Une biennale en pleine crise d’adolescence

La conférence visant à présenter la « Biennale de Paris à Beyrouth » prend place dans la salle du théâtre Tournesol. Sur scène, Alexandre Gurita et Ricardo Mbarkho expliquent au public comment et pourquoi cette biennale a atterri à Beyrouth. La Biennale de Paris, fondée en 1959 par André Malraux, est une manifestation d'art qui, comme son nom l'indique, a lieu tous les deux ans. Cette biennale, un peu particulière dans sa forme et dans son fond, va vers l'art, et non le contraire, elle se déplace et s'est déjà implantée à New York, au Burundi, à Nicosie et maintenant à Beyrouth, le temps d'une semaine (du 27 juin au 3 juillet). Petit exemple concret : la Journée nationale libanaise du taboulé, invitation festive autour du plat traditionnel. Elle affirme une neutralité esthétique et se veut une approche ludique de l'espace géopolitique. Le taboulé devient un vecteur d'intégration sociale par l'art. Ce genre de manifestation artistique est caractéristique de la Biennale de Paris qui propose des pratiques artistiques immatérielles. Aujourd'hui motivée par une grande problématique qui est de (re)mettre en question l'art, d'aller hors de ce qui normalise l'art. Cet événement, qui dure depuis plus d'un demi-siècle, a reçu un petit coup de jeune en 2004. Depuis, la Biennale de Paris se rebelle – en pleine crise d'adolescence ; elle devient « un outil au service artistique désobéissant au modèle et à l'institution de l'art ». Remettre en question l'idée de l'art mais aussi de son institution. L'art trouve son propre chemin mais suit toujours des chemins prédéterminés, à savoir un système académique plutôt conservateur ou encore un système plus révolutionnaire avec l'avant-garde. Mais la Biennale de Paris à Beyrouth brave les sentiers battus et compose avec le système, elle tend à agir différemment suivant les différentes attentes de la société, elle s'adapte en quelque sorte à son temps et quoi de plus approprié en ces temps que le non-conventionnel ?