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Yémen/droits des enfants: Paris appelle à calmer la querelle entre Ban et Riyad

Le ministre français des affaires étrangères Jean-Marc Ayrault a appelé vendredi "à tout faire" pour que la querelle entre l'Onu et Riyad sur le sort des enfants au Yémen s'apaise et suggéré que la France pouvait y contribuer.

Le secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon avait dénoncé jeudi des pressions, y compris financières, de Riyad pour l'obliger à retirer la coalition militaire menée par l'Arabie saoudite au Yémen d'une liste noire de pays violant les droits des enfants.

"Je pense qu'il s'agit de tout faire pour apaiser" cette controverse et pour "aider l'Onu à assurer ses missions", a estimé le ministre devant des journalistes à New York. Il présidait un débat au Conseil de sécurité sur la protection des civils dans les opérations de maintien de la paix.
"La France peut faire passer aussi des messages et elle le fait", a-t-il ajouté. "Il nous est arrivé d'aider à trouver des solutions lorsque des tensions émergeaient entre certains pays et l'Onu".
Le ministre a aussi tenu à "rappeler les principes" de stricte protection des civils et en particulier des enfants dans les conflits.
"Tous ceux qui sont concernés doivent s'engager à les respecter, tous les partenaires", a-t-il souligné. "S'agissant du Yémen je redis la nécessité d'ouvrir au plus vite les perspectives de paix", notamment par un cessez-le-feu durable. "Je l'ai dit a tous ceux que j'ai rencontrés y compris l'Arabie saoudite", a-t-il assuré.

Le ministre s'est néanmoins gardé de soutenir ouvertement M. Ban contre Riyad. Il a tenu à rappeler que "l'Arabie saoudite est un partenaire dans la lutte contre Daech" (acronyme arabe du groupe Etat islamique).
M. Ban a confirmé jeudi publiquement que parmi les pressions saoudiennes figuraient la menace de "supprimer des financements à plusieurs programmes de l'Onu". L'ambassadeur saoudien Abdallah al-Mouallimi a nié en bloc.

Riyad et ses alliés soutiennent le gouvernement yéménite contre les rebelles chiites houthis. Ils sont accusés dans un récent rapport de l'Onu d'être responsables de la mort de 60% des enfants tués dans le conflit au Yémen en 2015, un chiffre que Riyad conteste.

Interrogé à ce sujet, les ambassadeurs russe et britannique se sont montrés prudents, voire mutiques.
L'ambassadeur russe Vitali Tchourkine "estime que le secrétariat (de l'Onu) devrait être plus indépendant dans la rédaction des rapports de l'Onu".
"C'est simplement un cas de plus où des pays bloquent des choses dans les rapports qu'ils ne veulent pas y voir figurer", a-t-il ajouté.

Son homologue britannique Matthew Rycroft a rappelé que Londres "soutient politiquement la coalition et invite aussi cette coalition à enquêter sur les accusations concernant l'impact du conflit sur les enfants" au Yémen. Mais il a refusé de dire si la coalition devait figurer sur la liste noire.

Le ministre français des affaires étrangères Jean-Marc Ayrault a appelé vendredi "à tout faire" pour que la querelle entre l'Onu et Riyad sur le sort des enfants au Yémen s'apaise et suggéré que la France pouvait y contribuer.
Le secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon avait dénoncé jeudi des pressions, y compris financières, de Riyad pour l'obliger à retirer la coalition...