Le Tribunal spécial pour le Liban (TSL) ne poursuivra finalement pas le procès du chef militaire du Hezbollah Moustapha Badreddine, accusé du meurtre de l'ex-Premier ministre libanais Rafic Hariri, admettant finalement qu'il avait bien trouvé la mort en mai en Syrie. Photo AFP
Le Tribunal spécial pour le Liban (TSL) ne poursuivra finalement pas le procès du chef militaire du Hezbollah Moustapha Badreddine, accusé du meurtre de l'ex-Premier ministre libanais Rafic Hariri, admettant finalement qu'il avait bien trouvé la mort en mai en Syrie.
La cour d'appel du TSL a annoncé lundi dans un communiqué que ses juges avaient décidé à la majorité que "des preuves suffisantes avaient été apportées (...) pour établir la mort de Moustapha Badreddine". En juin dernier, le TSL avait dans un premier temps décidé de poursuivre le procès de Moustapha Badreddine, "dans l'attente de plus amples informations de la part des autorités libanaises concernant" sa mort annoncée mi-mai.
Le procès des autres suspects va néanmoins se poursuivre.
Selon le Hezbollah, M. Badreddine - qui figurait sur la liste américaine des terroristes et était recherché par Israël - a été tué dans une explosion le 12 mai près de l'aéroport de Damas, dans des circonstances toujours entourées de mystère. Le Hezbollah a accusé des groupes islamistes extrémistes de l'avoir assassiné.
Qualifié de "cerveau" de la planification de l'attentat contre l'ex-Premier ministre libanais, tué à Beyrouth en 2005, ce chef militaire était était l'un des cinq accusés du procès qui s'est ouvert en janvier 2014 en leur absence devant ce tribunal créé pour juger cet assassinat.
(Lire aussi : Badreddine est mort innocent puisqu’il n’a pu être jugé, affirme son avocat)
Premier ministre jusqu'à sa démission en octobre 2004, Rafic Hariri se rendait à son domicile le 14 février 2005 lorsqu'une explosion, équivalente à celle de 2,5 tonnes de TNT, l'a projeté hors de son véhicule blindé, faisant 22 autres morts et 226 blessés.
Si l'attentat avait d'abord été attribué aux généraux libanais prosyriens, le TSL a, en 2011, délivré des mandats d'arrêt contre quatre suspects, membres du Hezbollah, soutenu par la Syrie et l'Iran.
Le parti avait alors rejeté toute paternité de l'attentat et exclu la remise des suspects.
Moustapha Badreddine et Salim Ayache sont accusés d'avoir préparé et exécuté l'attaque, Hussein Oneissi et Assad Sabra d'avoir fait parvenir à la chaîne d'information télévisée Al-Jazeera une fausse cassette vidéo pour revendiquer le crime au nom d'un groupe fictif. En octobre 2013, le TSL a inculpé un cinquième membre du Hezbollah, Hassan Habib Merhi, qui sera également jugé par défaut.
M. Bardreddine, environ 55 ans, était responsable du dossier de la Syrie, où la guerre fait rage depuis cinq ans entre troupes du régime, rebelles et jihadistes.
Le TSL aurait-il poursuivi un mort ? Sacré TSL!! Vivant ou mort il n'aurait jamais été jugé de toute façon.
22 h 00, le 11 juillet 2016