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Moyen Orient et Monde - Irak

Malgré les craintes, les milices irakiennes chiites sont entrées dans Fallouja

Les miliciens de Hachd al-chaabi ont volontairement attendu le départ des civils de la ville pour y entrer.

Une rue de Fallouja hier, après la reprise dimanche de la ville par l’armée irakienne et les unités paramilitaires de Hachd al-chaabi. Thair el-Sudani/Reuters

Les milices chiites irakiennes ont participé en première ligne aux combats pour reprendre Fallouja au groupe État islamique (EI) malgré la controverse sur leur hostilité présumée aux populations sunnites, selon des responsables militaires. Nombreuses de ces milices ont été impliquées dans le succès de la reprise de ce bastion de l'EI, dont la libération totale a été proclamée dimanche par les forces irakiennes.
« Nous avons participé à la libération de la ville », s'est félicité à Fallouja Hadi el-Ameri, le commandant de Badr, l'une des plus puissantes milices chiites du pays, avec Kataëb Hezbollah (Brigades du parti de Dieu) et Aassaïb Ahl al-Haq (La Ligue des vertueux). Il a affirmé que « 1 500 combattants avaient pris part (aux opérations) aux côtés de la police fédérale » et des forces du ministère de l'Intérieur, qui tenaient le premier rôle.
Officiellement, ces milices combattent sous l'ombrelle des unités paramilitaires de Hachd al-chaabi (Mobilisation populaire) et le commandement du Premier ministre Haider al-Abadi. Avec 30 000 combattants lors des premières phases de l'offensive, elles ont joué un rôle essentiel, coupant les voies de ravitaillement et renforçant le siège de la ville. Mais leur implication dans la reconquête de Fallouja a suscité des inquiétudes depuis que certaines d'entre elles ont été accusées de violences à l'encontre de civils sunnites au cours de précédentes opérations. Certains dirigeants politiques sunnites s'étaient notamment opposés à leur participation, alors que M. Abadi a promis d'enquêter sur toute violation présumée à l'appel de l'Onu et d'organisations de défense des droits de l'homme.

Graffitis et drapeaux
Si aucun abus n'a été rapporté à l'intérieur de la ville, la participation des milices chiites a eu lieu malgré des promesses initiales.
« La mission de Hachd al-chaabi était de soutenir la police et les unités de l'armée, et resserrer l'étau autour de Fallouja », explique Yahya Rassoul, porte-parole du commandement des opérations conjointes chargé de la lutte contre l'EI.
Selon M. Ameri, qui avait lui-même assuré que ses forces resteraient à l'extérieur, Hachd al-chaabi a volontairement attendu le départ des civils pour y entrer. La présence de Badr, relativement discrète lors des opérations militaires, est alors apparue en plein jour une fois Fallouja reprise : les noms de ses différentes unités ont été peints sur les murs et leurs drapeaux flottent dans différents lieux de la ville. « Ce quartier a été libéré par les héros de Badr », proclame une inscription murale.
Selon le ministère de l'Intérieur et les commandants de Badr, les combattants de Hachd al-chaabi ont travaillé en étroite collaboration avec la police fédérale et les forces du ministère, qui les avaient donc davantage sous leur contrôle que lors des précédentes opérations anti-EI.
À présent, les unités paramilitaires pourraient utiliser ce rôle prépondérant comme argument afin de tenir la même place dans la bataille pour reprendre Mossoul (Nord), deuxième ville d'Irak et dernier bastion de l'EI dans le pays, vers laquelle tous les regards sont désormais tournés. Plus encore, cela devrait les aider à conserver leur influence après la guerre contre les jihadistes. Plusieurs formations sont proches de l'autorité religieuse chiite suprême d'Irak, et le ministre de l'Intérieur Mohammad Ghabban est lui-même membre de Badr.
W.G. DUNLOP/AFP

Les milices chiites irakiennes ont participé en première ligne aux combats pour reprendre Fallouja au groupe État islamique (EI) malgré la controverse sur leur hostilité présumée aux populations sunnites, selon des responsables militaires. Nombreuses de ces milices ont été impliquées dans le succès de la reprise de ce bastion de l'EI, dont la libération totale a été proclamée...
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