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À La Une - Questions-réponses

Quinze jours après le Brexit, les menaces sur la croissance française se précisent

"Aujourd'hui, on peut dire au minimum que l'impact sera négatif", résume un expert.

Quinze jours après le vote du Brexit, certaines menaces liées au vote britannique se précisent pour l'économie française. Même si l'impact en termes de croissance reste difficile à évaluer. Photo AFP / Niklas HALLE'N

Recul probable des exportations, baisse de fréquentation touristique, défiance des investisseurs... Quinze jours après le vote du Brexit, certaines menaces liées au vote britannique se précisent pour l'économie française. Même si l'impact en termes de croissance reste difficile à évaluer.

 

Quelles sont les estimations disponibles?

Le Brexit, en entraînant "une baisse de la croissance et de l'activité en Grande-Bretagne", pourrait avoir "une conséquence comprise entre 0,1 et 0,2 point de PIB" sur la croissance française, a estimé jeudi le secrétaire d'Etat au Budget Christian Eckert.

Ce chiffre -- le premier avancé par le gouvernement -- doit être utilisé avec prudence, en raison des incertitudes liées aux conditions de sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne. "Il faudra observer attentivement les choses", a d'ailleurs souligné M. Eckert, ajoutant qu'il était "un peu tôt" pour donner une estimation définitive.

"0,2 point, c'est un chiffre tangible sur un horizon 2016-2017" mais "si on prend en compte le seul effet de la dépréciation de la livre sterling", estime Denis Ferrand, directeur de l'institut COE Rexecode. Or le Brexit pourrait avoir d'autres effets, comme la baisse des investissements, qui amputerait un peu plus la croissance.

Dans une note publiée mi-juin, le Fonds monétaire international (FMI) avait ainsi estimé que le départ du Royaume-Uni de l'UE pourrait coûter entre 0,2% et 0,4% de croissance à la France d'ici 2019. Un scénario repris par le cabinet Euler Hermes, pour qui l'Hexagone fera partie des six pays les plus touchés.
"Aujourd'hui, on peut dire au minimum que l'impact sera négatif", résume pour sa part Christopher Dembik, économiste chez Saxo Bank. "Mais le chiffrer c'est vraiment hasardeux", faute de "visibilité concernant le processus politique, et donc derrière cela les conséquences économiques".

 

(Lire aussi : Christine Lagarde, un nouveau mandat au FMI sous l'ombre du Brexit)

 

Quels seront les canaux de transmission?

Le secteur du tourisme est en première ligne. "L'évolution du cours de la livre peut impacter la fréquentation touristique des touristes britanniques dès cet été", a déclaré mardi à l'AFP le secrétaire d'Etat au Commerce extérieur, Matthias Fekl.

La France est la seconde destination des Britanniques derrière l'Espagne: en 2014, elle a accueilli 6 millions de visiteurs d'Outre-Manche. "Le tourisme des Britanniques en France, c'est 0,21 point de PIB. Ils ont dépensé, en 2014, 4,6 milliards d'euros", rappelle Denis Ferrand.

Au-delà, le Brexit devrait avoir un impact sur les entreprises exportatrices. "Le Royaume-Uni, c'est 8% des exportations françaises, c'est notre premier excédent commercial", a souligné M. Fekl. Les entreprises françaises pourraient ainsi enregistrer jusqu'à 3,2 milliards d'euros de pertes additionnelles à l'export d'ici 2019, selon Euler Hermès.

Dans l'industrie, les secteurs de "l'agro-alimentaire" et de "la chimie" seront les plus concernés, avance Christopher Dembik. Mais pour l'analyste, l'impact se joue surtout au niveau de "la confiance des investisseurs", surtout hors zone euro, qui vont "restreindre ou mettre en stand-by leurs investissements".

 

(Lire aussi : Le Brexit, rendez-vous en terre inconnue)

 

La reprise est-elle pour autant menacée?

Le ministre des Finances Michel Sapin avait estimé après le vote en faveur du Brexit qu'il n'y avait "pas d'inquiétude particulière" à avoir pour la croissance économique française, les moteurs de la reprise en France étant selon lui "internes", à savoir la consommation des ménages et l'investissement des entreprises.

Pour Christopher Dembik, ces déclarations relèvent d'une "volonté de rassurer les investisseurs". "Il est très clair que la phase de reprise de l'activité va être compromise par cette phase d'instabilité liée au Brexit", estime-t-il. Sans compter le référendum constitutionnel en Italie en octobre, qui "va accentuer le risque politique en Europe".

Ces craintes n'ont pas empêché François Hollande d'annoncer fin juin s'attendre à une croissance d'au moins 1,6% en 2016, soit légèrement plus que ce qui est inscrit dans le budget (1,5%). Pour 2017, le gouvernement table sur 1,7% de hausse du PIB.

Une trajectoire mise en doute par Denis Ferrand. "Il va falloir se faire à l'idée que la croissance ne sera pas plus forte l'an prochain qu'aujourd'hui (...) même si ça ne veut pas dire qu'on sera en contraction", déclare-t-il.

 

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commentaires (1)

Enfin , un peu de sérieux ...! il n' a jamais eut en 4 ans de socialisme Made In Normal 1er..de croissance française....! alors comment dire , que les menaces se précisent sur la croissance ...? ... la vraie menace c'est l'ardoise que va laissé Normal 1er, aux français .....!

M.V.

12 h 48, le 08 juillet 2016

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Commentaires (1)

  • Enfin , un peu de sérieux ...! il n' a jamais eut en 4 ans de socialisme Made In Normal 1er..de croissance française....! alors comment dire , que les menaces se précisent sur la croissance ...? ... la vraie menace c'est l'ardoise que va laissé Normal 1er, aux français .....!

    M.V.

    12 h 48, le 08 juillet 2016

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