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À La Une - terrorisme

Policier tué en France : deux complices présumés du jihadiste inculpés et écroués

Saad Rajraji et Charaf-Din Aberouz avaient été condamnés avec Larossi Abballa en septembre 2013 lors du procès d'une filière d'envoi de jihadistes au Pakistan.

Deux proches de Larossi Abballa, le jihadiste assassin d'un policier et de sa compagne près de Paris lundi, ont été inculpés samedi soir et écroués dans l'enquête sur cette nouvelle attaque en France au nom du groupe État islamique (EI). REUTERS/Philippe Wojazer

Deux proches de Larossi Abballa, le jihadiste assassin d'un policier et de sa compagne près de Paris lundi, ont été inculpés samedi soir et écroués dans l'enquête sur cette nouvelle attaque en France au nom du groupe État islamique (EI). En garde à vue depuis mardi matin, Saad Rajraji et Charaf-Din Aberouz, 27 et 29 ans, sont connus de l'antiterrorisme français. Ils avaient été condamnés avec Abballa en septembre 2013 lors du procès d'une filière d'envoi de jihadistes au Pakistan.

Cinq jours après ce double assassinat de policiers, qui a ravivé la menace terroriste alors que la France accueille l'Euro de football, le parquet de Paris a ouvert une information judiciaire, notamment pour "assassinats sur personnes dépositaires de l'autorité publique (...) et complicité" et "séquestration (...) d'un mineur de moins de 15 ans", en lien avec une entreprise "terroriste".

Les deux hommes ont été inculpés pour "association de malfaiteurs terroriste" criminelle, les juges antiterroristes ne retenant pas à ce stade une complicité directe dans le double assassinat. Comme l'avait requis le parquet de Paris, ils ont été placés en détention provisoire.
Rajraji et Aberouz avaient été interpellés et placés en garde à vue mardi, en même temps qu'un troisième homme, qui a été relâché sans faire l'objet de poursuites.

Larossi Abballa, qui a déclaré avoir prêté allégeance à l'EI, a assassiné à coups de couteau lundi soir un policier français, Jean-Baptiste Salvaing, et sa compagne, Jessica Schneider, à leur domicile de Magnanville, à l'ouest de Paris, avant d'être abattu par une unité d'élite de la police.
L'EI, qui exhorte fréquemment ses partisans à tuer des policiers et des militaires dans les pays de la coalition engagée contre ses positions en Syrie et en Irak, a revendiqué ce double homicide. Le mode opératoire répond aussi à des consignes de l'organisation: passer à l'action de manière isolée et avec n'importe quelle arme disponible.

(Pour mémoire : Après une attaque jihadiste en plein Euro, la France entre recueillement et interrogations)

 

Filière pakistanaise
Le jour du double assassinat, sept mois jour pour jour après les attentats de Paris, les plus meurtriers jamais commis en France, qui ont fait 130 morts le 13 novembre, également revendiqués par l'EI, un jeune homme converti à l'islam et radicalisé était arrêté à Carcassonne (sud-ouest), soupçonné de préparer une attaque contre des touristes étrangers. Décrit comme fragile psychologiquement, il a été inculpé et écroué vendredi soir.

Le principal objectif de l'information judiciaire ouverte samedi pour l'attaque de Magnanville est de tenter de comprendre comment et avec quelles éventuelles complicités Larossi Abballa, qui avait monté une petite entreprise de livraison de sandwiches halal, a pu préparer son crime.
Comment a-t-il ciblé, puis repéré sa victime? Abballa et le commissaire se connaissaient-ils à cause de précédentes affaires? Le jihadiste était connu des services de police dans le département des Yvelines, à l'ouest de Paris, où il a toujours vécu, et avait été condamné à deux reprises pour un vol et un recel, alors que Jean-Baptiste Salvaing a fait une bonne partie de sa carrière dans le département.

 

(Portrait : La "soif de sang" de Larossi Abballa, tueur au nom du jihad)

 

Quant aux deux hommes inculpés samedi, sont-ils seulement soupçonnés d'avoir apporté une aide logistique au tueur, sans connaître son projet, ou ont-ils participé à sa préparation en connaissance de cause?
Au procès de la filière pakistanaise, ils avaient tous deux été condamnés à cinq ans de prison et présentés comme les lieutenants du chef de ce groupe, Mohamed Niaz Abdul Raseed, un ressortissant indien.
Le groupe s'était donné pour but de favoriser le recrutement en France, la formation physique et idéologique, ainsi que l'envoi au Pakistan de jeunes volontaires pour le jihad armé. Abballa jouait alors les seconds rôles et avait été condamné à trois ans de prison, dont six mois avec sursis, une peine couverte par sa détention provisoire.

 

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