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À La Une - Royaume-uni

Brexit: les conservateurs à couteaux tirés à l'approche du référendum

L'ancien Premier ministre conservateur John Major se montre particulièrement virulent en dénonçant la "tromperie" des partisans d'un Brexit.

Le ton est monté ce week-end au sein des conservateurs britanniques qui se déchirent sur la place du Royaume-Uni dans l'Union européenne, à 18 jours d'un référendum au résultat extrêmement incertain selon les sondages. Photo REUTERS/Neil Hall

Le ton est monté ce week-end au sein des conservateurs britanniques qui se déchirent sur la place du Royaume-Uni dans l'Union européenne, à 18 jours d'un référendum au résultat extrêmement incertain selon les sondages.

Alors que le Royaume-Uni marquait dimanche le 41e anniversaire d'un précédent référendum sur l'Europe, l'ancien Premier ministre conservateur John Major s'est montré particulièrement virulent en dénonçant la "tromperie" des partisans d'un Brexit (British Exit), les accusant de mener une campagne "profondément malhonnête" qui "frise le sordide".
"La façon dont on trompe les Britanniques me met en colère", a déclaré John Major dans l'émission politique d'Andrew Marr sur BBC1.

A moins de trois semaines du scrutin du 23 juin, la moyenne des six derniers sondages réalisés par l'institut What UK Thinks plaçait dimanche les deux camps à égalité parfaite à 50% chacun, en ne tenant pas compte des indécis.

John Major s'est inquiété que les Britanniques puissent voter en faveur d'un Brexit sur la base "d'une myriade d'informations inexactes ou carrément fausses" colportées par les partisans du Brexit.
Celui qui a été Premier ministre entre 1990 et 1997 a ainsi contesté le chiffre "fictif" avancé par le camp pro-Brexit de 350 millions de livres versées chaque semaine par le Royaume-Uni à l'UE comme étant un exemple de "cette tromperie" parce qu'il ne tient pas compte du rabais britannique et des sommes reversées par Bruxelles aux différents secteurs du pays.

 

(Lire aussi : Le Trésor britannique publie des prévisions anxiogènes en cas de Brexit)

 

"Chèques sans provision"
Un chiffre que l'ancien maire de Londres et chef de file des pro-Brexit, Boris Johnson, est ensuite venu défendre, le qualifiant de "raisonnable".
"Nous avons perdu le contrôle de ces 350 millions" de livres, a-t-il dit, affirmant qu'un Brexit permettrait "de reprendre le contrôle" de cet argent et des frontières du pays.
Il a également indiqué qu'en cas de sortie de l'UE, le Royaume-Uni ne ferait plus partie du marché unique européen et créerait "300.000 nouveaux emplois".

Dans une lettre à David Cameron co-signée par le ministre de la Justice Michael Gove et la députée travailliste Gisela Stuart, il s'est à son tour jeté dans la bataille des chiffres en contestant celui avancé par la campagne du maintien dans l'UE selon lequel les foyers britanniques perdraient 4.300 livres par an à partir de 2030 en cas de sortie, le qualifiant "d'économiquement indéfendable".

Sur le service public de santé (NHS) cher au coeur des Britanniques, Boris Johnson, l'ancien ministre du Travail Iain Duncan Smith et Michael Gove, ont affirmé, qu'en cas de Brexit, quelque 100 millions de livres par semaine pourraient y être injectées.
"Le NHS serait autant en sécurité avec eux qu'un hamster avec un python affamé", a raillé John Major, rappelant que Michael Gove avait notamment appelé dans le passé à la privatisation du NHS.

Samedi, David Cameron avait déjà accusé Michael Gove et Boris Johnson "de signer des chèques qu'ils savent sans provision" avec de telles déclarations, affirmant qu'en cas de Brexit "il y aura moins d'argent - pas plus". 
Il a également mis en garde contre le risque d'assister à une hausse des taux d'intérêts en cas de Brexit, donnant lieu à près de 1.000 livres de dépenses supplémentaires par an pour un emprunt moyen de 300.000 livres.

Dans cette dernière ligne droite des débats, l'immigration a également été sujet à discorde.
John Major a ainsi dénoncé "la suggestion tout à fait erronée et répétée à plusieurs reprises" par les partisans de la sortie selon laquelle les Turcs s'apprêtaient à venir par millions au Royaume-Uni, alors qu'ils "ne vont pas rejoindre l'UE avant un très long moment, s'ils y entrent".
Étrillé sur ce point par Andrew Marr, Boris Johnson a campé sur ses positions en répétant que "la politique gouvernementale était d'accélérer l'adhésion de la Turquie à l'UE".

Dimanche, l'espoir de voir Andy Murray remporter la finale de Roland Garros semblait être le seul sujet pouvant réunir les conservateurs.

 

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