de leurs affiliations politiques ou confessionnelles", a-t-il ajouté.
Se voulant réaliste, le ministre de la Santé a affirmé que "ce projet ne fera pas de miracles". "Nous parlons d'un montant de 17 milliards de livres libanaises, pour assurer une couverture médicale qui passe de 85% à 100% pour les Libanais de plus de 64 ans. Ces personnes ont besoin de soutien, surtout de la part de l’État".
Il a ensuite expliqué qu' il y aura "des mécanismes afin de lutter contre la fraude. Il y aura des critères à respecter, afin de distinguer les cas urgents de ceux qui le sont moins. Les Libanais ne seront pas empêchés d'être hospitalisés, mais ceux qui ne le nécessitent pas ne seront pas admis au sein de ces établissements". Et le ministre de préciser que "ces critères d'admissions seront applicables immédiatement".
(Pour mémoire : Les plus de 64 ans profiteront bientôt d'une prise en charge gratuite, affirme Bou Faour)
"Son application est obligatoire"
Voulant rassurer la Caisse nationale de sécurité sociale et les assurances privées, M. Bou Faour a annoncé qu'il y a également un mécanisme entre le ministère de la Santé et ces organismes, "afin qu'il n'y ait pas de migration des bénéficiaires".
Anticipant les questions, il a noté qu'il est "naturel de se demander comment nous allons assurer les 17 milliards de livres libanaises. Cette somme est prévue dans le budget annuel de l’État", a-t-il déclaré. Il convient de préciser que le gouvernement n'a toujours pas réussi à voter un budget depuis 2005.
Il a sur un autre plan estimé que les frais d'hospitalisation doivent être revus à la hausse, affichant son soutien aux hôpitaux privés.
"Nous savons que ce projet est une aventure, et qu'un combat aura lieu par la suite, mais son application est obligatoire", a-t-il martelé. "Notre système médical est injuste, et nous espérons que ce projet changera la donne pour répondre aux Libanais qui rêvent d'une couverture médicale", a-t-il conclu.
Prenant ensuite la parole, le chef du gouvernement a déclaré : "Les personnes âgées au Liban ont besoin d'une couverture médicale et nous devons prendre soins des seniors". Il a ensuite adressé ses félicitations au ministre de la Santé pour cet "accomplissement", qualifiant le projet d'"ambitieux".
"Nous sommes face à une initiative courageuse qui comporte beaucoup de difficultés et cela implique une série de mesures afin de surveiller sa mise en place (...)", a pour sa part estimé le ministre des Finances, soulignant que l’État libanais n'avait pas actuellement "tous les moyens" requis, appelant ainsi à adopter ces mesures.
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commentaires (2)
EST-CE QUE LES CRITERES D,ADMISSION SERAIENT PAR HASARD -LA CARTE DES ZAIMS- COMME IL EN EST D,HABITUDE POUR TOUTES LES AUTRES CHOSES DEPUIS TOUJOURS ?
LA LIBRE EXPRESSION
18 h 11, le 19 juillet 2016